vendredi 23 septembre 2011

Hoplà geis

Dans ma nouvelle promo, on est 13. Douze filles et un mec, et une seule Alsacienne dans le tas (à part moi).

(Par contre on se fait écraser par une majorité d'Allemandes, elles sont toutes parfaitement trilingues, et elles me mettent la misère jour et nuit, et même pendant les interclasses.) (C'est pas grave, je sais parler un peu russe.)

C'est seulement à partir de maintenant que je commence à réaliser qu'être Alsacien, ça te met un peu à part dans la société.

Par exemple, quand je parle avec des Françaises normales, elles me comprennent pas toujours.

- J'ai toujours du mal avec les crénaux.
- Ouais moi aussi, en fin de compte je me gare krumm, mais tant que t'es dans les lignes, c'est pas trop grave.
- Krumm? C'est la marque de ta voiture?

Moi je comprends pas qu'elles savent pas ce genre de mots. Parce que ça fait tellement partie de mon quotidien que je les dis sans réfléchir. Du coup, quand elles font "hein?", je répète juste les trucs plus fort.

- Tu me files un schlouck de ton Coca?
- Pardon?
- TU ME FILES UN SCHLOUCK DE TON COCA?

Et ensuite elles me regardent avec des grands yeux de lapin pris dans les phares d'une voiture, avec un air de "Mais qu'est-ce que je t'ai fait" sur la figure, et j'ai cette nette impression que je n'arriverai jamais à me faire des amis "de l'intérieur".

Déjà que c'était assez dur de me faire accepter par la société Bas-Rhinoise pendant les cinq dernières années:

- Bonjour, je voudrais une baguette et un Mannala aux pépites, s'il vous plaît.
- Un quoi?
- Un Mannala aux pépites.
- Un quoi?
- Ben, le Mannala. Le petit bonhomme en brioche de la Saint Nicolas. Juste devant vous. Celui que je pointe du doigt depuis tout à l'heure.
- AH ! Mais vous voulez dire un MANNELE!

Genre t'avais pas compris, connasse. Si je te dis "Je vais te pata la gueule", tu comprends mieux, ou toujours pas?

 Le pire, c'est que j'ai mis 20 ans à réaliser que les Mannala ont encore d'autre noms! (Un jour j'ai rencontré un Franc-Comtois, c'est pour ça. Un Jean-bonhomme! JEAN-BONHOMME quoi.) Ou même que, pire, les Mannala n'existent pas dans toute la France!

Ça, j'avoue, ça m'a fait un choc.

- Mais mais mais... Vous mangez quoi à la Saint Nicolas?
- J'sais pas, moi. C'est quand, la Saint Nicolas? C'est genre comme la Chandeleur?

Non, Madame de l'intérieur, c'est pas comme la Chandeleur! C'est genre le meilleur moment de ton enfance avec Noël! C'est le jour où tu reçois des clémentines et du pain d'épices, où tu manges des Mannala et tu peux leur tremper la tête dans ton chocolat chaud jusqu'à ce qu'elle se détache, et ensuite si t'as de la chance, le Saint Nicolas passe dans ton école, il te met sur l'âne parce que t'as été sage, et, cerise sur le gâteau, il met Ludovic dans le sac du père Fouettard et il le fait pleurer! (combo breaker!)

Ça me rend super triste de penser à tous les Français qui ne connaîtront jamais la joie de manger des Mannala, ou d'aller se promener au marché de Noël en buvant un vin blanc chaud (oui, BLANC) et en mangeant des Bredala. (Les Bredala, c'est des Bredele. Je le dis pour les Bas-Rhinois qui seraient éventuellement restés bloqués).

Et ça me fait un peu bizarre de me dire que je vais partir vivre en Nouvelle-Zélande d'ici un an, et que je vais me retrouver au milieu de gens qui fêtent même pas Noël sous la neige, alors tu t'imagines un peu manger des Schoko-Lebkuchen par trente degrés à l'ombre, merci bien.

Mais je m'en fous. Je fêterai la Saint-Nicolas quand même.

On fera griller le pain d'épice au barbecue, rien à foutre.

vendredi 9 septembre 2011

la vie trépidante de mon genou


Donc j'ai une entorse du genou.

C'est la première blessure de ma vie. Si on compte pas mes yeux au beurre noir et mes deux points de suture à la tête de l'école maternelle. (On jouait au loup, je courais vers la maison, j'ai failli me faire attraper, et dans un élan de désespoir, je me suis jetée tête la première contre une rampe d'escalier. L'escalier était la maison, techniquement, j'ai gagné. Si on avait pas arrêté le jeu pour m'emmener me faire recoudre, j'aurais gagné.)

