Plus je vais sur les blogs et plus je déprime.
Je commence à penser qu'un changement radical s'impose.
Je suis une sorte de relique de l'âge de pierre, un genre d'Orlando Bloom du net.
Ah, Orlando, toi au moins tu comprends la douleur d'avoir accédé au firmament pour retomber dans l'oubli presque aussitôt. Entre 2003 et 2007, c'était impossible d'acheter un Jeune et Jolie sans avoir ta tête dessus, et One était devenu un magazine entièrement à ta gloire. (Je le sais parce que je l'achetais.) La page news c'était les news d'Orlando Bloom, les interviews c'étaient que des interviews d'Orlando Bloom, l'agenda c'était celui du tournage du Seigneur des Anneaux, et ainsi de suite.
Eh ben moi, entre 2006 et un peu plus tard en 2006, c'était la même chose. Cinq jours au sommet de la gloire internetienne : la page d'accueil de Skyblog. (Oh c'est bon, y'avait que ça à l'époque. Et Overblog, mais c'était vraiment trop moche. (En fait, ça, du coup, ça a pas changé, ah ah.)) Cinq jours à 15 000 visites par jour, et 300 commentaires par heure. Certes, si on enlève les pubs ça fait que 150. Et si on compte ceux écrits en bon français, ça nous ramène à 5. Mais tout de même. Ça faisait plaisir de lire "vasy tu déchir jrigol tro lol jai pa tro compri lhistoir ac lprof despagnol paske jsui en 5e alr jai pa espagnol ms tro drol kommem lol".
Et maintenant, la mode a changé, le temps des blogs façon "journal rigolo" est révolu.
Du moins c'est la seule explication que j'aie trouvé pour affronter le fait qu'un blog sous-titré "In gloss we trust" (sérieusement?) se ramène 529 commentaires avec l'histoire de "Ma meilleure coupine n'est plus ma meilleure coupine parce qu'elle a censuré un commentaire que j'avais mis sur son blog, je suis trop révoltée, faisons la révolution marxiste! Ah nan c'est trop dur à prononcer "marxiste", à la place je vais aller faire la révolution en m'achetant un nouveau vernis à ongles. Au fait mon ancienne copine elle pue parce qu'elle se lave pas la zigounette, bêêêh eh crado tu pues d'la touffe."
(Le pire c'est que pour une fois je n'exagère pas.)
(Je vous mettrai bien l'adresse du blog comme preuve, mais oh tu crois pas que je vais non plus lui ramener des visites? Ça va bien cinq minutes.)
Donc je réfléchis à des moyens de me moderniser afin d'être à nouveau, ne serait-ce que pour une journée, propulsée au sommet de la gloire bloguesque. Ce sera un peu plus difficile vu qu'il y a maintenant des centaines de plates-formes de blog différentes, et que rien que sur Skyblog, ils en sont à 10 millions. Mais je ne désespère pas.
D'abord je pensais commencer par refaire le fond en rose pâle, et écrire en blanc sur fond rose foncé. Comme ça on sait en arrivant que je suis une fille. (Et comme ça vous vous niquerez bien les yeux à chaque visite.)
Ensuite je me suis dit que je commencerais mon opération de rénovation par enlever tout le texte inutile (et pour lequel je me casse le cul inutilement, puisqu'apparemment le monde s'en fout de mes jeux de mots hilarants) et à la place faire que des photos. (Les photos c'est parce que je sais pas dessiner, sinon, idéalement, j'aurais fait des dessins.)
Comme les photos artistiques faut quand même pas mal se casser pour en faire, je me suis dit que ce sera plus facile de faire juste des photos de moi en train de porter des jolis habits. (Apparemment, ça attire les foules en masse.) Et comme ça c'est super facile de faire un article par jour. Et comme j'ai qu'un nombre limité d'habits, vu que mon nom c'est pas Betty-je-fais-caca-des-lingots-d'or, au bout d'un moment je serais forcée de montrer des photos de mes sous-vêtements, et là ce sera double jackpot! (les fashions et les pervers, ou comment tuer deux oiseaux avec une pierre).
A ce moment-là j'aurais déjà pas mal de lecteurs. Alors je pourrais me la péter grave et traduire mes deux lignes de texte quotidien en anglais, histoire de faire genre j'suis internachonale t'vois. (Et des titres en anglais, de préférence des paroles de chanson ou des extraits de séries.) Et même au milieu du texte français, je mettrais des expressions anglaises pour faire cool.
Mon humeur du jour : je me sens un peu fofolle aujourd'hui, laisse tomber, no way. C'était parti pour être un jour sage, puisque mon planning d'habillage était clairement set out : mercredi, jupe navy et sequined cardigan couleur taupe. Mais là, out of the blue, je me suis dit : fuck off! (haaaan j'suis vulgaaaaire), soyons fous! Et me voilà avec un collant déchiré très grunge-glam-Courtney Love et ce short en denim à franges très trash-metal-Lady Gaga. Que d'audace!
My mood of the day : I feel myself a little bit cracrazy, leave drop, top of the pops. It was gone to be a sage day, because my dress planning was clearly planifié : Wednesday (I put the majuscule! Always I forget in class and my teacher say noooo but you see I remember haha), navy skirt and cardigan with little trucs brillants, in a mole colour. But here, it was n'importe quoi, I say to myself : va chier! (haaaan I am vulgaaaar), be mad! And here I am with a déchireed pantyhose very grunge-glam-Brigitte Bardot and this short in denim with fringe very trash-metal-Chantal Goya. What of audacity!
Ensuite, au milieu, je mettrais des conseils fashion-beauté : c'est-à-dire que je ferais semblant de penser que la gent féminine est perpétuellement avide de conseils sur comment étaler le gloss sans s'en mettre dans les cheveux, et qu'elle ne pourra pas tenir un jour de plus sans savoir marier les couleurs. Et au milieu, je mettrais des publicités pas du tout voyantes sur des crèmes à 100 euros le millilitre, et je dirais que si si, j'ai testé, et je sens bien que si je n'ai pas une seule ride, c'est grâce à cette crème qui pue. Et comme ça, non seulement j'aurais des lecteurs, mais en plus j'aurais plein de thunes!
Et puis je finirais par balancer des petits bouts de vie privée au compte-goutte, et progressivement on évoluera vers le point où tous les jours je balancerais des choses méchantes sur Sarah.
Mon humeur du jour : je suis un peu énervée par ma BFF, mais j'ai pas envie d'en parler. Non mais sérieux pour qui elle se prend, à croire qu'elle porte mieux le poncho que moi? What a bitch! De toute façon, I've got news for you, ma grande : le poncho, c'est tellement 2010 que même ta mère elle en met plus! (Buuurned!)
My mood of the day : I am a little angry by my bestah, but I not want talk it. No but seriously, for who she take herself? She think she carry a better poncho than me? She's a big pétasse! Anyway, you are not going to en revenir, my big : the poncho is so 2010 than even your mama she not carry it! (Casséééééd!)
Et là je pense qu'on est en route vers la gloire.
PS : clique sur le titre et tu feras tellement d'ultrasons que ta tête explosera.