mercredi 31 décembre 2014

Un long week-end à Waikato



En Nouvelle-Zélande, tout le monde a congé entre Noël et Nouvel An, du coup Professeur Flaxou et moi, on s’est organisé un long week-end dans la région de Waikato.

Waikato est l’une des seize régions de Nouvelle-Zélande (ouais, ils ont des régions tout pareil qu’en France) (juste avec moins de crêpages de chignon). Son nom lui a été donné d’après le fleuve Waikato qui la traverse, et qui signifie en Maori « eau courante » (Wai = eau, kato = le courant) car les Maoris de l’époque, faut le savoir, c’était des gens pragmatiques avant tout, donc niveau toponymie, c’est très informatif.

D’ailleurs, si tu visites la Nouvelle-Zélande, attends-toi à voir des « Wai » à toutes les sauces, parce qu’il y a de l’eau PARTOUT.


(Tu vois les fonds d'écran Windows? Ben c'est des photos de Waikato)

Ajoute à ça que la langue maorie a genre cinq syllabes au total, et tu te retrouveras vite avec des conversations dignes des Shadoks :

- Vous êtes allés où ce week-end ?
- On est allés à Whitianga.
- Ah ouais, c’est chouette ça, c’est dans le Nord ?
- Non, tu dois confondre avec Whangarei.
- Ah oui, c’est la toute petite ville dans la baie du nord, non ?
- Nan, ça c’est Whakapipi, je crois.
- Mais non, Whakapipi c’est une rivière ! Tu confonds avec Whatuwhiwhi.
- Ah pardon.
- Et donc Whitianga c’est où déjà ?
- C’est à Waikato… pas très loin de Waihi.
- Ah oui, Waihi c’est près de Taupo, c’est ça ?
- Non, tu confonds avec Wairakei.

(Tous les lieux mentionnés ci-dessus sont réels.)

(Ces gens sont des malades.)

Bref.

Waikato est la plus grande région de l’Ile du Nord, et elle s’étend sur des aires géographiques très diverses : de la région thermale de Rotorua et Taupo à la baie ensoleillée de Coromandel Peninsula, des grottes de Waitomo aux collines verdoyantes de Matamata.


Chaque coin de la région est une petite merveille, mais bon, nous on avait trois jours et on n’avait pas trop les moyens logistiques de couvrir vingt-cinq mille kilomètres carrés, du coup, des choix ont été faits.

Et comme on avait déjà fait le parc thermal de Rotorua, que la péninsule de Coromandel n’avait plus de secrets pour nous, que Matamata j’ai eu beau insister mais Flaxou ne veut pas retourner à Hobbiton tout de suite (soi-disant ça coûte cher, mais par contre un PC de gaming à mille boules ça c’est pas cher, c’est un « investissement »), et que vu la dose de gras sur le bide qu’on se trimballe, le TongariroCrossing ça sera pas pour tout de suite, on a donc décidé de se concentrer sur la région de Waitomo.

Waitomo est un petit district situé au Sud-Ouest de Hamilton, AKA la ville des cassos’ (numéro 1 du pays en nombre de chaînes de fast-food et en taux de maladies sexuellement transmissibles) (ça ne s’invente pas).

Waitomo, donc, contrairement à ce qu’on pourrait penser au vu de la proximité de Hamilton, est un délicieux petit coin de campagne avec des collines verdoyantes, des ruisseaux gazouillants, et à peu près un million de petits agneaux tout mignons.



(Et c'est aussi dans ce coin que Peter Jackson a filmé la Comté, au cas où tu en doutais encore.)

C’est une région connue surtout pour ses nombreuses grottes, car elle est située sur une ancienne faille océanique. La plus célèbre est de loin la « Glowworm Cave », non pas tant pour les touristes étrangers, mais surtout pour les Kiwis eux-mêmes. Pour les petits Aucklandais, la « Glowworm Cave » est d’ailleurs LA sortie scolaire incontournable (un peu comme le camp d’extermination du Struthof pour les petits Alsaciens) (mais en beaucoup moins déprimant).

La « Glowworm Cave », donc, est une grotte avec plein de vers luisants.

Les vers luisants, pour ceux qui ne connaissent pas, sont des genres de gros asticots qu’on ne trouve qu’en Australie et en Nouvelle-Zélande, et qui tirent des fils de soie avec des lumières au bout, afin d’attirer les petits insectes volants dont ils se nourrissent (quand ils ne se boulottent pas entre eux).

C’est vrai que c’est pas très ragoûtant dit comme ça, mais quand on les voit, je te jure que c’est magique.


(A peu près comme ça.)

(Ceci est une vraie photo de la Glowworm Cave, au fait.)

(Mais pas prise par moi parce que mon appareil photo est merdique.)

On avait donc déjà fait la visite de THE grotte aux touristes lors de notre lune de miel, et là, on était venus pour découvrir les autres merveilles de Waitomo.

En arrivant, direction Marokopa Falls, qu’on a atteintes pile au coucher du soleil, donc moment de grande classe :




(Si tu regardes bien, tu peux voir un tout petit Flaxou au pied des rochers, en mode "je suis le roi du monde")

Et puis on s’est doucement dirigés vers le Natural Bridge, un petit circuit de balade de 20 minutes qui t’amène dans une gorge et jusqu’à un pont naturel. 





(Ambiance)

On avait décidé d’y rester jusqu’à la nuit, histoire de voir les vers luisants dans leur habitat naturel.

Sauf qu’au solstice d’été, la nuit, elle tombe LENTEMENT.

- Fla ?
- Oui ?
- J’ai faim.
- Un peu de patience, il fera bientôt nuit.
- Mais ça fait 30 minutes qu’on est là et il fait toujours jour !
- Attends encore un peu.
- …..
- Fla ?
- Quoi ?
- Les sandflies arrêtent pas de me mordre les pieds.
- Quelle idée de mettre des sandales, aussi.
- Mais j’avais chaud cet après-midi !
- ….
- Fla ?
- Quoi encore ?
- Maintenant j’ai froid.  

Et je te passe la mini-crise cardiaque quand, à la tombée du jour, on a entendu un vacarme de tous les diables dans les arbres tout autour de nous, au début je pensais que c’étaient des créatures des ténèbres qui venaient nous bouffer et que c’était la fin du monde, mais en fin de compte c’était juste UN MILLION D’OPOSSUMS, donc ça va.

(Je précise qu’après deux ans passés en Nouvelle-Zélande, c’est la première et seule fois que j’ai pu voir des opossums vivants.)

(Sinon j’en vois tous les jours, mais ils sont écrasés au bord des routes.)

Bref.

Quand on a entendu les opossums se mettre à bousiller l’écosystème à grands coups de mâchoire, on s’est dit que c’était le signal qu’il faisait assez nuit, et on s’est mis en route vers le Natural Bridge.

Et bon, j’ai pas de photos parce que mon appareil est tout pourri, donc je vais essayer de décrire ça du mieux que je peux :

C’était tellement fabuleux qu’on se serait cru dans un film de fantasy.

Juré.

Genre tu sais dans les films pour enfants genre Peter Pan et tout, où ils sont dans une forêt enchantée et y’a des millions de petites loupiotes bleues tout autour ?

Ben pareil.

Tu vois dans les RPG quand tu dois aller dans une grotte et que les vers luisants t’indiquent le chemin ?

BEN PAREIL !

Sérieusement, je savais déjà que la Nouvelle-Zélande était un pays magique, mais là on a carrément pété l’échelle de la féerie.

Mais notre week-end magique était bien loin d’être terminé, puisque le lendemain, c’était le thème « tous dans des combinaisons et on descend en rappel dans Jurassic Park ».

