dimanche 6 décembre 2015

Brève geek


Et sinon j’ai enfin laissé tomber Skyrim.

Nan parce que c’est sympa et tout, mais finalement, après 675 heures de jeu, on se lasse vite.

Et si tu penses que ça c’est triste, t’as rien vu.

Parce que je dis que j’ai laissé tomber, mais en vrai, je vais juste faire autre chose pendant six mois, et puis je vais y retourner.

Parce que quand je trouve un truc que j’aime, j’ai tendance à être juste un poil obsessionnelle. 

L’obsession dure pendant un moment plus ou moins long (ca peut aller de quelques mois à plusieurs années, cf. ma période « JRR Tolkien forever » qui s’est quand même étirée entre la Seconde et la Terminale) (big up à mes amis de l’époque pour être restés mes amis) (sérieux, même moi je sais pas comment vous avez fait).

Sauf que quand c’est fini, en fait, c’est pas fini !

Parce que mes obsessions se tarissent au bout d’un moment, mais jamais complètement. Je tombe hors du mode fangirl, mais j’y retourne quand même de temps en temps.

Je peux citer comme exemple flagrant Friends, alias ma série marronnier depuis 1998 (et jusqu’à l’heure de ma mort), à laquelle je retourne périodiquement quand la mouche de « eh je reverrais bien un épisode d’une série que j’ai vu plus de mille fois » me pique. Alors que non seulement je pourrais regarder l’une des neuf séries jamais entamées qui patientent sur mon compte BetaSeries, mais en plus, je pourrais aussi choisir de revoir une autre série bien que j’ai vu qu’une seule fois ! (Breaking Bad et Vikings sont en ce moment sur ma liste de « faudrait se faire un marathon ».)

Mais à la place, non non ! Moi je décide de regarder pour la quarante millième fois l’épisode ou Joey et Chandler échangent leur appartement avec Monica et Rachel. Tout va bien dans ma tête.


(Bon, mais après, c’est vrai qu’il est drôle quand même cet épisode.)

On peut ajouter à ma liste d’obsessions cycliques et inépuisables :

- Relire la trilogie de la Croisée des Mondes (tous les trois-quatre ans depuis 1999)
- Relire le Seigneur des Anneaux (tous les trois-quatre ans depuis 2002)
- Revoir la trilogie du Seigneur des Anneaux pendant un long week-end (tous les ans depuis 2004)
- Recommencer une partie de Pokémon (une à deux fois par an depuis l’an 2000)
- Me faire un marathon Star Wars (tous les ans depuis 1997, et visionnés dans le Machete Order depuis 2013)
- Pleurer devant le Roi Lion (tous les ans depuis 1994) (quand même).

Et on peut terminer cette liste de malade mentale avec : « Recommencer une partie de Skyrim – tous les six mois depuis 2014 »

(Mais sinon ça va, je suis pas routinière du tout.)

Bref.

Du coup, en attendant que je retrouve l’envie de jouer à Skyrim, je joue à The Witcher.

Sauf que comme mon PC est un peu vieux, je joue à The Witcher 1 et 2 (en édition remastérisée quand même, on n’est pas des bêtes).

Et c’est pas aussi addictif que Skyrim, mais j’avoue que c’est bien sympa.

Si l’on fait abstraction de la traduction française sous acide qui, non contente de me balancer des « Sorceleur » à tour de bras dans tous les dialogues, me gratifie régulièrement de perles hilarantes dans les sous-titres.

Exemple : Geralt est sur le point de se battre avec des malfrats, il annonce « Vous voulez danser ? » dans la VO polonaise, et le sous-titre français me sort : « Dansons la gaudriole ! »

DANSONS.

LA.

GAUDRIOLE.

(Je sais pas ce qu’ils prennent chez Atari, mais je veux la même chose.)



