dimanche 27 avril 2014

Frimousse



Hier soir je parlais à ma mère et elle m'a dit que Frimousse était mort.

Et je n'étais pas triste de savoir qu'elle avait dû le faire piquer, parce qu'il avait seize ans et qu'il était malade, et qu'au moins comme ça il ne souffrait plus. Et je n'étais pas triste parce qu'il avait eu une belle vie de chat: seize ans passés à rien glander, à se lécher le trou de balle et à tuer des bestioles, c'est un peu le nec plus ultra du chat.

Et je n'étais pas triste de ne pas lui avoir dit au revoir, parce qu'il était déjà malade quand je suis rentrée pour Noël et qu'en lui disant au revoir avant de repartir, je me doutais bien que c'était la dernière fois que je le voyais.

Mais je suis triste parce que j'aurais dû être là quand ma mère s'est finalement résolue à le faire piquer. Et je suis triste parce que je n'arrive pas à me défaire de l'idée qu'il est mort en se demandant où j'étais.

Et je suis triste parce que c'est seulement maintenant que je réalise que je ne le reverrai plus jamais.

Je ne lui ferai plus jamais de câlins. Je ne plongerai plus jamais la tête dans sa fourrure pour la renifler (c'est pas bizarre okay, il sentait super bon mon chat). Je ne l'entendrai plus jamais ronronner sur mes genoux quand je regarde la télé. Je n'entendrai plus jamais son miaulement super chiant qui nous faisait tous crier "Ta gueule Frimousse" parce que sans déconner, ce chat miaulait en permanence et on n'a jamais su pourquoi, si ce n'est pour faire chier son monde.

C'était un casse-couilles de première, c'est vrai. Il demandait des câlins et puis il décidait d'un seul coup qu'il en avait marre et qu'il allait te bouffer le bras à la place. Il rentrait jamais ses griffes quand il se faisait un nid sur mes genoux et résultat j'avais toujours des petits trous sur les cuisses de tous mes pantalons. Il adorait mettre son trou de balle dans le visage des gens pour aucune raison particulière, si ce n'est qu'il savait probablement que ça dégoûtait tout le monde. Il venait toujours s'étaler avec bonheur sur ma pile de linge propre et se frotter aux jambes de tous les gens qui avaient des pantalons noirs juste pour laisser des poils dessus, et je te jure que près d'un an après mon déménagement en Nouvelle-Zélande, je trouvais encore des poils de Frimousse dans mes fringues, parce qu'il avait tellement dormi dessus que ses poils finissaient par se mêler aux fibres de mes vêtements.

Mais c'était mon casse-couilles.

C'était mon casse-couilles au nom pourri parce que je l'avais choisi quand j'avais 9 ans et j'étais bête et mièvre, si j'avais su je lui aurais donné un nom qui pète la classe genre Schopenhauer ou Sargeant Fuzzyboots, mais non toute sa vie il s'est appelé Frimousse, et maintenant il est mort.

Et je suis triste parce que je ne sentirai plus jamais cette petite boule de poils qui ronronnait si confortablement entre mes jambes pendant la nuit, cette présence qui me rassurait à chaque fois que je me réveillais d'un cauchemar persuadée qu'un monstre se cachait dans un coin sombre de la chambre. Pendant quinze ans j'ai dormi avec lui, et quelquefois je me réveille encore en sursaut dans mon lit à Auckland parce que j'ai cru sentir le poids de cette petite boule de poils entre mes pieds.

C'était mon petit chaton, c'était mon vieux pépère, et maintenant il est mort.

Et je suis triste parce que je me demande: qui va venir me donner des coups de patte sur le visage à quatre heures du matin pour que je lui ouvre la porte? Qui va me suivre partout quand je suis malade, et me regarder d'un air sérieux quand je vomis mes tripes dans les toilettes? Qui va m'offrir des moitiés de souris joliment enrubannées d'entrailles et les poser délicatement sur mon lit au petit matin? Qui va venir mettre des poils sur tous mes vêtements?

Et je regarde mon nouveau jean qui n'a pas de tout petits trous sur les cuisses et ça me donne envie de pleurer, parce que mon Frimousse est mort et je ne le reverrai plus jamais.


dimanche 13 avril 2014

Culture maorie: le moko


Aujourd'hui, penchons-nous sur un élément fondamental de la culture Maorie: le moko.

Le tatouage est un rituel important dans toute la Polynésie, et la Nouvelle-Zélande n'échappe pas à cette règle.

Le moko est donc une forme de tatouage traditionnel de couleur bleue ou noire, représentant des symboles tribaux.