(A peu de choses près.)

Car oui, trois mille kilomètres de réseaux souterrains, ça veut aussi dire beaucoup de clubs de spéléologie. Et, pour le plus grand bonheur de Flaxou le vampire, on a donc choisi la journée la plus ensoleillée du week-end pour passer 7 heures dans des cavernes.

(Le timing parfait.)

Direction le club donc, où on a enfilé des combinaisons de 5 mm d’épaisseur (j’ai pas pu plier mes genoux de tout le voyage), des casques avec des loupiotes, des bottes en caoutchouc, et une fois qu’on était tous bien en train de suer, on nous a foutu au-dessus d’un gouffre en disant :

- Voilà, maintenant on va tous descendre en rappel là-dedans.

Et donc là, c’était à mon tour d’être en joie, parce que les descentes en rappel c’est mon grand kif dans la vie (je faisais de l’escalade dans les temps lointains où j’étais vaguement sportive).



(C’est 100 mètres de haut, au cas où tu saisis pas bien l’échelle.)

Une fois arrivés en bas, c’était parti pour l’aventure :

- Flaxou ?
- Quoi ?
- Je dois faire pipi.

Enfin, presque parti.

- Tu déconnes ou quoi ? T’as pas fait pipi avant de partir ?
- Si mais j’ai re-envie.
- On est partis du camp il y a une heure !
- Ouais mais j’ai bu un thé ce matin.

(Oui, j’ai une très petite vessie.)

J’étais donc partie pour me retenir jusqu’à ce qu’on soit dans l’eau et puis y aller en mode piscine océan, mais Flaxou (qui a fait de la plongée) m’a gentiment expliqué que les combinaisons, c’était pas foutu comme des maillots de bains, du coup j’ai dû aller me mettre à poil derrière un caillou.

(Glamour.)

Et juste quand j’étais en train de me concentrer pour viser pile dans la rivière, devine qui c’est qui est venue stationner à deux centimètres de mes fesses nues ?



(Hé, qu’est-ce que s’up ?)

UNE ANGUILLE.

Je te passe mon hurlement d’effroi (suivi d’un « Non non tout va bien surtout restez où vous êtes » à l’égard des guides qui accouraient déjà en pensant que je m’étais pété une jambe en glissant sur un caillou).

J’ai donc vite repris mes esprits, mais par contre j’étais passablement inquiète :

- Mais c’est normal qu’il y ait une anguille si profond sous terre ?
- Bah ouais, c’est la Nouvelle-Zélande, y’a des anguilles partout.
- Mais cette rivière, c’est la même que celle dans laquelle on doit nager tout à l’heure ?
- Ouais. Donc vous avez de la chance, vous pourrez nager avec les anguilles !
- ...
- Et puis là c’est juste un bébé anguille, celles qu’on voit dans la grotte sont beaucoup plus grosses !
- ....
- Oh mais faut pas t’inquiéter Charlotte, elles ne mordent pas.

AH BEN C’EST COOL.

MOI QUI AVAIS PEUR DE ME RETROUVER DANS LE NOIR ET SOUS L’EAU AVEC DES PUTAINS DE SERPENTS GEANTS A TETE DE REPTILE CAUCHMARDESQUE TOUT AUTOUR DE MOI, MAIS SI ELLES MORDENT PAS C’EST COOL, PAS DE SOUCI.


(Mon idée de nager avec les anguilles.)

(Ces gens ils m’ont prise pour une aventurière ou je sais pas quoi.)

(Juste parce que je fais des descentes en rappel, ça ne veut pas dire que je suis une tête brûlée qui nage avec les anguilles, hein.)

Le reste de l’expédition a donc été passé à regarder le plafond de la grotte et à prier tous les dieux de Tolkien pour ne pas sentir des corps luisants frôler mes jambes.

Bon, au final, j’ai rien vu, et Flaxou (qui, lui, cherchait activement les anguilles, parce que c’est un MALADE) n’a rien vu non plus.

C’était donc une balade fort sympathique. On a escaladé des cascades, on a vu des fossiles d’huître, on a vu des os de baleine, on a même vu des vers luisants (encore !) et puis on a mangé un barbecue, donc verdict : super cool.

Le lendemain, comme on était meurtris de courbatures, on a voulu aller à une source d’eau thermale sur la plage de Kawhia, mais on s’est viandés comme des nouilles sur les horaires des marées, du coup pas de jacuzzi naturel pour nous.

En revanche, qu’on se le dise : le sable situé au-dessus des sources d’eau bouillante et (j’imagine) de magma en fusion, c’est du sable CHAUD, cf. ma danse des pieds nus :


(Esprit du Docteur Zoidberg, je t’invoque !)

Retour en voiture donc, et direction Pirongia Forest Park pour une rando de la mort :

- Y’a une belle rando jusqu’au sommet du mont, cinq heures aller-retour.
- Han j’suis trop fatiguée.
- Bon, sinon y’a le circuit plus court, trois heures et demie avec dénivelé moyen.
- Han j’suis trop courbaturée.
- Bon sinon y’a le parcours pour petits vieux et enfants de moins de dix ans, c’est quarante minutes sur du plat.
- Youhou !

(Eh mais n’empêche qu’on a appris plein de choses sur les plantes grâce aux petits panneaux informatifs pour mômes.)

(Ils ont pas ça sur les circuits de rando pour explorateurs.)

(J’ai notamment appris que le parataniwha – qu’on trouve partout – est une plante de la famille des orties, mais qui ne pique pas.)


(Pays de Bisounours, tu peux pas test.)

Après une soirée forte intéressante à découvrir la télé néo-zélandaise dans notre chambre (on a tenu vingt minutes avant de brancher le disque dur pour regarder des vieux épisodes de Friends), c’était direction Putaruru et la source Blue Spring, d’où provient 70% de l’eau de source de Nouvelle-Zélande.

Et laisse-moi te dire qu’il nous a pas fallu longtemps avant de comprendre pourquoi la source s’appelait Blue Spring :





(Franchement, même sans le Seigneur des Anneaux, la Nouvelle-Zélande est intrinsèquement une terre de film fantastique.)

En arrivant à la source proprement dite, on a vu pas mal de gens qui se baignaient, et Flaxou, comme un brave, a décidé d’y aller :

- Alors, elle est bonne ?
- Je sens plus mes doigts de pieds.
- Okay, alors va vite faire des photos pour mon blog, et puis reviens !
- J’ai mal aux veines.
- Eh ben NAGE PLUS VITE !

(Ce n’est qu’après coup qu’on a vu le petit panneau d’information qui disait que l’eau de la source était à une température constante de dix degrés, hiver comme été.)

(Mais rassure-toi, Flaxou a depuis récupéré tous ses orteils.)

Bref, entre les loupiotes magiques, le monde perdu, et la source bleue, ce long week-end aura clairement été placé sous le signe de la féerie.

(Enfin, sauf pour la partie où j’ai fait pipi sur une anguille.)


PS : Bonne année 2015 à toi, lecteur/lectrice ! Merci de me suivre d’année en année, j’espère que ça continuera encore longtemps comme ça.

Bref : BONNE ANNEE ! Joie, prospérité, fécondité et pluie de chatons sur toi, lecteur/lectrice. Continue à tout déchirer. J’te kiffe.

(Et si jamais mon blog de donne des fourmis dans les pattes et que tu passes vers Auckland, fais comme Sarah ou Audrey et passe faire un coucou, ça me ferait super plaisir.) (Surtout si t’es quelqu’un de vachement cool comme Sarah ou Audrey.)