(Expressions de mamie Simone bonjour) 

Big up aussi aux graffitis traduits par des fans de De Caunes/Garcia à la grande époque :


En fait, je crois que les traducteurs se sont juste fait plaiz' sur ce jeu:


Mis à part les moments de déconne, je kiffe bien l’histoire, les ennemis, les combats, la mythologie, par contre MON DIEU CES CINÉMATIQUES A N’EN PLUS FINIR MAIS BORDEL !

Je veux bien que les cinématiques soient intéressantes pour le scénario, mais là, je peux pas rentrer dans une maison sans me taper une cinématique de deux minutes ! Et en plus y’a rien qui se passe dans la cinématique ! C’est juste un gus qui parle, et puis Geralt qui parle, et puis le gus à nouveau, mais QUEL EST LE BUT ??

Et quand je sors de la cinématique, c’est juste parce qu’il faut que je fasse des choix dans ENCORE PLUS DE DIALOGUES !

Et quand j’ai enfin toutes les infos qu’il me fallait, je sors de la maison, et y’a un gars qui m’attend dehors et PUTAIN DE COUILLE ENCORE UNE CINÉMATIQUE SUIVIE D’UN AUTRE DIALOGUE !!

(À ce stade-là, c’est plus un jeu vidéo, c’est un épisode de Derrick.)

Non bon, je râle, mais faut avouer que c’est chouette d’avoir des moments de réflexion et pas juste du bourrinage d’ennemis – surtout quand on sait que les choix du personnage affectent le scénario, ce que je trouve absolument génial parce que je savais même pas que c’était possible de faire ça dans un jeu vidéo.

(3615 n00b.)

Par contre, faut bien avouer que Geralt de Rivia, c’est un super combattant et tout, mais niveau détective, c’est pas vraiment Nestor Burma :

- Bonjour, chef de la police.
- Bonjour, Geralt.
- Du nouveau dans l’affaire de la Salamandre ?
- Oui, je suspecte que le patron de la banque de Wyzima est mêlé à l’affaire. Mais c’est un très gros bonnet, alors il va falloir opérer avec beaucoup de précautions tant que nous n’avons pas de preuves tangibles.
- N’en dites pas plus.

*cinq secondes plus tard*

- BOUM BÉBÉ C’EST GERALT ! Salut patron, désolé pour ta porte, j’aime bien les entrées dramatiques. Dis donc c’est sympa chez toi ! Attends deux secondes, je vais vite fouiller dans tes tonneaux pour voir si y’a des trucs sympa à grailler. Alors comme ça il parait que t’es le chef des mafieux ?

(JE SUIS UN DÉTECTIVE HURR DURR.)

Ah oui, et tant qu’on en parle : je sais bien que dans les RPG d’heroic fantasy, le réalisme n’est pas vraiment de mise, mais c’est quoi ce truc de piller les maisons des gens ?

J’veux dire, dans Pokémon, tu peux rentrer dans toutes les maisons et parler aux gens, mais tu peux pas leur piquer leurs affaires ! (Des fois ils te donnent des trucs quand tu leur parles, ou bien, éventuellement, tu trouves des poke balls dans leurs poubelles.) Et dans Skyrim ou Fallout, y’a un système d’étiquetage des objets : donc okay, tu peux techniquement prendre n’importe quel item chez n’importe qui, mais si tu prends ceux marqués en rouge, c’est considéré comme du vol.

Tu rentres pas juste comme ça chez un gars que t’as jamais vu et tu lui piques son fromage dans le placard !

Mais dans The Witcher, t’es trop en mode j’m’en balek :

- Salut à toi, étranger. On ne voit pas souvent des sorceleurs dans ce quartier de miséreux. D’ailleurs j’ai grand-faim, tu n’aurais pas un morceau de pain ?
- Nan, par contre je vais entrer dans ta hutte et choper l’or que tu gardes dans le placard, le poulet qui traîne dans ton tonneau, ta torche et ton bouquin sur les plantes, et puis le châle de ta femme aussi.
- Ça marche!

MAIS QUOI ???

MAIS MÊME LES PNJ S’EN BATTENT LA RACE QU’ON LEUR PILLE LEURS MAISONS ?