Par contre, ne va pas croire que le moko est l'équivalent d'un tramp stamp dans le bas du dos qu'on se fait faire à la crise de la quarantaine après une soirée de cuite, ou d'un crâne qui saigne parce que j'ai dix-huit ans et je suis trop dark t'as vu.

Nan nan, le moko, c'est pas de la rigolade mon petit ami.


D'abord, le procédé du moko est très ancré dans la tradition Maorie, et est donc empreint de tapu.


Le tapu (d'où vient le mot "tabou" en français) est un concept qu'on retrouve dans toute la Polynésie, et qui dénote tout ce qui touche au sacré, au spirituel, et à l'interdit.


Dans la culture Maorie, c'était surtout des endroits ou des choses qui sont considérées tapu: la maison d'un chef, dans la culture pré-coloniale, était tapu, et personne d'autre que le chef ne pouvait y entrer sans invitation. De même, la nourriture préparée pour un aristocrate ne pouvait pas être mangée par un inférieur, car elle était tapu également. 


De nombreux lieux sont également considérés comme tapu, y compris dans la culture moderne: les cimetières (modernes et pré-coloniaux) sont tapu, et certains lieux où une divinité (atua) a été aperçue restent tapu par la suite, car ils contiennent la force vitale de l'esprit (mana). 


Mais les gens pouvaient aussi être tapu: donc, le prêtre qui s'occupait des tatouages (le Tohunga tā moko) était une personne tapu, considérée comme sacrée et inviolable. De même, une personne se faisant tatouer était également tapu, ne pouvait pas avoir de relations sexuelles tant que le tatouage n'était pas cicatrisé, et ne pouvait se nourrir que de liquides. 

(Bon, la dernière partie, je la soupçonne d'être plutôt un côté pratique, parce que de un la tête était enflée comme un ballon de basket, et de deux, quand t'as des plaies ouvertes sur le visage, t'as pas trop envie de projeter de la bouffe dedans.)

Ah parce que oui, petite précision rigolote : tu penses avoir douillé quand tu t'es fait faire tatouer "force" en chinois sur la cheville? Ben tu peux aller te rhabiller. Parce que le moko, contrairement au procédé moderne du tatouage (où une aiguille pénètre la peau à de multiples reprises et laisse une trace d'encre sous l'épiderme), était un procédé où l'on prenait un petit burin en os, un petit marteau, on te faisait mordre sur un bout de bois, et on te TAILLADAIT le visage à vif, avant de verser de l'encre dans les plaies encore fraîches.


(Le procédé le plus métal du monde.)





(Décidément j'aime beaucoup cette analogie de "Vikings du Pacifique".)


(D'ailleurs, si jamais tu kiffes la douleur, il existe encore des artistes en Nouvelle-Zélande qui pratiquent le moko traditionnel, avec le petit burin en os et tout, et l'anesthésie en option.)


Le moko n'était pas seulement un procédé esthétique, mais servait un peu à plein de choses.

D'abord et surtout, le moko était une sorte de carte d'identité (plus douloureuse qu'un bout de plastique, mais plus détaillée): les symboles identifient en effet à quel iwi (tribu)hapu (clan), ou whanau (famille étendue) une personne appartenait. Des zones précises sur le visage déclinaient tout ce qu'on avait besoin de savoir sur la généalogie d'une personne: le rang social était gravé sur le front, la profession de la personne sur la joue, la liste de ses ancêtres de chaque côté du visage, etc.

(T'imagines aujourd'hui les ratures que tu dois te manger dans la face dès que tu changes de boulot.)

(Ça fait réfléchir à deux fois avant de quitter son job, c'est moi qui te le dis.)

Tu l'auras peut-être compris, le moko, c'était pas pour le premier pécore qui passait. Seules les personnes de rang élevé avaient l'honneur de se faire tatouer un moko complet sur le visage entier. (Si l'un des côtés de la famille n'avait pas de rang social, on ne tatouait qu'un seul côté du visage, par exemple). Le moko complet n'était autorisé que pour les élus de haut rang, capables de décliner leur whakapapa. 

Parenthèse: le whakapapa, c'est une généalogie qui comprend la descendance de toutes les choses vivantes (incluant les dieux, les cailloux, les montagnes et les arbres) du commencement des temps jusqu'à nos jours.

(Ah ça oui, c'est du boulot de dresser un arbre généalogique quand on est Maori.)

(Bonne chance pour remonter jusqu'à tes ancêtres de la préhistoire et certifier le nom du caillou sur lequel ils avaient bâti leur hutte.)

