dimanche 31 janvier 2016

Séries 2015, Top & Flop – Partie 1: les drames



(Moi en janvier.)

Comme tu le sais sans doute si tu lis ce blog régulièrement, je regarde pas mal de séries.

(Quand je ne suis pas occupée à recommencer une millième partie de Skyrim, ou à mourir dans la nouvelle extension de Don’t Starve.)

(J’arrive sur une île déserte, pépouze, en fait c'était un volcan – long story short, je me suis faite buter par un caillou.)

Et donc 2015, qui était globalement une bonne grosse année de merde, a quand même eu pour seul mérite d’être pas trop mal niveau séries.

(En même temps, on est pile poil dans l’Age d’Or des Séries, alors ça se tient.)

(Et je pense que ça aide aussi qu’on soit dans l’Age de Fiente du Cinéma.)

(Sans déconner, Hollywood a produit UN bon film en 2015*.)

(Deux, si on compte ‘Interstellar’.)

(*Oui, je parle de Mad Max.)

Et comme j’ai enfin rattrapé mon retard dans les saisons 2015 (ci-mer mon mois de solitude forcée), je t’ai concocté un petit “Top & Flop” de mes séries préférées de l’année.

ATTENTION: Le contenu de cet article est évidemment très subjectif. Je le dis ici parce que je sais qu’on est censé exprimer ses opinions à base de “Perso j’aime bien” ou “Perso j’aime pas trop”, mais moi je préfère employer des expressions comme “C’est la meilleure chose de l’univers” ou “C’est un sombre tas de couilles”, donc c’est ce que je vais faire. (Si tu veux, tu peux t’amuser à ajouter “Selon mon avis qui n’engage que moi-même” après chacune de mes phrases.)

ATTENTION DEUX: ça va spoiler allègrement, parce que je m’en balek complètement de la sensibilité des gens.

(Comme ca c’est dit.)

On commence avec mon Top 4 Catégorie "C’est sérieux par ici oh"





Après avoir bien pleuré ma mère sur le final de Breaking Bad, c’est un plaisir de retrouver Saul Goodman l’avocat véreux… avant qu’il ne devienne Saul Goodman l’avocat véreux.

Comme pour Breaking Bad, les acteurs sont excellents, et pas seulement Bob Odenkirk (l’acteur principal) mais aussi tous les rôles secondaires. On ne s’ennuie pas une second, même quand il ne se passe rien (et on parle d’un prequel, alors toi-même tu sais qu’il va pas se passer grand-chose).

Après, Vince Gilligan, c’est un peu le Tarantino de la télé: il fait son truc à sa sauce, mais c’est toujours la même. Alors fatalement, ceux qui aiment adorent tout ce qu’il fait, et ceux qui aiment pas… ben, voilà.

(Moi, au cas où t’aurais pas compris, je suis dans le premier camp.)






Encore une série de Vince Gilligan (Fan2FOREVER), Battle Creek (que j'ai hésité à classer dans "comédies" parce que le ton est globalement léger, mais je pressens que ça va virer au noir avant la fin de la saison 3, donc voilà), Battle Creek, donc, est une série policière avec une sacrée couche de ‘buddy-movie’ dessus.

(Les ‘buddy-movies’, c’est comme ça qu’on appelle les films de comédie/action dans lesquels deux gars que tout oppose sont forcés de faire des trucs ensemble – souvent résoudre des crimes – et en fin de compte deviennent bon copains. Si tu regardes un film des années 80-90, y’a à peu près une chance sur trois pour que ce soit un buddy movie.)

(On peut citer comme exemples notables Rush Hour, l’Arme Fatale, Men in Black, ou encore le génial Hot Fuzz.)

Bref, dans cette série, le héros Russ Agnew, détective de la petite ville de Battle Creek, se voit forcé de collaborer avec l’agent du FBI plus-élégant-tu-meurs Milton Chamberlain. Et oui, je sais, ça a l’air super kitsch et pas original dit comme ça, mais juré c’est une série géniale.

Déjà, les deux acteurs principaux sont super bons (mention spéciale à Dean Winters, AKA Dennis le magnifique débile de ‘30 Rock’), et l’alchimie entre eux opère à merveille. Alors c’est sûr que, niveau relations entre les personnages, c’est du déjà vu (et je citerai ici Professeur Flaxou et son: "Russ et Milt, c’est Wall-e et Eve"). Mais l’histoire est intéressante, les dialogues sont brillants, la mise en scène est soignée, et ça fait plaisir de voir une série où les personnages secondaires ont des vraies histoires et des vraies personnalités, et ne sont pas juste des figurants en carton dont la psyché change selon les besoins scénaristiques des épisodes. (N’est-ce pas, Big Bang Theory ?)






La très bonne et très improbable surprise de cette année vient de chez nos voisins d’outre-Rhin, et je dis « improbable » non pas parce que je suggère que les Allemands sont incapables de faire de bonnes séries, mais parce que je ne pensais pas que les Allemands faisaient autre chose que des Krimi.

(C’est un peu comme si on te disait que les Français avaient fait un téléfilm qui n’était PAS un téléfilm historique en trois parties.)

(Impensable.)