(J’veux dire, je sais que c’est le Moyen Age, ils sont habitués aux pillards, mais quand même.)

(Même pas le mec il sort une fourche, ni rien.)

De toute façon, les PNJ font n’importe quoi dans ce jeu, donc j’ai laissé tomber le raisonnement. Particulièrement quand j’ai découvert les options, disons, « romantiques ».

Parce que bon, moi, j’ai toujours joué à des RPG plutôt chastes : dans Skyrim, tu peux te marier, mais tu baises jamais (mais vraiment genre pas une seule fois – même tes mômes sont adoptés). Dans les Sims, tu peux baiser, mais bon, ils te représentent l’acte avec des gros pixels ET sous une couverture (ceinture et bretelles, les enfants). Dans Pokémon, y’a rien du tout, mais en même temps ton perso a genre onze ans, alors encore heureux. Et dans Fallout, t’es trop occupé à tuer des créatures mutantes et à essayer de pas mourir irradié pour te soucier de ce genre de détails.

Et Flaxou avait sciemment omis de me parler du côté sulfureux de The Witcher, juste pour voir ma tête. Et mon vieux, il a été gâté.

Parce qu’au tout début du jeu, tu rencontres une meuf qui te connait et avec qui tu as eu une histoire romantique. Sauf que t’es amnésique alors tu t’en rappelles pas. Bon.

Après y’a une attaque de méchants, la meuf se fait blesser, elle est genre dans le coma, et tu vas chercher une potion pour qu’elle aille mieux. Et puis elle se réveille, elle te dit merci, et un truc du genre « Ne me laisse pas toute seule, j’ai besoin de toi ». Moi, trop pure et innocente, je me dis « Bah oui la pauvre, elle a quand même failli mourir, elle est encore sous le choc de l’attaque, je vais rester la réconforter, c’est normal. Genre y’aura peut-être l’option de lui faire une tasse de tisane ? »

AH NAN EN FAIT JE LA TRINGLE.

OKAY.

Et j’étais à peine remise du choc initial que Geralt avait fini son affaire, et là il reçoit UN STICKER PANINI DE LA MEUF QU’IL S’EST TAPÉ ?!!


SÉRIEUSEMENT ??!!

Sérieusement.

Tu reçois une carte à collectionner pour chaque meuf que tu te fais dans le jeu.



(Et bien sûr elles sont DE TRÈS BON GOUT N'EST-CE PAS)

Genre Geralt c’est censé être un sorcier/guerrier badass, sombre et mystérieux, est-ce que t’es vraiment en train de me dire qu’il se balade avec un scrapbook de toutes les gonzesses qu’il a baisé comme le dernier des minables ?

Et en plus, c’est pas comme si c’était particulièrement difficile à obtenir, comme récompense, hein !

Non non ! 

Je dois repousser les filles avec une pelle pour éviter qu’elles se jettent sur moi les cuisses écartées !

Vraiment, absolument toutes les meufs que tu croises dans ce jeu ont le feu au cul, quelque chose de violent. Les options de dialogue sont complètement en roue libre :

- Bonjour madame, je cherche le chemin du moulin…
- EH VAZY ON NIQUE.



(Réalisme !)

Limite je me sens mal pour ce pauvre Geralt qui passe son temps à se faire agresser sexuellement par tout ce qui a une paire de miches. Parce que comme l’idée d’un album Panini rempli de meufs à poil me faisait frissonner de dégoût, maintenant, je passe mon temps à repousser les nanas en chaleur :

- Merci d’avoir accompli ma mission, beau gosse ! J’ai tes 200 orins. À moins que tu ne préfères un autre… moyen de paiement ?
- NAN LES SOUS MERCI SALUT.

(Elle est marrante la radasse, mais moi j’économise pour m’acheter une armure, c’est pas son cul qui va payer le forgeron.)