Du coup, c'est assez cool.

Je suis allée aux Urgences pour la première fois de ma vie.  

Dans ma tête, les Urgences, c'était comme dans la série "Urgences" (qui a été ma vie, mon bonheur et ma joie pendant 10 saisons, jusqu'à ce que le Docteur Carter décide de quitter l'hôpital, et brisa mon cœur à tout jamais). Avec des gens qui courent partout, des ambulanciers qui déboulent avec un gars sur un brancard en train de se vider de son sang, en proclamant "Homme de 35 ans, blessure par couteau à l'abdomen, perforation du poumon droit, on lui a filé 30 CC, asystolique, pouls faible mais constant. Il était saoul quand on l'a trouvé.", pendant que la victime dit "AAAARGH, prévenez ma femme!" Et ensuite il serait entouré par les médecins, et y'en aurait un qui dirait:

- Monsieur, monsieur, vous nous entendez? Vous êtes à l'hôpital, tout va bien se passer, on va bien s'occuper de vous.

Et y'en aurait un qui dirait juste une suite de trucs complètement incompréhensibles :

- Hémoglobines, gaz du sang, on lui fait un bilan toxines. Attention il fibrille! Chargez à 200! Deux culots de O neg!

Et ensuite ils intubent tout le monde.

Là, pour le coup, j'étais un peu dépitée. 

Déjà, personne ne courait. Y'avait juste des gens assis sur des chaises en train d'attendre leur tour, même pas en train de se vider de leur sang ni rien. Et y'avait des dames de l'accueil derrière leurs bureaux, qui te faisaient t'asseoir et répondre à leurs questions sur tes allergies et que sur une échelle de 0 à 10 t'as mal comment. Le tout SANS COURIR! Ni hurler "On le perd on le perd! Accrochez-vous! Don't you die on me motherfucker!"

C'était très décevant.

J'ai attendu même pas dix minutes avant de voir un médecin, ça aussi c'était décevant. Même pas une bonne histoire à raconter, genre j'ai attendu huit heures dans les Urgences et je me suis fait draguer par un petit vieux avec un couteau dans le bras. Rien du tout! A peine je me pose avec mon bouquin qu'on me soigne déjà! C'est nul.

Bon, j'ai quand même eu le droit de passer une radio, ça c'était trop cool. La seule radio que j'avais passée avant, c'était une radio de ma mâchoire pour voir où étaient mes dents de sagesse. Mais j'étais debout, alors que là j'étais allongée sur une table en verre, comme dans Docteur House et tout. (Bon, dans Docteur House, c'est des IRM qu'ils font tout le temps. Mais comme j'ai pas de tumeur au cerveau, ça n'aurait pas servi à grand-chose, je le concède.)

On m'a donné une blouse d'hôpital qui se ferme dans le dos, et d'ailleurs on m'a rien donné pour la fermer et tout le personnel médical a vu ma culotte Superman (ça j'ai pas trop aimé). Ensuite on m'a dit de boiter jusqu'à la salle des radios, et j'ai pu faire la conversation avec un radiologue trop aimable.

- Bonjour!
- Ouais ouais c'est ça.

Et ensuite, il a dit le truc qui m'horripile le plus au monde:

- Bon, elle va s'allonger sur la table en verre. Elle va rester bien droite et elle va pas bouger. Ensuite, quand je le dis, elle va se mettre sur le côté et appuyer son genou sur la table.
- Ben écoutez, quand elle arrivera, je lui dirai tout ça.

Ah bon? Ah c'est de moi que tu parlais? Désolée, je pensais que, dans ce cas-là, tu t'adresserais directement à moi, et pas à ton ami imaginaire. Connard.

Bon, ensuite j'ai vu le docteur. (J'étais dégoûtée, c'était une femme. Où est mon beau docteur Carter? Publicité mensongère!) Elle m'a dit que mon genou était dans l'axe, apparemment c'est super chouette. D'après ce que j'ai compris, ça veut dire qu'il y aura pas besoin de m'ouvrir la jambe avec une scie, donc j'ai partagé son enthousiasme. Et puis ensuite elle m'a congédiée avec une ordonnance pour du Paracétamol et une attelle à porter dès que je me déplace.

- Jusqu'à quand?
- Jusqu'à ce que ça fasse plus mal.