Pour les non-germanistes, ‘Krimi’, c’est l’abréviation de ‘Kriminalfilm’ (soit : film policier), et c’est LE genre de prédilection en Allemagne – particulièrement à la télévision.

(On connaît tous Derrick, mais on peut aussi citer l'indétrônable ‘Tatort’, qui est à l’antenne depuis QUARANTE ANS – quand même – ou bien la populaire série ‘SOKO München’ et ses spin-offs (SOKO Leipzig, SOKO Köln, SOKO Stuttgart, etc.) (C’est un peu ‘Les Experts’ en moins exotique.))

Bref bref.

‘Deutschland 83’ n’est donc pas une Krimi, mais une série d’espionnage, qui se passe comme son nom l’indique en Allemagne, en 1983.

L’histoire suit Martin, un jeune militaire Est-Allemand, qui est recruté par les services d’espionnage de son pays et envoyé de force en RFA pour s’infiltrer auprès de l’armée d’Allemagne de l’Ouest. Le tout sur fond de tensions diplomatiques à péter l’élastique, parce qu’il y a des histoires de missiles américains et soviétiques et en gros on est à un poil de cul de la guerre nucléaire.

Et bon, je vais essayer de faire court : tout dans cette série est fabuleux.

(À part les acteurs qui ne sont pas tous gégé, c.f. la copine de Martin qui en fait des caisses, mais bon, ça pèche que dans les seconds rôles, donc on va pas enculer les mouches.)

Déjà, niveau réalisme, c’est assez bluffant (dixit ma maman qui a bien connu l’Allemagne des années 80), et oui okay, je sais bien que c’est relativement facile de faire de la reconstitution historique quand on parle d’une époque aussi récente, n’empêche que quand on voit comment les gens s’habillaient y’a trente ans, il faut saluer le courage des acteurs.


(Et surtout des actrices.)



(Ces choucroutes, mon dieu.)

Pour l’histoire en soi, elle est bien haletante comme on peut s’y attendre (c’est une série d’espionnage, hein, c’est pas Louis la Brocante). Alors oui, certes, le scenario fait un peu dans le n’imp par moments, avec des coïncidences incroyables (Martin est officiellement le mec au cul le plus bordé de nouilles de l’univers) et des retournements de situation que même moi je sentais venir a des kilomètres (cf. le moment « JE SUIS TON PÈRE – POM POM POOOOM », à mi-chemin entre Star Wars et les Jours de Notre Vie).

Mais la série réserve aussi des belles surprises (notamment un passage très ‘House of Cards’). («C’est un témoin qui traverse la route, et PAF le témoin».)

Et au passage, mention spéciale à la B.O., qui est une TUERIE.

Bref : j’étais vrillée à mon canapé pendant les huit épisodes (que j’ai enchaînés en mode marathon, parce que c’était un week-end pluvieux, mais surtout parce que la chair est faible).

A priori, il n’y aura pas de saison 2 (emoji tristesse). L’avantage, c’est qu’au final, t’investis pas trop de temps dans le visionnage. 

(Et puis c’est toujours sympa de réviser son Allemand LV2.) 

(Surtout quand les sous-titres anglais évitent soigneusement de retranscrire les gros mots.) (HA HA rien à foutre j’ai grandi en Alsace, tu peux pas test, je jure bilingue depuis le CE1.)

(Même Professeur Flaxou l’handicapé des langues ne connaît que deux mots en allemand, et ces mots sont ‘Käse’ et ‘Arschloch’.)

(Mais comme il allait en Allemagne que pour prendre un MacDo au drive de Kehl en sortant des soirees Batcave, ca allait.) (Car comme te l’expliquera Vincent Vega, ‘Big Mac’ se dit toujours ‘Big Mac’.)

Bref bref Brejnev.

On continue avec ma série dramatique préférée top du top de toute l’année, j’ai nommé :





Alias ‘La série qui a réussi à réparer l’irréparable’ – je veux bien sûr parler de l’immonde film 'Daredevil' de 2003 avec Ben Affleck.

(Je l’ai déjà dit et je ne suis pas la seule : Ben Affleck est un très bon réalisateur, mais un très mauvais acteur.)

(C’est Robert Redford à l’envers.)

Un mot sur le film, d’abord :

C'EST UNE PUTAIN DE PURGE.

Voilà.

Déjà en 2003, ce film était une merde, et pourtant on n’avait pas beaucoup de films de super-héros pour nous servir de mètre étalon (à part l’excellent Spiderman de Sam Raimi, et le premier X-Men). De toute façon, les films Marvel pré-2008 (avant la création de Marvel Studios), vaut mieux pas s’attarder dessus (HumhumHULK) (Quatre euros et deux heures de ma vie que je ne reverrai jamais) (HA HA les cinés à 4 Euros) (on est vieux, les gars).

L’exploit de Daredevil le film, c’est qu’il a pris nos attentes pourtant très basses et qu’il a réussi à les aplatir complètement, avec un film qui a réussi à être uniformément nul : jeu d’acteurs, direction, scénario, décors, costumes, maquillage, effets spéciaux, lumière, effets sonores, musique – ce film est une bouse dans TOUS les domaines.