(On ira manger des fro-yo et faire de la rando, je t’offrirai un monde aux mille et une splendeurs.)

(Et même si tu veux je te paye un thé glacé.)

mercredi 24 décembre 2014

Le Hobbit - La Désolation de Smaug


On recommence là ou on s’était arrêtés avec le plus gros ascenseur émotionnel de mon existence: la trilogie du Hobbit.

Je te jure, avec ces films, je passe constamment de "OH MON DIEU C'EST TELLEMENT GÉNIAL ET PUTAIN OUUUAH MAIS C'EST CARRÉMENT COMME DANS LE LIVRE ET OH LA VACHE MAIS C'EST L’ÎLE DU SUD JE RECONNAIS J'AI FAIT DE LA RANDO ICI IIIIIIIH" (fangirlisme en mode extrême) (et je te raconte pas quand je capte un accent Kiwi chez un figurant Orc, là c'est l'extase totale) à des moments plus "QUOI? MAIS QUOI??! MAIS PETER T'AS FUMÉ LA MOQUETTE?? MAIS TU PISSES SUR TOLKIEN SALE CONNARD!".

Sachant que je ne suis pas d'habitude aussi prompte à la violence, mais quand je passe en mode fangirl, malheureusement je contrôle plus grand-chose.

En fait cette trilogie est une déception pour moi pour deux raisons:

1. J'avais des attentes énormes parce que la trilogie du Seigneur des Anneaux est pour moi un chef-d'oeuvre et que je ne lui trouve aucun défaut, parce qu'il y a énormément d'implications émotionnelles dans ma vision de ces films. Du coup, quand je les vois, c'est avec mes yeux émerveillés d'adolescente vierge de culture cinématographique (= des grosses oeillères). Sauf que maintenant que ma période fan 2 est (à peu près) passée, c'est avec une vision des choses beaucoup moins subjective que je suis allée voir le Hobbit. D’où : déception assurée.

2. Je suis une fan de Tolkien avant d’être une fan de Peter Jackson. D’où: déception assurée à la vue de cette trilogie, beaucoup moins fidèle à l'oeuvre de Tolkien que celle du Seigneur des Anneaux.

Bref bref, c'est pas tout ça, mais je dois encore te raconter de quoi ça parle, tout ce bazar.

Allez, envoyez les tambours de guerre!

Ça commence là ou on s'est arrêtés la première fois: enfin presque.

En fait, si tu te rappelles bien, on a trois heures de film à couvrir avec 100 pages de bouquin, et par-dessus le marché, on est au deuxième film de la trilogie, et tous les gens qui ont déjà vu une trilogie savent bien ce que ça veut dire : c'est l'heure de l'EPISODE FILLER!

(Exception à la règle: l'Empire Contre-Attaque, meilleur second épisode de trilogie de tous les temps.)

Du coup, on part pas gagnants, je peux te le dire, "la Désolation de Smaug" sera un film chiant ou ne sera pas. (N'aurait pas dû être, en fait.) (Mais ça j'aurais pu te le dire y'a 10 ans déjà, deux films pour le Hobbit, ça aurait été parfait.) (Guillermo del Toro avait tout compris.)

Bref.

On démarre donc sur un flashback qui n'existe pas dans le livre (à ce stade, faut-il encore le préciser) (Tolkien ne fait pas dans les flash-backs car il ne prend pas ses lecteurs pour des cons) (mais vaut mieux pas que je commence à m'énerver maintenant, parce que, dans ce film, on va avoir droit à plus de flash-backs que dans un épisode d'anime japonais).

Bref bref.

Nous revoici à l'auberge du Poney Fringant, à Bree. Thorin y rencontre un mystérieux magicien, et voilà la conversation exacte:

- Je devrais me présenter, mon nom est Gandalf. Gandalf le Gris.

- Je sais qui vous êtes.

BEN VOILA! 

Même le film l'avoue!


Nous aussi, on sait qui est Gandalf!


TOUT LE MONDE SAIT QUI EST GANDALF!


Rien que là, on a déjà toute une minute de film qui sert absolument à rien.

Bref, la conversation se poursuit, et Gandalf annonce à Thorin qu'il n'est pas là par hasard et qu'il faut reprendre Erebor, et qu'Azog est après Thorin, que Gandalf va aider Thorin à récupérer l'Arkenstone au dragon Smaug, et que du coup il leur faudra un cambrioleur.

Et toute cette scène dure 5 minutes et 49 secondes.

Bravo.

Non, mais vraiment.


Ça fait CINQ MINUTES QUARANTE-NEUF d'informations qu'on connaissait déjà. Trop utile.


(Allez, plus que deux heures et demie.)

Après cette interlude, retour où on s'était VRAIMENT arrêtés: les Orcs et leurs wargs sont en déroute, mais Bilbo, qui les observe, découvre une nouvelle menace: un ours géant! Il va donc faire son rapport à Gandalf et aux Nains, et Gandalf n'est pas surpris. Il annonce à la compagnie qu'il existe une maison non loin d'ici, habitée par un être qui n'est ni ami ni ennemi, et qu'il va, soit les aider, soit les buter.

(Charmant.)

Les Nains, maintenant poursuivis par les Orcs et l'ours à la fois, courent se réfugier dans la maison. L'ours les suit, enfonce à moitié la porte, puis se retire. Les Nains demandent:

- Qu'est-ce que c'est que ce truc?

Et Gandalf répond:

- C'est notre hôte. Il s'appelle Beorn.

AH BEN TROP SYMPA DADALF, T'AURAIS PAS PU PRÉCISER CA DES LE DÉBUT?


Bon, passons sur le fait qu'on en est à 9 minutes de film et que Peter Jackson a déjà chié sur le bouquin, puisqu'il est bien précisé dans le livre que Beorn ne prend sa forme d'ours que la nuit, et que la poursuite se passe en plein jour :




(Alors qu'avec déjà tellement d'abus de Photoshop, c'était franchement pas difficile de foutre un filtre bleu.)

La compagnie passe la nuit dans la maison de Beorn pendant que celui-ci, toujours sous sa forme d'ours, patrouille aux alentours. Le lendemain matin.... ah pardon, c'est l'heure d'une digression qui sert à rien.

(Autant s'y habituer tout de suite, les potos.)

Digression donc, où les Orcs arrivent à Dol Guldur et tiennent un petit meeting avec Sauron, où il est décidé qu'Azog ira mener les armées du mal et laissera la tâche de tuer Thorin et Compagnie à un autre Orc moche et lui aussi inventé de toutes pièces.

(Franchement, pour ce que ça change.)

Fin de la digression.

(Oui, mais on remplit petit à petit, les gars, faut penser à ça. Une minute par-ci, une minute par-là, au bout d'un moment, on aura presque assez pour faire un film qui tient la route!)

(LOL)

(Non.)

Donc c'est le matin chez Beorn, et Bilbo se réveille en plein milieu d'une pub l'Oréal pour poneys:



(Sérieusement?)

Et il rejoint les Nains, à qui Beorn, sous sa forme humaine, sert le petit déj. Discussions, discussions, bref on comprend que Beorn n'aime pas les Nains mais qu'il déteste les Orcs encore plus parce qu'ils ont tué sa famille, et donc qu'il va les aider. Il leur donne de la bouffe et leur prête des poneys, et vogue galère.

Alors, pour info, ça se passe pas du tout comme ça dans le bouquin. Dans le livre, Gandalf amène la Compagnie à Beorn de jour, quand celui-ci est sous sa forme d'humain, puisqu'il n'est pas con et qu'il ne veut pas qu'ils se fassent tous buter.