Donc Professeur Flaxou, mon chauffeur attitré pour la semaine, m'a amené à la pharmacie chercher une attelle. Et là, ce fut le drame :

- En fait, les seules attelles qui iront bien avec votre longueur de jambe, c'est les modèles pour enfants.

Super.

- En fait, votre jambe est trop large pour le 12 ans. Mais au-delà, les attelles sont trop longues.

Eh bien c'est parfait tout ça. Je vais boiter jusqu'à la fin de mes jours.

Mais c'est à ce moment-là qu'est arrivé le pharmacien senior, avec son visage buriné par l'expérience et ses mains qui sentaient la crème hydratante, et il m'a filé un modèle RÉVOLUTIONNAIRE qui pouvait s'adapter en largeur avec des scratchs. C'est trop cool.

Sauf que depuis, Professeur Flaxou m'appelle "le pirate", parce que je me déplace comme si j'avais une jambe de bois.

Explications : 
Faut croire que c'est le prix à payer quand on a des grosses jambes courtes.

(Mais au moins, à la zombie walk de samedi, j'aurai une démarche plus vraie que nature!)

jeudi 8 septembre 2011



Il est en train de m'arriver un truc qui aurait sa place dans le cinquième volet de "Pirates des Caraïbes". (Ou, éventuellement, dans un épisode de "Fringe". Mais avant qu'ils commencent à fumer la moquette avec leurs mondes parallèles et leurs doubles maléfiques.)

J'ai acheté un médaillon maudit.

Ça a commencé tranquillement, vendredi dernier, au mini marché des antiquaires de Colmar, où je fouinais avec Sarah. Quand soudain, parmi la débauche de grosses chevalières plaquées or, j'ai remarqué un petit médaillon rond, avec une fleur dessus, tout joli. Et, surtout, il pouvait s'ouvrir pour mettre une ou deux photos. Et moi, je voulais mettre une photo de mes grands-parents dedans. 

Sauf que, dans le médaillon, y'avait déjà une photo d'une dame d'antan. Je sais que c'était d'antan parce que la photo était en noir et blanc et que la coiffure faisait très "négligé", "effet saut du lit", "les coiffeurs sont pas ouverts, mais d'un autre côté c'est le moindre de nos problèmes parce qu'on se fait bombarder la gueule par des Allemands", ce style-là.

Du coup, j'ai viré la dame d'antan, que je connaissais pas, pour mettre une photo de quelqu'un que je connaissais. (J'avais pas de photo de mes grands-parents assez petite, alors j'en ai mis une de Professeur Flaxou.)

Et en fait, je crois que j'ai énervé le fantôme de la dame d'antan, parce que depuis que j'ai mis ce médaillon autour de mon cou, elle essaye de me tuer.  

J'te jure, ma vie c'est devenu "Destination Finale".

D'abord, le premier soir où je l'ai gardé pour dormir, j'ai failli m'étrangler dans mon sommeil avec la chaîne du collier. Alors que ça fait 10 ans que je dors avec ma chaînette et que j'ai jamais eu de problème. Tu la sens peser, la malédiction, là?

Ensuite, juste après, on est partis dans les Vosges, avec Professeur Flaxou, et mes amis de l'ITI-RI (Sandrine, Cécile, Brice), et leurs amis à eux. On est restés à Gérardmer, dans le chalet des parents de Sandrine, et il y eut force réjouissances. Déjà parce que c'était cool de voir mes amis, de manger des bonbons, de jouer au puissance 4 géant, de manger de la raclette, de jouer aux cartes, et de faire trois litres de pâte à crêpes. C'était cool aussi de se promener à Gérardmer quand il faisait pas -20 degrés. (C'est parce que d'habitude, j'y vais que pour le festival de cinéma, en janvier.) 

J'ai aussi vu le lac PAS gelé pour la première fois de ma vie, même que Sandrine, Brice et Professeur Flaxou sont allés se baigner alors qu'il faisait la même température dehors que dedans (dans les 15 degrés - eh, c'est la montagne, hein!) et qu'on se caillait déjà les meules rien qu'à rester debout au bord du lac à regarder les canards. (Mes amis sont trop courageux.)

Mais moi j'y suis pas allée. Déjà parce que j'avais pas pris mon maillot de bain (et qu'on a beau commérer, mais je ne suis PAS exhibitionniste), mais surtout parce que je voulais pas donner au fantôme du portrait plus de grain à moudre. Déjà qu'elle essaye de me tuer à chaque instant de ma vie, je vais pas non plus lui servir des occasions en or sur un plateau, hein.