Le moko était un jalon important qui, en plus d'indiquer un statut social, marquait également le passage entre enfance et âge adulte, avec un procédé très ritualisé en conséquence.

Enfin, le moko avait également une fonction esthétique : plus on avait de tatouages, plus on était désirable aux yeux du sexe opposé. 




(Et c'est pas Kate qui vous dira le contraire.)

Il est bon de noter que le moko n'était pas une pratique réservée aux hommes, puisque les femmes de haut rang se faisaient tatouer aussi.

(Même si ça serait mieux si elles étaient d'Alexandrie.)

(Blague de 2002, bonjour.)

Par contre, les zones à tatouer différaient chez les hommes (visage, fesses et cuisses) et chez les femmes (menton, lèvres et front), même si, là encore, c'était plutôt une généralité qu'une véritable règle.



Mais venons-en à l'origine de cette pratique.

La naissance du moko chez les Maoris nous est expliqué par une légende, celle de Mataora et Niwareka.

Mataora est un chef guerrier qui épouse Niwareka, une femme venue du monde souterrain, où vit un peuple appelé les Turehu.

Les Turehu (aussi appelés Patupaiarehe) (à tes souhaits) sont des esprits à la peau claire qui vivent dans les forêts profondes et au sommet des montagnes, et qui peuvent être hostiles ou cléments envers les humains.

Dans ce cas, Niwareka était pas trop trop hostile, vu qu'elle tombe amoureuse de Mataora et accepte de vivre avec lui dans le monde du dessus.

Seulement, Mataora a un sale caractère (je commence à croire que c'est un truc génétique chez les Maoris), et, un jour qu'il est bien vénère, frappe sa femme dans un accès de colère. Niwareka est atterrée, car les Turehu sont un peuple pacifique, et ne sont pas habitués à la violence.

(Sérieusement? C'est ça ton explication? Genre les femmes Maories, elles s'en foutent si on les tabasse?)

Niwareka s'enfuit donc de la maison et retourne dans le monde souterrain, mais Mataora est tellement triste et plein de regrets qu'il décide de la retrouver, et part en expédition chez les Turehu. Une fois dans le monde souterrain, il assiste à une cérémonie du moko, et en est ébahi, car en ce temps, l'art du moko n'existait pas chez les humains.

Niwareka refusant de se présenter à lui, Mataora subit donc l'épreuve du moko, et chante le nom de sa femme pendant qu'il se fait taillader le visage. Une fois la procédure finie, son visage est tellement enflé qu'il est méconnaissable, mais Niwareka le reconnaît aux habits qu'elle lui a tissés, et accepte de revenir vivre dans le monde des humains, à la condition qu'il se conforme désormais à des principes de paix et d'amour, et qu'il ne lève jamais plus la main sur elle.

Mataora répond alors que son visage est désormais gravé avec le moko du monde souterrain, et qu'il ne pourrait jamais l'enlever. De cette manière, il signifie à Niwareka que sa promesse sera indélébile.

Les époux retournent dans le monde des humains et vivent heureux et en paix, et c'est Mataora qui enseigne aux humains l'art du moko.

Bon, alors évidemment cette histoire cautionne quelque peu la violence domestique (du moment que tu te repends, pas de souci!) mais, en remettant les choses dans leur contexte historique, je trouve que c'est une vision un poil plus évoluée que celle des Européens de la même époque, où battre sa femme c'était un peu comme taper son chien avec un magazine quand il a fait caca par terre, c'est pour l'éduquer tu vois.

(J'veux dire, là au moins il doit souffrir sa race pour se repentir.)

En conclusion: le moko c'est super badass, et perso je trouve ça très très joli.

(Après, j'irai pas m'en faire un parce que 1. Je suis pas Maorie et 2. Je suis pas sadomasochiste, mais il n'empêche que je trouve tout le procédé et la symbolique vachement cool.)

Et, perso, je pense que c'est assez chouette d'avoir l'histoire mythique de l'art du tatouage venu d'être divins du monde des esprits, plutôt que de dire:

- Bah c'est Jojo, un jour il s'est balafré en coupant un bout de fromage, après y'a des cendres du feu qui sont rentrées dans la plaie et il s'est dit : eh, ça a l'air cool en fait!

C'est une question de classe, tu vois.

samedi 5 avril 2014

Le zoo d'Auckland, c'est super cool. Y'a des canards et même des poules.



(Est-ce que les mini pingouins bleus de l'Ile du Sud sont plus mignon que les pingouins de Madagascar? OUI.)

Dimanche avec Professeur Flaxou, on savait pas quoi faire et il faisait beau, alors on est allés faire un brunch et ensuite on est allés au zoo.