Alors je sais pas trop si c’est les développeurs qui se sont fait plaiz, ou si c’est fidèle aux bouquins d’origine – ce qui ne m’étonnerait qu’à moitié, vu la tendance des bouquins d’heroic fantasy à faire des relations amoureuses calibrées sur des fantasmes de môme de quatorze ans (où toutes les conquêtes se calquent sur le modèle « Laissez-la tranquille, bande de porcs ! » > dérouillée victorieuse > « Oh mon preux chevalier, je suis toute à toi ! »).

Bref, quoi qu’il en soit, ça emballe sévère dans The Witcher. Et c’est pas le seul truc « mature » dans ce jeu.

Comme je l’ai mentionné plus haut, j’ai mis le jeu en VO polonaise, avec les sous-titres en français, en me disant « C’est cool, ça me fera réviser, j’ai peut-être encore des restes ! »

Eh ben mon vieux, ça m’a bien fait réviser tous mes gros mots, ça c’est sûr.


En effet, pour le plus grand bonheur de mon petit coeur de charretier, ça jure de tous les côtés dans The Witcher. Et c’est là que je suis bien heureuse d’avoir fait du polonais LV3, parce que la VF est très épurée par rapport au texte original – quand c’est pas des gros mots qui passent carrément à la trappe, c’est des édulcorations mignonnes, genre le sous-titre qui t’annonce poliment « ces bâtards » quand l’acteur polonais vient de s’exclamer « CES FILS DE PUTE ! »

(C’est fun.)

De toute façon, le jeu n'est pas vraiment fait pour être politiquement correct, cf. le foutage de gueule en règle des druides écologistes, qui me racontent qu'ils prévoient de faire des manifs (en pleine guerre civile):




Donc, au cas où tu ne l'aurais pas compris, ce jeu a été codé par des trolls.

Exemple typique : j’arrive dans un village et je parle à une vieille (c’est toujours utile de parler aux vieux dans The Witcher, parce qu’ils ont souvent des bons conseils sur les monstres du coin). Bref, la vieille me dit « Han, j’ai si faim, j’ai pas mangé depuis trois jours », du coup je lui donne un bout de pain, et en remerciement, elle m’apprend des trucs sur les monstres des marais.

OK, cool.

Mais ensuite je fouille dans son placard et je trouve deux cuisses de poulet, un sandwich au jambon, et TROIS MEULES DE FROMAGE.

Meuf ! T’as pas mangé depuis trois jours, et t’es littéralement DEBOUT A COTÉ D’UN PLACARD REMPLI DE BOUFFE !



Mais, pour équilibrer, les développeurs n’ont pas été cruels qu’avec les PNJ : ils sont aussi salauds avec Geralt.

Par exemple, au détour d'une quête dans une crypte (où je me fraye un chemin à l'épée parmi les goules, vampires, brouxes, fantômes, et autres créatures de la nuit), je remarque qu’un pan de mur de la crypte est affaissé. Je lance un sort dessus, le mur s’effondre et me révèle un long couloir.

Je le suis, je combats plus de monstres, et je tombe enfin sur une pierre de téléportation (qu’on active en lançant une combinaison de signes magiques dessus). 

Je me casse un peu la tête pour trouver la combinaison, je trouve enfin, et je suis téléporté dans une autre crypte où se trouve un instant gang-bang d’ennemis. Je les combats tant bien que mal, et, une fois remis sur pied après la bataille, j’avise une sépulture assez classe, le genre qui renferme du butin pas trop mal.



Du coup je vais l’ouvrir, et là :



Une myrtille ?

UNE MYRTILLE ???!

ET C’EST LE SEUL LOOT DE TOUTE LA CRYPTE !

La crypte super cachée et pleine d’ennemis où on ne peut se rendre que par téléportation, elle ne contient qu’une PUTAIN DE MYRTILLE !!!

(Qu’on se le dise, les Polonais ne sont pas les derniers pour la déconne.)

(Pour ceux qui se demanderaient à quoi les myrtilles servent dans ce jeu : tu peux les manger, et elles te redonnent un point de vie. Voilà voilà.)

Mais à part les moments trollesques, j’aime beaucoup ce jeu, surtout pour son scénario.