- Oh tiens, si j'allais me jeter dans l'eau d'un lac à la profondeur inconnue, en pleine nuit, sans témoins, dans le froid, au milieu de la brume, juste après avoir mangé. Je ne vois pas du tout ce qu'il pourrait m'arriver comme infortune.

Merci bien, je suis pas un jambon.

Non, parce que les jours suivants, le fantôme du médaillon a vraiment essayé de me tuer, hein. Par tous les moyens possibles. 

On est allés faire une balade sur le Hohneck, bon déjà c'est pas la chose maligne à faire quand tu es poursuivie par un esprit malin. Parce que le Honeck, c'est sur une crête. Et qu'en-dessous de la crête, il y a quoi?
 Gagné, un immense précipice sans fond!

Et que, non content de marcher le long de ce précipice, on a décidé de faire quoi, ensuite?
Oui c'est ça, grimper des rochers, sans cordes, avec un précipice de chaque côté!

Et là, la meuf du portrait, elle bouillait tellement de rage de pas avoir réussi à me faire tomber (sauf à la toute fin de la balade, quand j'ai raté une marche sur un escalier tout minuscule et que je me suis fait un bleu au genou) qu'elle a décidé de se venger quand on est allés faire de la luge d'été.

La luge d'été, je t'explique le principe si t'habites pas du côté du col de la Schlucht : c'est des sortes de pistes de bobsleigh qu'on installe sur les pistes de ski une fois que la neige a fondu, et comme ça tu peux quand même utiliser la pente et les remontées mécaniques pour t'éclater. 

Sauf que moi, grâce à mon fantôme vengeur, j'ai failli m'éclater au sens propre du terme. Parce qu'à un moment de ma descente, j'ai pris un virage un peu sec, et ma luge a quitté la piste. Mais, grâce à ma chance de cocu mes réflexes d'acier, j'ai sorti ma main et je l'ai appuyée le long de la rambarde pour faire redescendre la luge, et mon véhicule a regagné la piste. (Limite je pourrais passer dans les émissions de TF1 où ils interviewent des gens qui ont cassé leur élastique pendant le saut, et tout ça.)

Seulement, quand je suis arrivée en bas, je me suis rendue compte que ça sentait le cochon grillé. Et pourquoi ça sentait le cochon grillé? (Je te le donne dans le mille) Parce que j'avais CRAME ma main sur la rampe de la luge! Elle veut ma mort, je te jure, elle veut ma mort!

Mais comme j'avais pas encore assez pris dans la gueule, j'ai décidé que tout ceci n'était que balivernes et contes de bonne femme, et que je ne risquais rien en portant ce collier.

Sauf que, plus tard le même jour, le connasse du médaillon m'a finalement eue.

On était allés au lac de Gérardmer pour faire du pédalo, mais ils étaient tous fermés. Frustrés et déçus, on se remettait en route vers le chalet, quand soudain, en passant par le parc, j'ai aperçu un vieil arbre, avec des grosses branches basses et plein de feuilles, bien comme je les aime. Là, j'ai lancé à Professeur Flaxou : "Eh Fla, viens, on grimpe dans l'arbre!" Donc on y est allés. Seulement, le première branche était plus haute que je pensais, et l'arbre entier était couvert de mousse.

Et c'est là que la salope du médaillon a pris le contrôle de mon cerveau, parce qu'en temps normal, j'aurais dit :

- Non, y'a de la mousse, ça va me faire glisser avant même que j'arrive à la première branche.

A la place, j'ai dit :

- Flaxou, fais-moi la courte échelle.

C'était pas vraiment le truc à dire. Maintenant que j'y repense, j'aurais mieux fait de dire :

- Flaxou, ramène-moi au chalet.

Ou bien :

- Flaxou, frappe-moi dans le visage avec une pelle.

Ça aurait toujours été moins con.

Mais je lui ai demandé de me faire la courte échelle. Et il m'a fait la courte échelle. Et je suis montée sur la première branche de l'arbre. Et j'étais en bon chemin pour arriver à la deuxième branche. Sauf que la malédiction pesait sur moi. Et peut-être aussi qu'il y a eu la mousse.

Et maintenant... je suis morte.

Et c'est à mon tour de hanter les gens.









PS : Nan c'est des conneries, j'ai juste une entorse du genou. Mais avoue, t'as eu la trouille un petit moment.