Sauf que, comme Beorn est quelqu'un de très susceptible, Gandalf décide de lui présenter les Nains par groupe de deux, histoire de ne pas se le mettre à dos tout de suite, et, je cite "Bombur est le plus gros et il comptera pour deux; il ferait mieux de venir en dernier".

(Faut arrêter le body-shaming, Gandalf. C'est vraiment un truc de connard.)


Gandalf et Bilbo arrivent en premier et rencontrent Beorn, qui est décrit comme "Un homme gigantesque avec des cheveux noirs et une épaisse barbe noire, avec de gros bras nus et des jambes noueuses".

Donc moi, dans ma tête, quand j'imaginais Beorn, je pensais plus à un genre de bûcheron poilu:




Mais pas à une sorte d'hybride humain-truc chelou:



Mais passons, je chipote.


La visite chez Beorn est en fait beaucoup plus longue dans le livre que dans le film, m
ais j'avoue que c'est peut-être une bonne idée, pour ce coup-là, puisque Tolkien nous raconte qu'en plus de ses chevaux l'Oréal et de ses abeilles géantes, Beorn a aussi chez lui des chiens serviteurs qui marchent sur leurs pattes arrière pour aller allumer le feu et des moutons qui mettent la table, donc voilà.

(C'était pas seulement du tabac qu'il mettait dans sa pipe, le Professeur.)


Bon, et puis après, y'a des poèmes, parce que toi-même tu sais que dès qu'il y a plus de trois personnages autour d'un feu à un moment d'une histoire de Tolkien, il FAUT qu'il y ait des poèmes.


Bref, le lendemain, toute la petite troupe se met en route, et c'est le moment d'une petite scène de paysages panoramiques comme je les aime:




Puis la Compagnie arrive à l'entrée de Mirkwood, et Gandalf se barre comme un salaud, en mode:


- Bon! Nous voici arrivés à un endroit super dangereux. Hop, j'me casse! A toute, les boloss!

Ce qui est à la fois dans le bouquin et dans le film, sauf que dans le bouquin c'était prévu, et que dans le film ils inventent un prétexte où Galadriel envoie un message Snapchat télépathique à Gandalf pour lui dire
"Eh, side quest! va explorer des tombes!"

Bref, Gandalf se barre en répétant à peu près un million de fois qu'il ne faut PAS QUITTER LE CHEMIN SOUS PEINE DE MORT, et je te laisse deviner ce qui va suivre.

Là encore, on a un gros bout du bouquin qui est coupé, puisque dans le film, la Compagnie quitte le sentier comme des trouducs, juste parce qu'ils font pas gaffe où ils mettent leurs pieds. Bilbo grimpe à un arbre, repère le bon chemin, mais se fait choper par des araignées géantes avant de pouvoir y arriver.


Alors que dans le livre, c'est toute une histoire:


D'abord, ils sont dans la forêt pendant des jours et des jours, et puis ils arrivent en face d'une rivière d'eau noire qu'il leur faut traverser. Mais comme Beorn leur a dit de ne surtout pas toucher l'eau, ils traversent avec une barque toute pourrie qu'ils trouvent de l'autre côté (et qu'ils doivent choper avec un grappin). Mais Bombur tombe à l'eau, boit la tasse, et tombe dans le coma, ce qui fait que les Nains doivent le traîner partout. 


Déprimés, car ils avancent très doucement, ils demandent à Bilbo de grimper dans un arbre pour voir jusqu'où s'étend la forêt. Bilbo s'exécute, mais comme un con, grimpe à un arbre qui est au fond d'une cuvette, et donc ne voit que des arbres à perte de vue, alors qu'en réalité ils ne sont pas loin de la sortie.


Sans eau et sans provision, la Compagnie se décide alors à quitter le sentier, attirés par la lumière d'un feu de camp dans la forêt (qui s'avère être une illusion créée par les Elfes sylvains) (les gros bâtards), et LA ils se font capturer par les araignées géantes.


(Tant de trucs qui auraient pu faire un vrai film.)


(C'est navrant.)


Bref, voici venu le moment "Coucou les arachnophobes" du film:




Pour ce passage, c'est assez proche du livre: Bilbo enfile l'anneau, ce qui lui permet de comprendre le langage des araignées, puisque l'anneau est un objet maléfique et que les araignées sont l'engeance du Mal (Tolkien avait tout compris).


Bilbo éloigne donc les araignées qui ont fait prisonniers ses amis en jetant des cailloux (sauf que dans le livre, évidemment, il compose des chansons en rimes) puis libère ses compagnons.


Là, ça diverge un peu, parce que dans le livre, même si Bombur est éveillé, les Nains sont tous affaiblis par le poison des araignées, et tiennent à peine debout (tandis que là, pas de soucis, ils sont tous prêts pour la bagarre au saut de la toile). 


Dans le film, Jackson a aussi ajouté un passage où Bilbo perd l'anneau, puis le récupère en mode gros junkie, "my precious", thème de l'anneau, tout ça, histoire de signaler que l'anneau commence à lui monter le bourrichon.


OUAIS SAUF QUE TROP PAS.

Tolkien précise bien que les Hobbits en général, et Bilbo en particulier, ont montré une exceptionnelle résistance au pouvoir corrupteur de l'Anneau Unique, puisque Bilbo l'a gardé pendant près de soixante ans et a tout de même réussi à s'en séparer à la fin (fait unique dans l'histoire de l'anneau, puisque je te rappelle qu'Isildur l'a eu entre les mains cinq minutes et il était déjà tout rongé du ciboulot).


Donc, dire que Bilbo était déjà atteint par le pouvoir de l'anneau trois jours après avoir mis la main dessus, alors qu'il va le garder soixante années de plus sans qu'il y ait de problème, ça n'a aucun sens! 

Là, dans cette logique, on retrouve Bilbo soixante ans plus tard, je suis désolée mais c'est Gollum.

En plus ça n'a aucun sens même dans le contexte des films seuls! Je veux bien que le but de la scène ait été de dire "eh, vous vous rappellez, l'anneau il est pas cool", mais ça a déjà été établi dans le Seigneur des Anneaux que Bilbo est un cas à part! Ils le disent littéralement, y'a une ligne de dialogue dans la Communauté de l'Anneau tout exprès pour ça!

Et là, vous étiez à trois scénaristes sur ce boulot, les gars! Vous étiez les mêmes scénaristes que sur le Seigneur des Anneaux, en plus! Et vous avez quand même décidé d'inventer cette scène et de la rajouter dans le film exprès?

(Tant d'incohérences, ça me tue.)


Bref.


Dans le livre, Bilbo sauve les Nains en apparaissant et disparaissant à tour de rôle, brouillant les pistes et bottant des culs d'arachnides, jusqu'à ce que toute la Compagnie soit de retour sur le chemin et puisse souffler. Du coup, il raconte aux Nains comment il a trouvé l'anneau et tout le monde est au courant (alors que dans le film, il gardera le secret jusqu'au bout). Puis les Nains réalisent au bout d'une-demi heure que Thorin n'est pas là (il était temps, les gars) puisqu'en fait il avait été capturé par les Elfes sylvains la veille (putain, longs à la détente, les Nains) et était détenu depuis tout ce temps chez Thranduil. Le reste de la Compagnie se fait arrêter le lendemain.


Et dans le film, ça ne se passe pas comme ça, parce que dans le film, on a:


LEGOLAS EX MACHINA!

Legolas (qui n'était pas dans le livre) arrive donc pour arrêter les Nains, ce qui donne lieu à une scène très pénible où il fouille Gloin et découvre une "photo" d'un petit Nain, que Gloin appuie d'un encore plus pénible:


- C'est mon fiston! Gimli! Il s'appelle Gimli. Youhou! T'as compris? GIMLI!!!