J'veux dire, regarde cette bande-annonce, et dis-moi si ça pue pas le trou de balle, franchement:



Cette techno pourrie, ces effets spéciaux ignobles, ce montage épileptique, ces plans qui tournicotent dans tous les sens comme ton oncle bourré à un barbecue, ces vieilles punchlines moisies dignes de l'Agence Tous Risques! Et c'est la BANDE-ANNONCE!! C'est ce qui est censé te présenter les MEILLEURS moments du film!!

Du coup, je pense que, comme beaucoup de gens, j’avais encore ce douloureux souvenir en tête quand je me suis installée pour regarder la série Daredevil.

(D’autant plus que j’étais aussi allée voir le spin-off ‘Elektra’ au cinéma en 2005.)

(Oui, je sais, c'était tendre le bâton pour se faire battre.)

Mais la série m’a chopée aux tripes dès le premier épisode, et ne m’a plus lâchée.

Déjà, c’est très dark. Au sens propre et au figuré.



Vraiment, les acteurs sont dans le noir 90% du temps.


(Budget lumière pour cette série : 1 dollar.)

Alors évidemment, le sujet s’y prête : Daredevil, pour ceux qui ne connaissent pas, c’est l’alter ego justicier de Matt Murdoch, un avocat qui se bat pour la justice dans le quartier le plus corrompu de New York. Il est pauvre, ses parents sont morts (FORCÉMENT) et, en plus, il est aveugle, donc v’là la couche de pathos.

Et en fait son super-pouvoir c’est un genre de sonar comme les chauve-souris, qui lui permet de «voir» ce qui se passe autour de lui. Ses autres sens sont plus développés que la normale, et aussi c’est un ninja parce que chez Marvel, si t’as pas de super-pouvoirs qui déchirent, t’as intérêt à être soit un génie, soit un ninja.

Bref, Daredevil, c’est quand même l’un des seuls super-héros donc le super-pouvoir est d’être… presque normal, finalement.

Et c’est l’un des atouts majeurs de la série : son réalisme.

Parce que ouais, okay, on parle d’un super justicier aveugle ninja, mais je sais pas comment te l’expliquer, ça semble plutôt bien ancré dans la réalité. 

A mille lieues des combats ambiance cartoon d’une oeuvre comme Avengers, là, on voit le héros se fatiguer, se faire mal, s'essouffler. Et les méchants ne s’aplatissent pas par terre après un coup de poing, mais ils se relèvent (du quasi-jamais vu dans une adaptation de comics).

Et puis c’est BEAU, putain !

Pour une série télé, c’est foutrement beau ! C’est mille fois plus beau et un million de fois mieux filmé que Daredevil le film (avec pourtant un plus petit budget, comme quoi).

(Parce que oui, y'a eu des gens qui trouvaient ça ouf que Marvel ait prévu plus de 3 millions de dollars par épisode, mais Daredevil le film a quand même coûté 78 millions pour deux heures de DAUBE, donc le rapport qualité-prix se calcule vite.)

La photographie a un parti pris très retro (ambiance jaunes/verts), et vu que 99% des films d’action ou de superhéros récents baignent dans les teintes bleues/oranges, j’avoue que ca fait un changement sympa. En plus de ça, l'éclairage a un côté très naturel (avec des ombres, et tout) qui s'éloigne avec bonheur de l’éclairage type ‘sitcom’ qu’on retrouve dans la majorité des séries, y compris les autres séries Marvel/DC.



(LOL CÉ LA NUI I FÉ NOIR.)

Ce traitement réaliste met d’ailleurs en valeur un détail qui m’a beaucoup plu au sujet des interprètes féminins, et je vais essayer de dire ca avec doigté : LES MEUFS SONT BONNES. 

(Raté.) 

Non, en fait, les meufs sont bonnes, mais plus dans une vibe ‘normale’, et moins Hollywood. C’est-à-dire qu’elles sont indéniablement toutes super belles, mais elles ne sont pas filmées avec la couche de plâtre et la lumière uniforme qui fait de la majorité des actrices de series américaines des sortes de Barbies lisses et sans aspérités.

Exemple flagrant : Agents of Shields, où toutes les nanas sont maquillées comme pour un défilé Chanel, alors qu’elles sont censées être, dans l’ordre, une militaire, une scientifique, et une hackeuse.

Mais apparemment elles ont toutes le temps de passer chez l'esthéticienne, ça y'a pas de problème.


(Tous les grands stratèges vous le diront: l'important, quand on va au combat, c'est d'avoir le sourcil impeccable.)


(La recherche scientifique c'est important, mais trouver la bonne teinte de rouge à lèvres, c'est CAPITAL.)


(La geekette typique: chemise en jean/carreaux, lissage brésilien, contouring, smoky eye – LOL ces intellos, tous les mêmes.)

Dans Daredevil, même si toutes les filles sont plus bonnes que la plus bonne de tes copines, y’a quand même le côté humain qui ressort – genre des fois leurs cheveux s'emmêlement, et même d’autres fois, on voit les pores de leur peau. (TRUC DE OUF) (Seraient-elles donc des humains après tout ?) (Genre est-ce que quand il fait chaud elles transpirent de la moustache ?) (TOUT EST POSSIBLE.)

Un exemple: voici une photo de Deborah Ann Woll (qui joue le rôle de Karen) lors d'une soirée pour la promo de la série:



Et maintenant, voici un screenshot de la même actrice, dans la série:


(Oh mon dieu, un teint non uniforme, sommes-nous entrés dans la Matrice?)

