samedi 30 mai 2009

Comment le décalage horaire d'une heure il me tue



Un jour Sarah m'a dit "Je comprends pas bien comment t'as pu être un génie quand t'étais petite, parce que quand tu me racontes tes histoires d'enfance, je me dis qu'au même âge, j'étais bien plus intelligente que toi".


Effectivement, mon super Q.I. de la mort ne m'empêchait pas de croire en des trucs assez étranges (Et pendant assez longtemps, mais ça c'est parce que les gens qui vivaient dans ma tête me disaient de pas croire mes parents. C'est flippant, dit comme ça, mais quand on le vit, ça passe.)


Bref.
Quand j'étais petite, je croyais donc :

- que toutes les choses étaient vivantes, même les cailloux

- que je pouvais faire bouger les feuilles des arbres avec mes yeux (super pouvoir part one)

- que les gens très intelligents (genre moi heum heum, oui bon mais à l'époque c'était un peu vrai aussi) pouvaient faire de la magie en s'entraînant longtemps (je me suis trimballée un bâton de chaman amérindien de ma confection pendant trois ans, quand même)

- que je pouvais communiquer avec les animaux (super pouvoir part two)
- que mon saule pleureur et moi, on était en communion spirituelle.


Et donc, vu que j'étais un peu dérangée de la cafetière, un jour, comme ça, j'ai sauté du saule.


Je voulais tester notre amitié
pour voir s'il me rattraperait dans ses branches. (faites pas les surpris, je vous avais dit que j'avais un cafard dans la tuyauterie)


Donc bon, ça n'a pas tellement marché, c'est le sol qui m'a rattrapée. Mais je n'en ai pas voulu au saule, parce que pendant très longtemps, j'ai cru qu'il m'avait protégée de son pouvoir mystique, ce qui expliquait en partie pourquoi je n'avais eu aucune blessure en tombant de deux mètres cinquante (bon, j'étais tombée dans la boue, soit, ça amortit. Mais un peu de magie, que diantre)


Et depuis ce jour, j'ai toujours été fascinée par le vol. Pas le vol excusez-moi mademoiselle votre lacet est défait et tu te barres avec son sac à main (et la fille en plus elle portait des sandales, c'te honte). Non, le vol comme les oiseaux, les libellules, les X-Men.


Du coup, partir deux mois, ça me rend un peu triste. Et quand Professeur Flaxou est sorti du terminal, ça m'a fait bizarre, un peu comme un pincement, une petite coupure dans ma poitrine. Comme une crampe du coeur.


Mais aujourd'hui, j'ai pris l'avion.


J'ai volé au-dessus de la mer, j'ai vu les tout petits bateaux dans l'eau bleue de la Manche, j'ai survolé la Tamise comme dans Harry Potter.


Rien que cette heure, elle compense tout ce qui pourrait m'arriver lors de ce séjour. Le boulot pourri, le métro étouffant, les gens, le bruit, la foule.


Aujourd'hui, j'ai volé. Pendant quelques minutes, j'étais enfin un super-héros dans une carcasse de métal.

Aujourd'hui, j'étais Iron Man.

2 commentaires:

  1. Comme quoi, c'est fourbe, un saule.

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  2. tres belle soeur3 juin 2009 à 18:45

    tu la perle du mois tu comptes la faire quand hein??

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