PPS : N'empêche que mon médaillon, il est à la cave maintenant.

dimanche 4 septembre 2011

Ma vie est chifue


Si je poste pas beaucoup en ce moment, c'est pas du tout parce que je suis en vacances et que je goûte enfin à ma liberté retrouvée, et que j'en profite pour voir mes amis, aller dans des bars, et faire du toboggan à la piscine, avant de m'emmurer pour 4 mois .

C'est pas non plus parce que j'ai un rapport de stage à finir, des cartons à déballer, mon inscription à l'ITI-RI à renouveler, ou que je dois appeler ma banque, la CAF, la fac, l'électricité, et mon fournisseur Internet, pour leur dire que j'ai changé d'adresse. ("Bonjour et bienvenue sur Numéricâble. Votre temps d'attente est estimé à moins de vingt minutes! Vous en avez de la chance dis donc".)

C'est pas non plus parce que j'ai 4 bouquins de communication/marketing à lire pour la rentrée, ou bien que je dois absolument réviser mes cours d'allemand et de polonais histoire de pas être complètement à la ramasse en septembre.

C'est même pas parce que je suis partie en vacances.

Non, en fait, j'aurais dû utiliser toutes ces excuses, mais j'ai tout mis de côté.

A la place, ça fait deux mois que j'ai commencé à lire "Le trône de fer", et je peux plus m'arrêter. J'en suis au troisième tome alors que chaque bouquin fait mille pages, mais que quelqu'un fasse quelque chose! Que quelqu'un m'arrête maintenant, avant qu'on replonge dans trois ans de fan attitude, façon "Le Seigneur des Anneaux c'est ma vie, mon bonheur et ma joie, je vais partir vivre en Nouvelle-Zélande, je vais réaliser des films juste pour pouvoir rencontrer Peter Jackson, je vais me faire tatouer J.R.R Forever sur la fesse droite".

Non. Ce n'est plus possible. Écoutez-moi, j'ai 23 ans, ça ne peut plus marcher. Je ne peux plus me remettre à coller des cartes de pays imaginaires sur mes murs, et à scanner le net pour connaître la vie privée de tous les acteurs de la série. (Bon, d'accord. Seulement les acteurs mignons.)

Là, je sens venir les signes avant-coureurs. (J'ai téléchargé une série anglaise juste parce que Robb Stark joue dedans.) Ça commence vraiment à sentir l'hystérie. Le mauvais genre d'hystérie. Le genre qui m'a poussé à regarder "Deep Impact" parce qu'il y avait Elijah Wood dedans (Deep Impact! Même "Armageddon" est plus crédible niveau scientifique!)

Pitié, arrêtez-moi avant que je gâche ma vie! Au lycée c'était pas grave, ma classe était tellement pleine de débiles consanguins que j'étais un génie, à côté! (Et y'avait Sarah et Florent. C'est des génies aussi, parce que c'est mes amis. Les autres, par contre, tous des consanguins.) Mais là, je suis en Master 2, et quand je regarde le programme des cours, j'ai presque envie de me pendre tout de suite histoire de gagner du temps.

- Mais en fait, pourquoi on paye le même prix qu'en première année, alors qu'on est seulement ici pour un semestre? Ca semble un peu injuste.
- Mais non, le volume horaire est le même.
- C'est-à-dire?
- C'est-à-dire qu'on a regroupé le volume horaire de deux semestres en un seul.
- Mais l'an dernier, on avait 28 heures de cours par semaine!
- Oui, parfaitement.

Oui, parfaitement. Je vais travailler 56 heures par semaine, y'a pas de problème. Je vais dormir trois heures par nuit, aucun souci. Et si j'ai faim, ben j'aurais qu'à manger les petites peaux autour de mes ongles. Ça fait des protéines.

Du coup, là, en fait, j'essaye de lire les 5 tomes du Trône de Fer avant ma rentrée. Histoire de dire "comme ça c'est fait", et ensuite de pouvoir pleinement abandonner tout loisir et toute vie sociale jusqu'à Noël.

(Et aussi pour pouvoir spoiler Sarah, Flo, et Professeur Flaxou avant que la deuxième saison ne sorte, mais ça c'est une autre histoire.)





PS : Surlignez pour vous spoiler !

Theon Greyjoy est un traître. Jon se fait capturer par les sauvages d'au-delà du mur. Danaerys s'achète une armée de 8000 ennuques. Bran peut transfuser son esprit dans le corps de son loup. Tyrion Lannister est défiguré après une bataille. Catelyn libère Jamie Lannister. Robb épouse une fille contre l'avis de sa mère. Sansa est forcée d'épouser Tyrion. Et Ned Stark est toujours mort.

(Et tremblez devant mon omniscience!)