Tu vois ce que je veux dire quand je parle de "réalisme" dans la série?

Donc c’est une petite chose, mais ça fait me plaisir de voir des nanas à l’écran qui sont juste belles, et pas surnaturellement belles.

(Sans déconner, va regarder Avengers, et essaye de voir les pores de Scarlett Johansson.)



(Du moins, pendant les cinq minutes de film où l’on accepte de nous montrer son visage et pas son cul.)

Bref bref.

Pour ce qui est de la mise en scène, c’est aussi de toute beauté – le côté ‘caméra au poing’ n’est pas nouveau, mais c’est un procédé que j’ai toujours beaucoup aimé (Spike Lee 4EVER). 

Et que dire de ce sublime plan-séquence de FOLIE PURE, le plus fort moment de toute cette saison, et qui te FISSURE LA RÉTINE par sa majesté :



(Et oui, je sais, on dirait la scène du marteau dans Old Boy, mais on s’en fout, c’est beau.)

Cerise sur le gâteau, les interprètes sont tous très bons, alors que la majorité du casting est composée d’inconnus. L’histoire alterne les morceaux d’action bruts avec des passages plus tranquilles où l’on discute de trucs très profonds et très dark (la mort, la justice, la corruption, la douleur, le deuil, la religion, etc.), et le mélange passe super bien.

Au final, je propose qu’on jette définitivement Daredevil le film aux oubliettes (et Ben Affleck l’acteur en meme temps) (Batman VS Superman, Dawn of MES COUILLES) et qu’à la place, on sorte les deux premiers épisodes de Daredevil saison 1 au cinéma, tels quels : crois-moi, ça fera un bien meilleur film.

(En même temps, la barre est pas tellement haute.)

(C’est plus une barre de limbo qu’autre chose.)

Bref : Daredevil saison 1 déchire tout. Si tu l’as pas encore vu, c’est le moment, parce que la saison 2 sort bientôt.

(Flaxou et moi on est AU TOP DU HYPE)

(Presque autant que pour la saison 4 de ‘Vikings’.)

(D’accord, 50% de mon hype sur ‘Vikings’ est fixé sur les pectoraux de Rollo.) (Et les 50 % qui restent sur tous les autres endroits de sa personne.) (Mais le gars on dirait un chanteur de folk metal sexy, qu’est-ce que je suis censée faire, ne PAS tomber amoureuse de lui ?) (Je suis une femme, pas un héros.)

Bref bref Brejnev.

Je viens de réaliser que j'ai écrit beaucoup trop et qu'on n'a même pas attaqué la seconde partie de mon Top 8, et j'ai TELLEMENT de choses à dire sur le reste que je vais m'arrêter là pour éviter de pondre un pavé comme quand j'avais fait Le Hobbit

Du coup, je te dis à très bientôt pour mon Top 2015 des séries comiques, et à un peu plus tard pour l'article méchant où je te parle des séries qui sont devenues de la merde.

(Tout un programme.)

J'espère t'avoir donné envie de regarder des nouvelles séries (si tu ne les a pas déjà vues), et comme il me reste encore neuf jours avant le retour de Flaxou, n'hésite surtout pas à me proposer tes propres coups de coeur 2015, j'ai la bande passante rien que pour moi et je peux faire péter le streaming.

J'attends les suggestions!

samedi 23 janvier 2016

3615 Solitude


Alors en fait je suis toute seule à la maison.

(J’ai eu un petit moment de panique en écrivant ça sur Internet.)

(Genre imagine tous les violeurs psychopathes francophones de Nouvelle-Zélande qui suivent mon blog et qui attendaient que j’écrive que je suis seule chez moi pour venir me découper en morceaux.)

(Tu sais pas, si ça se trouve il y en a.)

(Ma maman m’a toujours dit qu’Internet était un repaire de monstres sanguinaires.)

(Bon okay, pour le moment j’y ai croisé que des geeks et des intellos, mais on sait jamais.)

Bref.

Donc je suis toute seule à la maison jusqu’en février, parce que Professeur Flaxou a eu la géniale idée de prendre ses vacances juste après les miennes.

Bon, au départ, je devais pas partir en vacances du tout : on avait décidé que lui partirait en janvier pour la Thaïlande et y retrouverait sa mère et son oncle pour des vacances en famille à mi-chemin (oui, la Thaïlande, c’est à mi-chemin entre la France et la Nouvelle-Zélande. Je sais qu’on dirait que c’est vachement plus proche de la Nouvelle-Zélande, mais en fait carrément pas, les cartes vous mentent depuis le début.). Et moi, de mon côté, je partirais en vacances en juillet ou août pour aller voir ma famille en France. Comme ça, on évitait tous les deux la période de Noël, où tous les billets sont au triple du prix.

Sauf que j’ai eu un petit changement de plans vers septembre, quand un de mes collègues a demandé à la patronne si elle avait déjà les dates de fermeture du bureau pour Noël, et c’est comme ça que j’ai appris que le bureau fermait chaque année pendant trois semaines, que ces trois semaines étaient bien entendu décomptées de mes congés annuels, et que donc, si je voulais partir en juillet-août, il me resterait…une semaine.