(Ceci n'est pas une chanson de Lou Reed.)

A la base, on est allés au zoo parce qu'il y a des bébés panda roux qui viennent de naître en janvier et que j'ai poussé des cris supersoniques à la vue de cette vidéo:


(Oui je suis abonnée à la chaîne Youtube du zoo d'Auckland, franchement tu devrais aussi, y'a des bébés animaux PARTOUT.)

Donc on s'est dit qu'on irait voir les bébés panda roux, finalement (et malgré des détours vers leur enclos toutes les 45 minutes) on n'a vu que les parents:






Mais le panda roux a cela de cool que c'est un animal qui ne cesse jamais d'être mignon.

Un peu comme les suricates:




(Oh mais qu'est-ce qu'il est trognon avec son petit museau tout barbouillé de sang!)

Ou encore les loutres:



(Alias les carnivores sanguinaires psychopathes les plus choupi du monde.)

Ce qui est cool avec les visites au zoo le dimanche, c'est qu'on peut voir plein de bébés animaux, mais aussi plein de bébés humains. Et, disons-le tout de suite, l'exposition à des spécimens tous plus adorables les uns que les autres (barrettes dans les cheveux, robes avec des cerises, grosses lunettes en plastique, la compétition était féroce c'est moi qui te le dis) n'a pas eu l'effet auquel on pourrait s'attendre sur mon utérus.

Par contre, il a eu un effet très étrange sur Professeur Flaxou, qui a passé toute la journée à regarder des familles avec une tête comme ça:


Quelque chose me dit que l'un d'entre nous a une horloge biologique qui le démange.

(Moi ça va, je passe régulièrement du temps avec ma nièce sur Skype, je suis CAL-MEE.)

Au zoo, on a évidemment vu des animaux exotiques, comme cette girafe qui galère pour boire dans une flaque:


Ou bien cette moitié de tigre:


Ou encore ce singe posé relax:


Coucou les reptilophobes:


Et un lémurien qui semble méditer sur le sens de la vie:


Et puis soudain, une poule:




(Ah ben dis donc je suis bien contente qu'on ait pris la voiture pour venir voir ça.)

Bon, tout ça c'est bien joli, mais nous, on est surtout venus pour voir toutes les merveilles de la faune locale.

Après un petit détour dans l'enclos des animaux Aussies (oui, j'ai bien dit DANS l'enclos):


(Oh mais salut toi!)

On s'amuse bien, quand les pigeons nous montrent pas leur cul:


(Grossier personnage.)




 Mais par contre, les gros oiseaux, on les touche pas:


(Il avait l'oeil fourbe.)

Mais après tout ça, on est vite allés faire un tour chez la faune Kiwie.

Car les animaux en Zélandie sont très souvent endémiques, et (ça va ensemble) presque toujours menacés d'extinction.

On peut dire merci aux premiers colons Européens qui ont débarqué dans un pays où il n'y avait pas de mammifères (à part les chiens des Maoris, qui avaient été ramenés de Polynésie) et qui se sont dit:

- Oh ben dis donc Jean-Michel y'en a des oiseaux par ici! Ça piaille, ça piaille, on se demande bien pourquoi j'ai laissé ma femme en Angleterre dis donc!
(rire gras)
- Bon amène-moi des martres et des visons, ça va nous calmer tout ce p'tit monde vite fait.

(En vrai, les visons ont été importés pour lutter contre la prolifération des rats (également importés). Donc, pour corriger leur connerie initiale, les colons ont surenchéri avec un truc encore plus con: importer un mammifère carnivore dans un pays où on trouve des milliers d'espèces d'oiseaux qui ont vécu sans prédateurs pendant des millénaires, en se disant que les visons, ils vont être sympa, ils vont aller s'attaquer aux griffes et aux dents des rats plutôt que d'aller piller des nids bien peinards.)

Autant dire que, pour croiser un kiwi au détour d'un buisson dans le bush, faut te lever tôt.

(En fait les kiwis sont nocturnes, donc techniquement faut te coucher tard, mais enfin tu vois ce que je veux dire.)

Le zoo d'Auckland, en plus de te montrer les différents spécimens natifs de Nouvelle-Zélande qui seront bientôt tous morts par ta faute, se retrousse aussi les manches pour garder ces espèces en vie, entretient un très ambitieux programme de reproduction, et emploie de nombreux scientifiques qui étudient les possibilités de réintroduction de certains animaux du zoo dans la nature néo-zélandaise.

(Mais sur le long terme, hein. On se fait pas chier à élever des bébés kiwis pour qu'ils aillent se faire bouffer par un vison à peine débarqués dans le bush.)