Déjà, j’adore la Pologne, et oui d’accord okay l’histoire se passe dans un monde de fantasy et ça s’appelle la vallée du Pontar, mais sans déconner c’est carrément la Pologne au Moyen Age, les gars du jeu n’essayent même pas de le cacher : ça va des petits clins d’œil mignons (les villageoises qui te tapent la discute en te donnant des recettes de bigos) à des trucs vachement plus anxiogènes, genre TOUT LE SCENAR DU JEU :

Si on met de côté les éléments de fantasy et qu’on se concentre sur l’aspect géopolitique, The Witcher, c’est l’histoire d’un petit royaume coincé au milieu de voisins beaucoup plus puissants, et qui se mange invasion sur invasion et n’a pas d’autre choix que de regarder ses villages brûler. Ah oui, et il y a aussi un organe indépendant (le Conclave) composé de mages, et chargé de réguler la paix internationale, mais bizarrement, quand le pays de Geralt est attaqué, le Conclave ne fait rien.


(3615 allusion subtile.)

Ajoute à ça le fait que chaque ville dans le jeu a un quartier spécial pour les « non-humains », et ça sent quand même furieusement l’Europe de l’Est dans cette nation fictive.

(Ah bah ouais, ça serait pas le Moyen Age en Europe sans des ghettos Juifs.)

(Pardon, « Nains ».)

D’ailleurs, le choix principal du jeu dans Witcher I et II est de s’allier aux humains ou aux non-humains (Elfes et Nains). Geralt est accepté dans les deux camps, officiellement parce que c’est un mutant, mais surtout parce que c’est une putain de machine à tuer et si j’étais eux, je voudrais clairement pas le voir dans l’équipe d’en face.

Le truc avec ce choix, c’est que c’est un peu comme le choix entre les Impériaux et les Stormcloaks dans Skyrim : est-ce que je vais m’allier avec les connards racistes, ou avec les connards totalitaires?

(Que de choix, que de choix.)

Dans Witcher I, j’avais choisi de m’allier avec les humains, parce que les « rebelles » étaient en fait des terroristes qui faisaient sauter des bombes parmi les civils, prenaient des gens en otage, et faisaient de la guérilla dans les marais, et moi je négocie pas avec les fils de pute.

Mais au final, les chevaliers humains qui étaient en mode « nobles et valeureux » au début du jeu se sont en fait avérés être des fanatiques religieux qui ont brûlé tous les non-humains qui croisaient leur chemin (y compris les civils, les femmes, les enfants, tout le toutim) et le Grand Maître de l’Ordre était un traître à la Couronne qui travaillait main dans la main avec la mafia.

Et moi, j’ai choisi d’aider ces gars-là.

(L’expression « choisir entre la peste et le choléra » n’aura jamais été aussi appropriée.)

Du coup, là, j’ai commencé The Witcher II, et pour équilibrer un peu, j’ai décidé de m’allier avec les non-humains cette fois-ci. (Ça se passe dans une autre région, j’ai le vague espoir que les gens soient un peu moins des connards).

Mais de toute façon, je ne me prends pas trop la tête sur les décisions dans ce jeu, parce que quoi tu te choisisses, c’est toujours la merde.

A l’opposé de Skyrim, où les choix avaient peu d’incidence sur le jeu, et où tu finissais de toute façon toujours gagnant, dans the Witcher, tous les chemins mènent à Rome… si « Rome » était un mot de code pour désigner la mort de tous les gens qui te sont chers.

Surtout que moi, ayant été élevée par les films américains, je faisais des choix de héros au début. Dans The Witcher I, quand je suis tombée sur des terroristes qui avaient enfermé des civils dans la crypte avec des monstres, j’ai fait le choix d’aller sauver les civils, en me disant « Bah tant pis, ce n’est que partie remise, je choperai les gars plus tard. » Sauf qu'en sortant de la crypte, je me retrouve face à une montagne de cadavres, et le chef des gardes qui me dit :

- Ou étais-tu passé ? On t’a cherché partout ! Les terroristes ont mis la ville à feu et à sang !