Et c’est pas que c’est impossible de faire Auckland-Melbourne-Beijing-Francfort-Freiburg-Colmar-Kaysersberg et Kaysersberg-Colmar-Freiburg-Francfort-Beijing-Melbourne-Auckland en une semaine, mais c’est comment dire UN PEU TAXANT.

(Genre je passe deux jours dans l’avion, j’arrive en Alsace, je vois ma mère le samedi et mon père le dimanche, et je repars.)

(Donc on va dire que NAN.)

Du coup, bien obligée, j’ai pris mes billets d’avion surtaxés pour aller voir mes proches à Noël, et j’ai donné mes dates à Flaxou en lui disant « Je serai partie du 11 décembre au 9 janvier, alors essaye de t’arranger pour partir après le 10, histoire qu’on se voie quand même un peu ».

S’en sont suivis deux mois de :

- Au fait t’as pris tes billets d’avion ?
- Ah non. C’est pas toi qui t’occupe de ça d’habitude ?
- Oui, quand on part ensemble. Mais là, tu pars seul, je vais pas acheter tes billets à ta place.
- C’est juste, c’est juste.
- … Du coup tu vas les prendre, ou…
- Hein ? Pardon j’écoutais pas.
- Les billets d’avion.
- Oui.
- …
- Ben c’est pas toi qui t’en occupes d’habitude?




(On a dit pour le meilleur et pour le pire, hein.)


Bref, encore quelques semaines plus tard, Flaxou vient me voir tout fier en disant :

- Ca y est, j’ai pris mes billets d’avion !
- Tu pars quand ?
- Le 8 janvier.

(MAIS.)

- C’est une blague ?
- Non, pourquoi ?
- Mais ! Je rentre le 9 janvier, moi !
- Quoi ? Mais tu m’avais dit le 7 !
- Non, je t’avais dit « Essaye de partir après le DIX, parce que je rentre le NEUF » !
- Mais alors… qui est-ce qui rentre le sept ?
- PERSONNE !
- Ah. J’étais probablement pas en train de t’écouter, alors.



- Non mais attends, tu sais quoi, je vais revérifier les détails avec ma mère, parce que je vais peut-être devoir changer de billets de toute façon.

- Pourquoi ?
- Parce que j’ai pris les billets d’avion pour la Thaïlande, mais je sais plus si elle avait pas dit le Vietnam, en fait.
- ….
- Bangkok, c’est dans quel pays ?

(VÉRIDIQUE.)

(Je comprends mieux pourquoi il voyageait pas avant de me rencontrer.)

Ces vacances resteront désormais connues dans notre famille sous le nom de « La fois où Fla est parti en vacances tout seul et qu’il était tellement pas doué que non seulement il s’est planté dans les dates, mais il a bien failli se tromper de destination par-dessus le marché ».

(La version courte s’intitule « J’ai épousé un Teletubbies ».)

Bref bref.

Du coup, grâce à la pas-douéitude de mon époux, on était partis pour pas se voir pendant deux mois.


DEUX MOIS.

C'est tellement long que quand j'ai dit à ma famille que j'allais pas voir mon mari pendant deux mois, ma mère et ma sœur ont décidé de faire une réunion pour discuter très sérieusement de mes évidents problèmes de couple – ils pensaient qu'on avait fait exprès de faire un break de deux mois, parce que, je cite:

- Personne n'est assez stupide pour "accidentellement" se planter de date en réservant ses billets d'avion.

(Bonjour, je vous présente mon mari.)

Et bon, le premier mois est passé comme une lettre à la poste, puisque de mon côté j’étais en France et que j’avais trop de vie sociale pour avoir le temps de remarquer que Flaxou n’était pas là, et que du côté de Fla, il était trop occupé à siffler des bières et à se toucher la nouille dans le noir à poil devant son PC en criant «FREEEEEEEDOOOOOOOM».

(En vrai, c’était juste la première semaine. Ensuite il a dit « Ben je croyais que c’était fun la vie de célibataire, mais quand on peut coucher avec personne, c’est un peu nul ».)

Par contre, je te raconte pas 3615 Déprime quand j’ai dit au revoir à toute ma famille et mes amis, pour me retrouver 48 heures blanches plus tard dans une maison vide et froide.

(En plus il pleuvait tellement la race quand on a atterri que le capitaine nous a fait une blagounette au micro.)

(« For thuse of you coming to Nu Zilind for the first time, yisss, this uz what summer looks like. »)

Alors la première semaine, j’ai fait ma maligne, parce que j’ai repris le boulot, la gym, et mes trois mille épisodes de séries en retard (on est d’accord que le Christmas Special de Sherlock c’était du n’imp sauvage, oui ?). Du coup, je faisais ma fière auprès de mes amis qui me demandaient si Flaxou me manquait pas trop :

- Non mais pardon de te le dire mais là tu rentres dans un schéma carrément patriarcal-an ! J’veux dire on est au vingt-et-unième siècle, ça va, c’est bon, j’ai pas BESOIN de mon mari pour fonctionner-an. Et après quoi, tu vas me demander si j’arrive à porter les courses jusqu’à la voiture toute seule ? Non mais franchement.

Et sur ces entrefaites arriva le premier week-end.