Alors, de une:

OUI C'EST BON ON A COMPRIS C'EST GIMLI LE FUTUR POTE DE LEGOLAS, C'EST HILARANT, STOP.

De deux:

Les Nains vivent en moyenne 200 ans, ces événements se passent 75 ans avant le Seigneur des Anneaux, donc encore une fois, une erreur tragique et tellement facile à éviter que j'en reviens pas de devoir le dire, mais GIMLI A CETTE EPOQUE N'EST PAS UN GAMIN! Gimli a déjà la soixantaine, ce qui équivaut à un jeune adulte chez les Nains, putain, il vous suffisait de lire les appendices du Seigneur des Anneaux pour le savoir, enfin chais pas moi, faites votre boulot les mecs!

Bon.


Parlons un peu de Legolas.


Alors, que ce soit dit tout de suite: ça ne me pose pas de problème que Legolas soit dans le film. Ca me semble être un ajout beaucoup moins forcé que celui de Galadriel ou de Saroumane, par exemple. Après tout, c'est le fils de Thranduil, à cette époque Tolkien n'a pas précisé où il se trouvait, donc c'est tout à fait plausible qu'il ait été sur place et qu'il ait participé à l'histoire.

Je ne vais pas non plus faire ma connasse en pointant du doigt qu'on voit très clairement que Legolas a dix ans de plus dans ce prequel, alors qu'il est censé avoir la même tête. C'est un problème inévitable quand on a des acteurs humains qui jouent des être immortels, et c'est un problème qui n'avait pas de solution (des voix pernicieuses me soufflent que, si, y'avait qu'à pas mettre Legolas dans le film, mais on ne les écoutera pas sinon on n'en sortira jamais).

Donc bon, la présence d'un Legolas maquillé à la truelle ne me dérange pas fondamentalement.

Nan, le truc qui me chiffonne, c'est BORDEL DE COUILLE C'EST QUOI LE DEAL AVEC LES YEUX DE LEGOLAS?



Bon, faut savoir que les yeux de Legolas, c'est déjà toute une histoire.

En effet, l'acteur Orlando Bloom, au moment de se faire caster par Peter Jackson, avait un petit souci... c'est qu'il avait les yeux marron.

Or, Peter Jackson était d'avis que les yeux bruns, en Terre du Milieu, c'est pour les méchants. Les gentils, il leur faut des yeux clairs.

Si ça t'amuse tu peux revoir le Seigneur des Anneaux et vérifier, tous les membres de la Communauté ont les yeux verts ou bleus. Pour la majorité des acteurs, ce n'était pas un problème puisque c'était leur vraie couleur, sauf pour ce pauvre Orlando Bloom, affublé de lentilles bleues pour toute la durée du tournage.

(Soit dit en passant: Tolkien n'a jamais mentionné la couleur des yeux de Legolas, et il n'a jamais précisé nulle part que les Elfes ne pouvaient pas avoir les yeux marron. Donc c'était vraiment se compliquer les choses pour rien.)

Encore une fois si ça t'amuse, tu peux revoir le Seigneur des Anneaux et essayer de repérer les scènes où ils ont oublié de mettre les lentilles à Orlando Bloom et où ils se sont dit "Oh bah c'est pas grave on la garde" (véridique).




(Han la magie des Elfes, c'est fort quand même.)

Bref.

Tout ça pour dire que, dans le meilleur des cas, Leoglas dans le Seigneur des Anneaux avait des yeux bleus, mais d'une teinte naturelle, genre comme ça:


Mais alors là, dans le Hobbit, je sais pas s'il a bouffé des touillettes à cocktail ou quoi, mais attention les yeux fluo, c'est très flippant:



(Je-suis-un-robot-Elfe-et-je-vais-manger-les-humains.)


Une fois qu'on s'est lavé le cerveau de ces yeux couleur de Stabilo, continuons l'histoire à la demeure de Thranduil, où sont enfermés les Nains.


C'est l'occasion de s'attarder sur la romance naissante entre Kili et Tauriel.



(Une romance toute en petits sourires mignons.)

Tauriel est une Elfe sylvaine complètement inventée pour l'occasion - notons qu'il n'y a presque aucun personnage féminin chez Tolkien, et, si Eowyn sauvait péniblement la mise dans le Seigneur des Anneaux, faut bien avouer que le Hobbit, c'est carrément la fête de la saucisse.

Tauriel, donc, est un personnage qui assure le quota féminin du film (un geste que l'on se doit de saluer) et pour qui Legolas en pince sévère. (Ce qui est normal parce qu'elle est plutôt cool et badass). Seulement Tauriel, elle, a l'air de flasher plutôt sur Kili, le Nain beau gosse (avec sa barbe de trois jours qui jette surement le déshonneur sur toute sa lignée).

Alors, je voudrais juste faire un petit aparté à propos de cette love story entre Tauriel et Kili.

Dans mes promenades sur les forums et mes discussions avec mes amis nerds, j'ai vu beaucoup de fans qui s'indignaient complètement de cette idylle, pour deux raisons principalement:

D'abord y'avait les ayatollah de Tolkien qui s'indignaient parce que c’était pas dans le livre et que par principe ils s’indignent contre tout ce qui n'est pas dans le livre (on les appellera "Team Tom Bombadil").

Et puis il y avait ceux qui s'indignaient parce que c’était un amour entre une Elfe et un Nain et donc que c’était contre-nature (on les appellera "Team Printemps Français").



Perso, je me situe dans la Team "c'est adorable et fuck les rageux".

D'abord parce que, j'ai beau être une fan de Tolkien, je ne suis pas de l'avis qu'une adaptation doive forcement se cantonner à l'oeuvre originale mot à mot. (Apres tout c'est une adaptation, pas une retranscription.) Donc que le réalisateur choisisse d'enlever des passages du livre (comme c’était le cas pour Le Seigneur des Anneaux) ou d'ajouter des scènes nouvelles (comme c'est le cas ici), dans l’idée, ça ne me dérange pas.

(Apres ça dépend de quels rajouts on parle, parce qu'autant Radagast et son traîneau de lapins, je peux encore fermer les yeux dessus, mais Legolas et ses cascades improbables, c'est plus difficile.)

Bref.

Et pour ce qui est de l'argument "contre-nature" et de "Tolkien se retourne dans sa tombe", je dis juste: T'es sérieux? Tolkien? Tolkien n'est pas partisan des idylles inter-raciales?

On parle bien du Tolkien qui a relaté en détail l'histoire d'Aragorn et d'Arwen dans le Seigneur des Anneaux, et qui a centré tout le bouquin du Silmarilion sur la magnifique histoire de Beren, un homme mortel, et de Luthien, une princesse Elfe?

(Personnages qu'il identifiait d'ailleurs à lui-même et à sa femme, si ton cœur n'a pas encore fondu je sais pas ce qu'il te faut.)

Alors oui, okay, c'est vrai que les Hommes et les Elfes ont plus d’affinités, et que l’animosité entre les Nains et des Elfes est de notoriété publique.

Mais juste parce que ce sont des races ennemies, ça ne veut pas dire que ce sont des races incompatibles.

D'ailleurs, Tolkien relate que jusqu'au Second Age, les Elfes et les Nains avaient des liens très amicaux, faisaient commerce ensemble, les portes de la Moria étaient grandes ouvertes tout le temps, bref ils étaient comme cul et chemise.