D'ailleurs, petit aparté: si tu viens en Nouvelle-Zélande, il ne faudra pas t'étonner si la population entière déteste les rats, opossums, furets, belettes, lapins et visons, puisque ces derniers sont à eux seuls responsables de la disparition d'une très grande partie de la faune locale néo-zélandaise, et sont également la raison qui empêche la réintroduction de ces espèces dans la nature.

Donc, lors de tes balades dans le bush, il faudra t'habituer à voir des pièges à rongeurs un peu partout et des avertissements qu'il ne faut pas manger le poison dans les pièges (bonne idée), à contempler des opossums morts un peu partout sur les routes, et à voir les amateurs de chasse participer à des véritables massacres de lapins. Pas de compassion pour les nuisibles dans ce pays, aussi mignons soient-ils.

Pour en savoir plus, ça se passe par ici, au département de la conservation.

On a donc pu observer des animaux fascinants et exotiques, comme le whio, qui est un...canard.


Voilà. Juste un bête canard.

Il est spécial parce qu'il existe juste en Nouvelle-Zélande et qu'il est presque mort et aussi parce que soi-disant il est bleu, alors que non, trop pas (ou alors c'est moi qui suis daltonienne mais pardon ce canard est gris bordel.)


(Je me sens trop arnaquée par mes billets de 10 dollars.)

On a aussi vu des trucs super excitants, comme le pukeko, un oiseau tellement rare qu'on en voit partout sur les bords des routes:


(C'TE BLAGUE.)

On a aussi vu les lézards qui squattent le porche chez moi:


(C'TE BLAGUE numéro deux.)

Mais aussi un lézard à deux queues:


(Bon j'avoue ça c'est cool.)

Et puis cet adorable perroquet sociopathe carnivore qu'est le kea:


(Aura des ténèbres +5)

Un oiseau qui fait des tours de magie avec son plumage, parce que de dehors il est tout moche et vert caca, mais il déploie ses ailes et là (attention prépare-toi, ça va aller très vite):

ET...


HOP!


(Magie)

On a aussi vu tout plein de kakas (ha ce nom, mais je te jure je m'en remets pas).


(Parfaitement synchronisés.)

(Mon éducation Disney me pousse à penser qu'ils vont se mettre à chanter d'un moment à l'autre.)

On a aussi vu des anguilles bien flippantes:



Un iguane charmant:


(T'as de beaux yeux, tu sais.)

Et un héron.


(Comment ça valait trop le coup de déménager à l'autre bout du monde pour voir des trucs aussi exotiques qu'un HÉRON.)

Bon, à ce stade, comme je commençais à me sentir un peu karna d'avoir aligné vingt-cinq dollars pour qu'on me montre des lézards et des échassiers, j'ai fait un tour dans l'enclos nocturne, et là, infarctus:


Oh bah dis donc il a l'air bien gros le weta géant, je me demande où il peut bien se cacher dans sa boîte toute noire, peut-être pas loin du plafo...oh.


(MOURIR.)

(Tu m'étonnes que ce truc soit en voie d'extinction. Le jour où j'en vois un dans ma maison, je peux te garantir que je vais pas le foutre sous un saladier et le larguer dans le jardin.)

Et puis, juste quand j'étais sur le point de sortir en courant, LE MIRACLE:


Après une séance de l'an dernier super frustrante où Professeur Flaxou et moi étions restés plantés comme des haricots pendant une-demi heure, pour finalement tout juste entr'apercevoir l'ombre d'un cul poilu dans les fourrées, là, on n'avait même pas encore eu le temps de faire de la buée sur les vitres que monsieur le kiwi est venu se pavaner juste devant nos gueules!


(Par contre un kiwi ça bouge très très vite et je te rappelle qu'il faisait noir, donc tu excuseras mes photos floues.)

C'était quand même un très grand moment.


(Tu noteras les sons mélodieux de l'appareil photo de la Japonaise à côté de moi, qui donne mais alors tout ce qu'elle a.)

Un petit fun fact avant la fin de cet article: les kiwis sont les animaux qui ont le plus gros ratio taille de l'oeuf/taille de la mère au monde, voir photo ci-dessous pour l'échelle (sachant qu'un kiwi adulte fait grosso modo la taille d'une poule):


Donc la prochaine fois que tu te plaindras de ton accouchement sans péridurale, j'espère que tu auras une petite pensée émue pour maman kiwi.

PS: Les fontaines du zoo sont toujours censée être des pousses de fougères, et elles me font toujours très violemment penser à autre chose qu'à des fougères:


Mais après, c'est peut-être juste moi.