Où je me suis réveillée toute seule dans une maison vide, où j’ai passé ma soirée toute seule dans une maison vide, et où je me suis couchée toute seule dans une maison vide.

Et là, j’ai réalisé qu’être une femme libérée, tu sais, c’est pas si facile.


(3615 chanson dans ta tête pour l’éternité.)

(Ne me remercie pas.)

Et très doucement mais sûrement, je suis partie en roue libre.

Ça a commencé par des décisions semi-rationnelles, à base de « Je me sens seule parce que la maison est trop silencieuse, mettons un peu de musique pour faire fuir les idées noires ! ».

Une idée logique et équilibrée.

Sauf qu’au bout de trente minutes de zap parmi ma playlist, j’ai fini par me dire « Hmmm, non, c’est des bonnes chansons mais je sais pas pourquoi, je les sens pas trop aujourd’hui. Ce qu’il me faudrait, c’est du… du… METAL. »




Et non seulement j’ai écouté du metal tout le week-end (3615 voisins ravis) mais en plus, mes groupes de metal à moi me semblaient trop mélodieux, trop chantants, pas assez brutaux, et donc voilà, ne me demande pas comment ça s’est fait, mais maintenant j’écoute du Finntroll, parce que ça me fait penser à mon doux époux et à ses oreilles en carton.

(Oui parce que Finntroll, c’est un mélange de Black Metal et de Folk, et c’est ma limite.)

(Flaxou préfère le Death Metal et le Black Metal purs et durs, mais j’arrive toujours pas à en écouter sans saigner du cerveau.)

(Le Black Metal c’est l’underground du metal (qui est déjà underground en soi comme genre de musique) donc tu t’imagines bien qu’ils font tout ce qu’ils peuvent pour rendre leur musique la moins accessible possible.)

(« Eh j’ai une idée ! On va faire que hurler dans nos micros sur un fond de batterie épileptique et de guitare distordue, et on va faire EXPRES d’avoir le son le plus pourri possible, ambiance micros qui sifflent et amplis ramassés dans une décharge. » « Parfait, ça va être bien dégueulasse ! » Et le Black Metal était né.)

Bref bref Brejnev.

Ma descente dans le n’imp ne s’est pas arrêtée là, puisque quelques jours plus tard, devant mon PC, je me disais « Je me sens trop seule dans le bureau quand Fla n’est pas là », et du coup j’ai allumé son ordinateur et j’ai mis des Twitch dessus, pour faire le même bruit de fond que quand il est là.

Et si tu penses que ça c’est pathétique, t’as encore rien vu.

Parce qu’en fin de compte je me suis mise à REGARDER les Twitch.

(Il y a quelque chose d’étrangement hypnotisant à voir quelqu’un d’autre jouer à des jeux vidéo.)

Au début je regardais juste des trucs au hasard et je comprenais pas trop bien ce qui se passait (j’avais mis des matchs de Starcraft pour retrouver le fond sonore de quand Flaxou est là, mais IMPOSSIBLE de suivre l’action, c’est pire que des matchs de foot), et ensuite mes suggestions Youtube m’on amené sur la chaîne de Bob Lennon, et voilà, je suis en train de remonter la timeline de 250 vidéos d’un mec qui joue à Skyrim.

(Alors que j’ai moi-même joué à Skyrim plus de 500 heures.)

(AU SECOURS.)

Et tout ça, c’était que la seconde semaine, mes enfants. Là, il me reste dix-sept jours avant le retour de Fla.

(DIX-SEPT.)

Et je t’avouerais que je flippe un peu à l’idée de ce que mon cerveau malade va pouvoir inventer pour combler le vide.

J’ai donc décidé de documenter ma descente dans la folie, en vous fournissant régulièrement ce que je vais appeler des ‘Updates de la Solitude’. Mais comme je vais pas flooder le blog de messages de désespoir, vous pourrez retrouver la totalité de mes élucubrations sur Facebook et sur Twitter.

(Tavu mon social media branding de folie.)

(« Live tweet de ma soirée à chouiner sur mon mec, GET PUMPED »)

À bientôt pour des articles non lugubres (promis).

dimanche 17 janvier 2016

Les enfants, ça sert à rien


Et donc je reviens de vacances.

Même si je me refuse encore à appeler « vacances » ce marathon de bouffe, de pinard et de famille que sont désormais devenus chacun de mes jours de congés des trois dernières années.

(C’était bien la peine de déménager au bout du monde pour passer toutes les vacances en Alsace, tiens.)

(Le tourisme est un peu moins enthousiasmant quand c’est pour voir des trucs que t’as eu sous le museau toute ta vie.)

(Ouah, le musée Unterlinden! C’est pas comme si j’avais passé UN MOIS À BOSSER DEDANS, hein.)

Bref, c’est bon, j’ai évacué le moment crispant ‘First World Problems’ (« bububu je vis dans le pays le plus génial du monde et je dois passer mes vacances dans genre le dixième pays le plus génial du monde : ma vie est un enfer ! »), maintenant on va pouvoir se concentrer sur les choses cool de mon séjour.

Parce qu’en fait c’était quand même super cool, ce séjour. Je fais ma victime qu’on a gavée comme une oie, mais faut pas se leurrer, quand je suis toute seule en Nouvelle-Zélande je me gave aussi, hein. Juste que c’est des chips goût ketchup et pas des repas gastronomiques dans des restaurants étoilés, du coup le changement est plutôt bienvenu.