C'est en fait a cause de Sauron que cette belle amitié a pris fin, parce qu'il a mis à sac le pays des Elfes et que les Nains, malgré leurs efforts, étaient impuissants à les aider, et se sont retranchés au plus profond de Khazad-dûm.

Donc, la haine entre Nains et Elfes, elle ne date pas d'il y a si longtemps que ça. Et puis même si c’était le cas, c'est ça qui rend l'histoire encore plus cool! Deux amants que tout oppose, des familles qui se déchirent, c'est le monomythe dans toute sa splendeur! C'est Roméo et Juliette, c'est Pyrame et Thisbé, c'est Rodrigue et Chimène, c'est Tony et Maria, c'est Buffy et Angel!

(Paye tes références)

Bref, si tu cherches a te plaindre de l'histoire d'amour entre Kili et Tauriel, ne viens pas par ici, parce que je trouve ça hyper mignon et que chaque scène entre eux me fait pousser des "Oooooooooh" de choupitude. Bref, gros gros love sur Kili et Tauriel, torrents de chatons sur vous.




(Mon coeur de midinette pousse des soupirs.)

Bref, pendant que ça draguouille sévère dans les donjons de Thranduil, Thorin et ce dernier s'entretiennent sur des sujets qu'on connaît déjà: en bref, Thranduil dit à Thorin:

- Je sais que tu vas chercher l'Arkenstone, je suis pas un jambon. Moi aussi j'ai des trucs à récup sous la montagne, donc on fait une alliance, ça roule ma poule?

Mais Thorin est pas trop content parce qu'il se souvient que Thranduil a fait son connard et qu'il a pas aidé les Nains quand il en avait besoin, donc hop, au cachot.

Heureusement, Bilbo a enfilé son anneau et a suivi les Nains. Il reste quelque temps dans la forteresse de Thranduil (plus de deux semaines selon le livre, et genre une soirée dans le film) (ah oui mais on a pas de temps à perdre, les gars, on a des sous-intrigues inutiles à développer) et finit par trouver un plan pour sortir les Nains de leur captivité: pendant que les Elfes se bourrent la gueule en cuisine, il fait sortir les Nains de leur cachot en douce, les fait entrer dans des tonneaux vides, et les balance par une trappe de service dans la rivière qui mène au lac. Puis Bilbo, ayant oublié de prévoir une échappatoire de son côté, s'accroche in extremis à un tonneau vide, et dérive tant bien que mal avec les Nains jusqu'au lac d'Esgaroth.

Bon.

Cette scène dans le bouquin fait 5 pages (et encore, il y a une page de chansons) (véridique) (J.R.R, tu as un problème).

Cette scène dans le film fait plus de dix minutes.


DIX MINUTES.


Pourquoi? Parce que Peter Jackson, fort de son expertise en scènes d'action, s'est dit qu'il allait faire comme il fait d'habitude: quand Tolkien escamote ses scènes d'action en deux lignes, il en fait une longue scène avec plein de travellings. (Parce qu'autant pour les poèmes, là y'a du monde, autant pour les scènes d'action, Tolkien n'est pas un grand fan) 

(La bataille du Gouffre de Helm dans le Seigneur des Anneaux dure genre deux pages et dit grosso mode "Ils se battent et puis c'est la fin et les gentils ont gagné. Ouais! Ça mérite une petite chanson.")

Donc, Jackson a décidé de rajouter une scène de bagarre où les Elfes réalisent que les Nains se sont enfuis et partent à leur poursuite, mais sont au même moment attaqués par les méchants Orcs qui veulent aussi tuer les Nains, et du coup les Elfes se bagarrent avec les Orcs, et les Nains se bagarrent avec tout le monde.

Et, autant d'habitude j'ai rien à redire là-dessus, autant cette scène, je sais pas qui avait pris quelle drogue, mais c'est un festival de 'port'nawak avec un million d'effets spéciaux très moches et à peu près autant d'incohérences scénaristiques. 



Y'a des figurants qui tapent dans le vide une fois sur deux, y'a des tonneaux vides magiques qui apparaissent et disparaissent au fil des plans, les acteurs Elfes se déplacent de toute évidence avec des câbles, et y'a une myriade de scènes trop improbables. 

Je ne vais pas m'étendre sur les détails sinon on va y passer la nuit, mais je te propose un petit top 3 personnel:

3. Les Nains chopent tous miraculeusement des haches de guerre à des combattants Orcs (alors que la majorité d'entre eux ont des masses ou des épées, franchement quel coup de bol) et le courant les transporte tous magiquement pile au même endroit de la rivière l'un après l'autre pour qu'ils puissent couper un tronc rempli d'Orcs au-dessus de leurs têtes.


2. Le tonneau de Bombur (le gros) s'échappe de la rivière sur ses petites ailes et fait un strike sur les Orcs, et c'est tellement cartoonesque qu'on se croirait pas dans un film mais dans une séquence de Wii Bowling.


1. LEGOLAS FAIT DU SURF SUR UN CADAVRE D'ORQUE.



(Est-ce que ce monde est sérieux?)

Une fois cette scène passée et mes yeux lavés moitié à la Javel et moitié dans mes larmes amères, c'est le moment d'aller voir comment se passe la side quest de Gandalf!

Bah écoute ça se passe pas trop mal, il fait de l'alpinisme dans les Alpes du Sud à Dol Guldur, l'ancienne forteresse des ténèbres. Il y retrouve Radagast, et ils trouvent pas mal de trucs pas jojo là-bas (mais en même temps tu t'attendais à quoi mec, tu vas dans une forteresse des ténèbres). Entre autre, ils découvrent que les Nazgûl ont été rappelés de la tombe par Sauron, qui reprend ses forces. Gandalf décide alors d'aller affronter tout seul Sauron, et demande à Radagast de porter un message à Galadriel.

(Ou sinon, t'aurais pu l'attendre? Non? Bon.)

Du coup, il y va tout seul, et il se fait capturer.

(C'est malin.)

Et maintenant, dis au revoir à Gandalf, on ne le reverra plus du film, il va juste moisir dans une cage en fer rouillé jusqu'à la bataille des cinq armées.

Revenons à l'intrigue principale et à la Compagnie de Thorin qui arrive à Lake-town, de deux manières:

Dans le livre, Bilbo et les Nains restent cachés jusqu'à ce que les Elfes amènent les tonneaux dans la ville, puis sortent de nuit et entrent dans la ville en mode badass:



Dans le film, ils rencontrent Bard, un des citoyens de Lake-town, au bord de la rivière, et monnayent leur passage dans la ville. (Car Bard est un conducteur de barque dans le film, alors que dans le livre, c'est le capitaine des archers.) (Ah ouais, mais c'est la crise, les p'tits gars). 

Le passage des Nains dans Lake-town ne manque d'ailleurs pas de causer plein de minutes de film inutiles avec un conflit inutile créé entre des personnages fictifs.

(Jusqu'ici, ce film est passionnant.)

On fait donc la connaissance du bourgmestre (un gros sac à vin incompétent) et de son assistant (un pleutre à face de rat), et ils sont bien tout huileux et pleins de verrues pour bien montrer qu'ils sont méchants. (On ne le dira jamais assez, les méchants doivent être MOCHES pour qu'on les reconnaisse.) 

(Face de Rat nous fait même cadeau d'un sublime monosourcil qu'on n'avait plus vu depuis les beaux jours de la carrière d'Emmanuel Chain.)

Donc, les Nains entrent dans Lake-town cachés dans des tonneaux de poisson, puis s'infiltrent chez Bard en passant par les toilettes (on notera au passage que les habitants de Lake-town font caca directement dans le lac sur lequel ils vivent, c'est charmant).