Mec, t’es le chef de la garde ! Qu’est-ce que tu fais planté comme un poireau à attendre que je sorte du cimetière pendant que les gars pillent la ville ? C’est trop te demander de te sortir les doigts des fesses UNE SEULE FOIS ?

(On sent le respect de l’uniforme chez les scénaristes de ce jeu.)

Du coup, maintenant, je me fais plus avoir :

- Oh non, le bourgmestre corrompu s’est échappé ! Geralt, rattrape-le !
- Geralt ! Les femmes et les enfants sont coincés dans la tour en flammes ! Qu’allons-nous faire ?
- EH BEN ILS VONT CRAMER MICHELINE, QU’EST-CE QUE TU VEUX QUE J’TE DISE.

Maintenant je pourchasse toujours les méchants en priorité, parce que c’est le seul moyen de minimiser les pertes civiles. À chaque fois que j’essaye de sauver les innocents, je me retrouve avec le double des cadavres sur les bras, parce que tous les gars que je laisse courir sont des putains de psychopathes (qui se baladent probablement avec des Jeep et des Uzis quand personne ne regarde, parce qu’autrement, je vois pas comment ils peuvent faire autant de morts à la seconde).

Et encore, ça c’est des conséquences un peu dark, mais relativement logiques.

Mais d’autres fois, je fais tout comme il faut, et le jeu me punit PARCE QUE j’ai fait les trucs bien !

Une fois, dans une taverne, un chevalier de bonne famille m’a demandé de retrouver sa sœur, qui avait disparu. Je l’ai retrouvée dans un bordel, et j’ai été OBLIGÉ de la niquer pour faire avancer l’enquête. (Sérieusement, y’a pas moyen de finir la quête sans passer par là.) (Et pour 500 pièces d’or en plus !) (ça fait cher le jambon.) Bref, passons l’immonde carte Panini :




(Très classe, comme toujours)

Je découvre donc suite à ma culbute que la fille a des traces de morsure sur le cou.

(Une partie du corps que je n'aurais pas pu voir si elle n'avait pas été toute nue, évidemment.)

Bref, je fais mon enquête, je découvre que la fille a été envoûtée par la tenancière du bordel, qui est une vampire. Je vais la voir, elle me propose de me taper toutes ses filles gratos si je la laisse en vie, je dis non, je la bute, bien joué Geralt.

Sauf qu’après je retourne voir la fille pour lui dire « Eh bonne nouvelle, j’ai tué la vampire qui te maintenait sous son emprise, tu es libre » et elle me crache dessus en me disant qu'on m'avait rien demandé, qu'elle était là de son plein gré, et que j’étais le dernier des enculés.

(Pardon de tuer des monstres suceurs de sang, hein.)

Bref, un peu dépité, je retourne voir le chevalier, qui me demande :

- Alors ? Vous avez trouvé ma sœur ? Elle va rentrer à la maison?

Et j’avais le choix de mentir et de dire « oui oui », ou de raconter la vérité. Moi, sympa, je dis la vérité, et le gars me lance :

- N’importe quoi ! Ma sœur ne choisirait jamais de devenir une courtisane ! Vous êtes vraiment un détective en carton. Pas de récompense pour vous !

Du coup, pour avoir fait les choix moraux et justes, je me retrouve exactement comme avant la quête, mais plus pauvre de 500 boules.

(Ça m’apprendra à être honnête.)

Bref, je m’amuse bien, je chasse des monstres, et j’ai toujours pas de vie sociale.

(Mais je peux aller à la plage tous les week-ends maintenant que c’est l’été, alors ma vie est quand même meilleure que la tienne.)



PS : Avis à tous ceux et toutes celles qui ont joué à The Witcher I, II ou III : qu’est-ce que vous en avez pensé ? Quel volet est le meilleur (ou le pire) ? Est-ce que vous avez des conseils à me donner pour le II ou le III ? Ci-mer d’avance !