(J’te raconte pas le choc culturel d’aller manger dans des restaus avec des nappes sur les tables.)

(À Auckland, même dans les restaus chics, on te fait boire ta bière au goulot.)

Mais évidemment, je n’étais pas venue que pour la bouffe, mais surtout pour voir ma famille d’amour.

(Et la famille de Fla, que j’aime d’amour aussi.)

(Surtout maintenant qu’il y a Sarah dedans.)

(Comment avoir les meilleurs repas de famille du monde ? Case ta BFF avec ton beau-frère.)

(Hashtag ‘life hack’)

Ma famille, donc, qui était très heureuse de me revoir. Sauf une petite personne qui n’en avait rien à foutre.

Cette personne, tu l’as deviné, c’est ma petite nièce, qui vient de faire ses trois ans, et attention c’est pas un cadeau la bestiole. Parce que ouais okay elle est mignonne et tout, mais elle a le pire caractère de cochon du monde, assorti d’une tendance bien autoritaire – mais pas autoritaire genre « prof de français », hein. Autoritaire genre « pas-de-l’oie et uniformes kakis », tu vois le délire.

(Ou, comme le formule ma mère : « Ah ben oui mais ça c’est les Scorpions, faut pas chercher ».)

Par contre, elle a hérité de l’amour de la mode de ma sœur, mais comme c’est une mini-dictatrice, j’te raconte pas les efforts qu’il faut faire pour marcher droit, c’était comme de passer trois semaines dans un crossover chelou entre ‘les Reines du Shopping’ et ‘1984’.

Par exemple, le jour où je suis arrivée de l’aéroport, j’avais mes baskets violettes, qui m’ont valu un magnanime « Elles sont jolies tes chaussures, tata ». Moi je me disais «Mais dis donc, cette enfant est devenue vraiment adorable, super duper!».

Et puis le lendemain, je suis allée la chercher à la maternelle :

- Salut Lyson ! T’as vu c’est moi qui te chercher auj…

- Tata pourquoi t’as pas mis tes chaussures violettes?




(Ah ben super accueil Johnny Cash, bonjour à toi aussi, hein.)


Moi, je me remets tant bien que mal de ce vent magistral, et je lui explique :

- C’est parce qu’il pleut, alors j’ai mis mes chaussures en cuir pour pas avoir les pieds mouillés.

- Mais tu sais, je pense qu’il vaut mieux avoir les pieds mouillés, parce que ça, c’est très moche.
- ….
- Bon maintenant on va chez Maminette, comme ça tu peux aller changer de chaussures.

Non mais si je voulais me coltiner ce genre de réflexions toute la journée, j’aurais épousé Sarah, hein.


(Sarah qui m’a interdit de porter mes chaussures à Nouvel An parce qu’elles allaient pas avec ma tenue et que « Je te prêterais bien des chaussures à moi, mais j’veux pas que tu les déformes avec tes pieds de Hobbit ».)

(Et pourquoi mes chaussures n’allaient pas avec ma tenue ? Parce que Sarah m’a aussi empêchée de porter la tenue que j’avais prévue pour Nouvel An, sur le doux ton de : « TU T’FOUS D’MA GUEULE ? VA TE CHANGER TOUT DE SUITE ! »)

(Alors que oui, okay, c’était un pull Star Wars, mais avec des paillettes. Festif, quoi.)

(Fashion police partout, fashion justice nulle part.)

Bref, j’ai passé pas mal de temps avec ma nièce pendant ces vacances. Ce qui était assez étrange pour moi, parce que j’ai pas passé de temps avec des enfants depuis l’époque ou j’en étais un moi-même. Y’a donc certaines choses que je prends pour acquises chez les gens, mais qui font cruellement défaut à la gent marmaillesques.

Genre la patience. Ou la propreté. Ou la politesse.


Ou à peu près tout ce qui fait de nous une civilisation et pas un troupeau de sauvages.


Parce qu’en fait, je m’en rendais pas compte à l’époque, mais les enfants sont des animaux.

(Rousseau et l’État de nature, c’est bon, c’était pas la peine d’aller chercher sous l’Équateur, mec. Si t’avais pas abandonné tes cinq enfants dès leur naissance, tu l’aurais trouvé tout de suite, l’État de nature.)

(Bouffon.)

Parce que moi j’étais partie du principe que ma nièce, maintenant qu’elle avait trois ans, qu’elle avait passé l’âge terrible du foutage de merde, qu’elle allait à l’école et tout, ben elle serait un peu plus posée.

Eh ben mon vieux, j’étais pas au bout de mes peines.


- Bon, pendant que Maminette fait à manger, on va jouer ensemble. Qu’est-ce que tu veux faire ?
- Un dessin !
- Et si je te dessinais un sapin de Noël, et après on le décore ensemble ?
- Ouais !
- Voilà, alors on met des boules, des guirlandes, et…
- J’VEUX JOUER AUX CUBES !
- Mais on n’a pas fini le dess…
- LES CUBES !

Et après une minute à jouer aux cubes :

- Tu me racontes une histoire ?