Toujours clandestinement, les Nains décident de braquer l'armurerie de la ville, histoire de se fournir pour attaquer le dragon. Mais ils se font capter, car Kili (qui a été blessé par une flèche empoisonnée lors de la pénible scène de rafting) tombe dans les escaliers et rameute la garde.

Foutus pour foutus, les Nains décident alors de faire les lords et de dire "Mouais bon on s'est cachés comme des sans-papiers depuis qu'on est arrivés, mais en fait je suis le roi sous la montagne, voilà". Ils demandent alors au bourgmestre de les aider dans leur quête, moyennant une partie du trésor s'ils réussissent.

Eh, sinon rien à voir, mais t'as pas l'impression que c'est le bon moment pour une petite prophétie?

Mais si, allez.


On apprend donc que les habitants de Lake-town ont une prophétie concernant la venue des Nains, qui dit en gros que le roi de la montagne reviendra un jour, mais que tout le monde va se faire baiser et qu'il y aura du feu partout, mort et désolation.

(Ambiance.)

Du coup, quand Thorin et Compagnie révèlent leur quête, les gens sont heureux parce qu'ils se disent qu'ils auront droit à une part du trésor, mais Bard vient casser l'ambiance en disant:

- Eh mais les gars vous vous rappelez pas de la prophétie qui dit qu'on va tous crever quand le roi de le Montagne va revenir?

Ce à quoi tout le monde répond "va chier Bard avec tes prophéties à deux balles", et tu sais quoi? Ils ont bien raison.

Déjà parce que c'est un peu con-con de refuser une opportunité d'enrichir toute la ville juste à cause d'un proverbe de vieille dame. 

Et puis surtout parce que cette prophétie n'existe même pas dans le livre.

La prophétie du film est en fait tirée d'une chanson du livre (surprise, surprise) que chantent les habitants de Lake-town pour accueillir les Nains. C'est juste une chanson qu'ils improvisent sur place (car chez Tolkien, chaque pégu est un poète dans l’âme qui improvise des vers au pied levé, faut le savoir) pour dire qu'ils sont bien contents que Thorin soit revenu réclamer son trésor, comme ça eux aussi ils auront plein de thunes. Et comme je suis sympa je te recopie le passage dont la prophétie du film est tirée:


The King beneath the mountains,
The King of carven stone,
The lord of silver fountains
Shall come into his own!
His crown shall be upholden,
His harp shall be restrung,
His halls shall echo golden
To songs of yore re-sung.
The woods shall wave on mountains
And grass beneath the sun;
His wealth shall flow in fountains
And the rivers golden run.
The streams shall run in gladness,
The lakes shall shine and burn,
And sorrow fail and sadness
At the Mountain-king’s return!

(Je fais pas la traduction parce que j'ai la flemme.)

(T'avais qu'à pas pioncer en cours d'anglais.)

Bref, les Nains s'en vont le lendemain, et la Compagnie se sépare: Kili, blessé, reste à Lake-town, avec son frère Fili pour s'occuper de lui, et Bofur reste avec eux aussi parce qu'il s'était pinté la vieille  et qu'il a raté le bateau, et puis un autre vieux Nain reste aussi pour une raison totalement inexpliquée (mais en fait franchement on s'en fout). 

Dois-je préciser que cette séparation (et la blessure de Kili) ne sont pas dans le livre, et que tout ceci n'est qu'un prétexte à une sous-intrigue fictive?

Je pense que non.


Tandis que Thorin et Compagnie s'acheminent vers la montagne, les choses se gâtent pour Kili. Bofur et Fili et l'autre Nain que j'ai la flemme d'aller chercher sur Wikipédia (appelons-le Bifur, de toute façon si ça se trouve c'est Oin, ou Nori, ou Ori, est-ce que sérieusement tu fais la différence?) essayent de le soigner, et Bofur court chercher de l'athelas (l'herbe médicinale qu'utilise Aragorn sur Frodon dans la Communauté de l'Anneau, si tu te rappelles).

Bard décide d'aider les Nains, mais se fait arrêter au passage par les hommes du bourgmestre, parce que... oh j'en sais trop rien et franchement ça me fait chier, des histoires de politique véreux et de rébellion dont tout le monde se fout, voilà.

Mais pendant ce temps, les Orcs moches ont décidé de passer à l'assaut sur Lake-town, ce qui est bizarre, parce que leurs ordres sont de buter Thorin. Or, Thorin est parti le matin même. 

(Notons que jusqu'ici, les Orcs étaient super bien renseignés, vu qu'ils suivaient les Nains de près,et là, étrangement, personne n'a vu partir la Compagnie en grande pompe vers Erebor alors que toute la ville était en train de faire la teuf avec fanfare et cotillons.)

Du coup, on garde les intrigues inventées avec les autres intrigues inventées, et ça évite d'avoir les Orcs qui rappliquent à Erebor tout de suite, alors qu'ils ne sont pas censés arriver avant la fin de l'histoire.

(C'est pratique, ces trous dans le scénario, quand même.)

Les Orcs débarquent donc chez Bard et tentent très mollement de buter ses enfants ainsi que les Nains.

Quand je dis "très mollement", c'est parce que, franchement, on a une armée d'Orcs soldats face à trois enfants, un Nain malade, un Nain vieux et sourd, et un seul Nain qui vaut quelque chose, donc pardon mais ça devrait être soldé en deux secondes, cette affaire.

Mais bon, entre-temps, Legolas et Tauriel débarquent et poutrent de l'Orc. Les méchants se rendent compte du trou dans le scénario et décident de se replier, puisque leur cible, Thorin, n'est pas là. Mais c'est compter sans Legolas, qui compte bien les défourailler.

S'ensuit une bagarre complètement inutile entre Legolas et le méchant Orc, et je dis inutile parce que 1. On s'en bat la race si cet Orc meurt, on sait même pas son nom, il est complètement interchangeable avec n'importe quel autre Orc moche; et 2. On sait très bien qu'il ne va rien arriver à Legolas puisqu'il sera dans la Communauté de l'Anneau.

(Allez, ça fait trois minutes de gagnées qu'on peut ajouter à ce film gonflé aux stéroïdes.)

Pendant ce temps, Tauriel soigne Kili avec l'athelas et sa magie elfique, ce qui donne lieu à une scène très cul-cul mais sur laquelle je ne dirai rien parce que c'est très mignon et que je suis une romantique.




(Le bisou! Le bisou!)

Hum hum.

Revenons aux choses sérieuses.

Du côté de la Compagnie, les Nains arrivent enfin à Erebor, et trouvent la porte d'entrée juste alors que le soleil se couche le jour de Durin, ce qui est bien pratique car c'est le seul jour où la porte peut être ouverte (je te rappelle à toutes fins utiles que la porte ne peut être ouverte que pendant une fourchette d'une heure toutes les années bissextiles). 

Mais la dernière lumière est en train de disparaître. Les Nains, désespérés, essayent de forcer l'entrée, mais le fer est impuissant contre la magie. Dépités, ils regardent alors le soleil disparaître à l'horizon, et.... commencent à faire demi-tour.

MAIS???

Mais ça fait un an que vous voyagez pour arriver ici, vous restez cinq minutes et vous repartez?

C'est pas un peu con?

Chais pas moi, vous voulez pas camper au moins juste une nuit? Des fois que vous vous seriez plantés dans les dates? Le calendrier lunaire des Nains des anciens temps, c'est peut-être pas le truc le plus fiable du monde, nan? Y'a peut-être eu un changement dans l'axe de la planète depuis le temps, vous savez pas!

Bon, ben non, ils se cassent comme des nuls.

(Vous méritez pas le trésor, les gars.)

Dans le livre comme dans le film, c'est Bilbo qui sauve la mise, mais de deux manières différentes: dans le livre, c'est lui qui se souvient de l'inscription sur la carte et qui attend le coucher du soleil pour activer la serrure (donc en fait, les Nains dans le livre sont encore moins dégourdis que dans le film). 

Dans le film, histoire de pas trop faire passer la Compagnie pour des cons, le réalisateur a interprété assez largement l'inscription, et Bilbo découvre donc que "la dernière lueur" du jour de Durin, c'est pas celle du soleil couchant, c'est celle de la lune.

(Ce qui est débile, parce que ça dit "le JOUR de Durin", pas "la soirée de Durin" ou "le minuit de Durin".)

(Bref, là je chipote.)

Les Nains ouvrent donc la porte d'Erebor, et envoient Bilbo au casse-pipe, comme ça si jamais le dragon est encore vivant c'est pas eux qui se font bouffer.

(La Compagnie des Crevards, ouais, on peut le dire.)

Bilbo, qui est quand même hyper courageux (ou complètement inconscient) entre donc dans le royaume sous la montagne, et là, au milieu d'une montagne d'or, paf! Il tombe sur Smaug.

Smaug est un dragon intelligent, doté d'une personnalité très forte et d'une grande éloquence, ce qui est dans la grande lignée des légendes nordiques et anglo-saxonnes. Ce n'est pas très étonnant quand on sait que Tolkien était professeur de vieil anglais, et a notamment fait la meilleure traduction de Beowulf de tous les temps. (Opinion subjective, je l'admets, mais franchement, si t'es fan de littérature médiévale (je m'adresse ici à genre deux lecteurs) et que tu parles couramment anglais (je m'adresse ici à genre un lecteur), franchement, lis Beowulf traduit par Tolkien, ça déchire.)

(Même les chansons.)

Et bon, la séquence entre Bilbo et Smaug, j'ai franchement rien à dire dessus, parce qu'elle est PARFAITE. Le décor est exactement comme décrit dans le livre, Smaug est très proche en apparence des illustrations de Tolkien, les dialogues sont tirés du bouquin quasi mot à mot, et puis bon, en tant que fan de la série "Sherlock", je ne peux que m'extasier à voir Martin Freeman et Benedict Cumberbatch réunis à l'écran, même sous cette forme disons peu conventionnelle.



Le seul truc qui me chiffonne, c'est que dans le film, Bilbo, pour une raison inexpliquée, enlève son anneau, et que Smaug, le voyant, décide de ne pas le buter, ce qui est complètement illogique. (Dans le livre, Bilbo reste caché pendant toute la durée de sa conversation, c'est pour cela que Smaug ne le tue pas.)

Bref, Smaug se doute bien que c'est les Nains qui ont envoyé Bilbo récupérer le trésor, et il suspecte que les hommes de Lake-town sont dans le coup aussi. Mais il s'en fout, c'est un dragon et il est invincible, il en fait même la démonstration à Bilbo en se montrant à lui sous toutes les coutures, ce qui permet à ce dernier de voir qu'il a un seul point faible sous le ventre.

Dans le livre, Tolkien explique que Smaug a le ventre mou et fragile, comme un lézard, mais qu'à force de dormir sur son trésor, les pierreries et les pièces d'or se sont incrustées dans sa peau et forment comme une armure, sauf à un endroit.

Dans le film, je suppose qu'ils se sont dit qu'une armure de diamants, ça ferait un peu con.



(Pourtant moi je trouve ça très classe.)

Du coup, à la place, Smaug a des écailles partout, mais une seule écaille manque, ôtée par la flèche de Girion, l'ancêtre de Bard, lors de l'attaque de Smaug sur Erebor et Dale il y a plusieurs dizaines d'années.

(Je persiste à penser que l'armure en pierreries, ça aurait été vachement plus cool.)

Bref, Bilbo trouve l'Arkenstone dans une pile de cinq mille tonnes d'or littéralement juste en trébuchant dessus, la chope, et décide de mettre les voiles. Il tombe sur Thorin et Compagnie, venus le rejoindre car alertés par les bruits sous la montagne, et tout ce petit monde se retrouve face à un dragon bien vénère.

Si tu pensais que tout jusqu'ici était relativement bien ficelé, c'est le moment de faire tes prières, parce qu'on entre dans une nouvelle scène de 'nimp, comme c'est apparemment devenu la marque de fabrique chez Peter Jackson.

En fait, toute la scène qui suit (bagarre entre les Nains et le dragon), oserai-je me répéter, mais....c'est pas dans le livre.

Dans le bouquin, Bilbo rejoint les Nains à l'entrée du tunnel après sa confrontation avec Smaug, et leur raconte qu'il a trouvé son point faible. Alors que les Nains discutent, ils entendent soudain un bruit terrible, et se cachent: c'est Smaug, furieux, qui a décidé de quitter sa tanière histoire de ventiler un peu sa colère. Mais comme il ne trouve pas les Nains (cachés dans l'entrée secrète du tunnel, dont Smaug ignore l'existence), il décide d'aller péter sa gueule à Lake-town, parce que, voilà, ça fait longtemps qu'il n'a pas fait régner la terreur, ça les fera sécher, ces pécores.

Dans le film, il se passe la même chose, sauf qu'on a droit avant ça à une longue scène de course-poursuite qui est des fois un peu cool mais quand même très souvent WTF.

Encore une fois, comme cet article est déjà un peu long, je te fais un top 3:

3. Le rafting (décidément c'est un thème dans ce film) sur une rivière d'or fondu, mais qui ne brûle pas du tout Thorin, qui est sur une brouette, et qui a la gueule juste au-dessus de l'or en fusion.


(Mais bon, on dit "fusion", "fusion", après rien ne prouve que c'est vraiment chaud, hein.)

(Si ça se trouve, les Nains avaient des techniques pour faire fondre l'or sans le chauffer. Tu sais pas.)

(Bon sauf que là le film nous a montré qu'ils l'ont fait chauffer, mais bon. C'est peut-être que les Nains ont +5 en résistance au feu.)

(C'est possible, tu sais pas.)

2. La statue en or géante, AKA le plan le plus random de l'univers:

- Alors on va faire fondre plein d'or et monter une statue et puis on en recouvrira le dragon et...ça va le tuer? Peut-être?




(Non mais au moins c'est original comme plan.)

(Ça, faut le souligner.)

1. Le feu de Smaug qui ne brûle ABSOLUMENT RIEN:

Il ne brûle pas les Nains.




(Ouais, okay, mais ils sont abrités derrière un PILIER, quand même!)

Il ne brûle même pas cette CORDE à laquelle s'accroche Thorin (ni Thorin d'ailleurs)



 (Et c'est même pas de la corde elfique magique ni rien!)

Ce qui explique peut-être, du coup, pourquoi Smaug ne se sert presque jamais de ses flammes alors qu'il a des Nains qui se trémoussent devant sa gueule des millions de fois.

(J'essaye péniblement de sauver la logique de ce film, mais c'est dur, les gars, c'est dur.)

Bref, le film touche enfin à sa fin: Smaug se dégage du piège (apparemment il s'en fout de respirer de l'or fondu, pas de sushi Billy) et s'envole bien vénère vers Lake-town histoire de tout péter.

Et c'est la fin.

Fiou.

Bon, je te rassure, le troisième volet est mieux.

(On se retrouve bientôt pour discuter de l'apesanteur chez les Elfes et des ascenseurs chauve-souris.)

D'ici là, Joyeux Noel et plein de cadeaux!