- Si tu veux.
- Lis-moi ‘Camille fête Noël’ !
- D’accord. « C’est le soir de Noël chez Camille. Tout le monde est arrivé pour faire la fête : les cousins, papi et mamie… »
- J’VEUX REGARDER LA REINE DES NEIGES !



- On va pas regarder la Reine des Neiges maintenant, parce qu’on va bientôt manger. Écoute ton histoire.
- JE VEUX TÉTINE !
- Non, Maman a dit que c’était que pour la sieste.
- MAAAAAIIIIIIS JE VEUUUUUX TÉTIIIIIIINE !
- Meuf, tu m’as prise pour un jambon ou quoi ?

Qu’on se le dise, les gosses sont nuls en négociations : ils se contentent de répéter ce qu’ils veulent sans avancer de nouveaux arguments, mais attends gamine t’iras nulle part avec une attitude pareille ! (T’es pas jolie à ce point.)

(Bonus pour la technique pas flag du tout « Je fais les bruits de pleurs mais sans aucune larme ». CREDIBILITAY.)

Niveau tact, ça pèche un peu aussi à cet âge-là, cf. les remarques bien vexantes que je me suis mangées dans la gueule pendant mon séjour :

- Tata pourquoi t’as pas mis de maquillage aujourd’hui ?

- Parce que j’avais pas envie.
- Mais tu sais, il faut mettre du maquillage tous les jours, parce que t’es pas très belle.

(Merci du conseil, BELZÉBUTH.)

Enfin, l’avantage des gamins de cet âge, c’est qu’ils sont impossibles à vexer (je pense que t’as pas de fierté quand on doit encore te torcher le cul), du coup c’était pratique, j’avais jamais besoin de faire dans la dentelle :

- Tu manges quoi ?
- Une tartine de miel. T’en veux?
- Mais tu sais, t’as pas le droit de manger des tartines quand il fait nuit, parce qu’après tu vas manger le dîner.
- Meuf, je suis une adulte, je mange ce que je veux.
- Non c’est pas vrai.
- Ah si si, c'est vrai. 
- ....
- Regarde, hop, je sors du chocolat du placard, et je le mange! Il est sept heures du soir, je m’en balek!
- T’AS PAS LE DROIT !



(J'vais me gêner, tiens.)

Mais même là, je me faisais encore avoir :

- Tata, tu me donnes un Curly ?
- Bon, je t’en donne un, mais tu le dis pas à Maman, d’accord ?
- D’accord.
- Tiens.
- MAMAN MAMAN, TATA ELLE M’A DONNÉ UN CURLY ALORS QU’ON VA BIENTÔT MANGER !!


Alors je sais pas si c’est tous les enfants de trois ans qui sont particulièrement teu-bé, mais mon vieux, tu sens bien qu’elle est pas complètement finie.

J’en veux pour preuve la partie de cache-cache la plus What the Fuck de l’univers, ou je me suis retrouvée au milieu du salon à compter, tout en la surveillant du coin de l’œil. Je compte, je compte, et cette gole-mon ne bouge pas ! Donc je compte plus lentement en lui redonnant les instructions (« Seeeept, huiiiiit, va te cacher, neuuuuuf, va te cacher ») et je la vois qui va nonchalamment se poser SUR le canapé, genre même pas cachée derrière un coussin, nan !

Du coup, magnanime, je me tourne de l’autre côté histoire de faire semblant de la chercher au moins trois secondes, je découvre mes yeux et je fais :

- Quatorze, quinze ! J’arrive !


Et là, j’entends une petite voix fluette derrière moi qui fait :

- Je suis làààà !




Je pense que le concept de cache-cache n’est pas encore bien présent dans sa tête.

(Pourtant tout est dans le nom.)

Et c’est pas faute d’avoir essayé de lui expliquer :

- Non, Lyson, tu dois te cacher quand je compte ! Par exemple, tu vas dans le placard, ou sous le lit…

- Non, j’ai peur !
- Ben alors, tu te caches là ou t’as pas peur.
- Non mais j’ai peur de me cacher.
- Ah ben oui, alors là c’est sûr qu’on va pas y arriver.

Car oui, cette enfant est la pire pétocharde que j’aie jamais vu de ma vie.


Apparemment ma sœur était une immense trouillarde aussi étant petite, mais comme elle a cinq ans de plus que moi, je l’ai jamais connue à cet âge-là. Et moi j’ai jamais eu ce problème – je partais jouer toute seule dans la forêt tous les soirs après l’école, et je me viandais régulièrement dans le fond de ravins ou au pied des arbres en pourchassant des oiseaux ou des souris.

(Une fois je me suis liée d’amitié avec un écureuil, je lui amenais des noix et tout, j’espérais qu’on devienne potes comme Spirou et Spip, mais en fait non, mais c’était sympa quand même de le regarder manger.)

(Vis ma vie de future vieille dame aux chats.)

Et ma petite nièce, au lieu d’avoir peur des choses saines et normales (comme les loups-garous, les requins et les pantins), à la place, elle a peur de TOUT.

Elle a peur du noir, elle a peur des chevaux, elle a peur des chiens, elle a peur des inconnus, elle a peur de courir, elle a peur de sauter, elle a peur des chenilles, elle a peur des piscines, elle a peur de l’autoroute, elle a même peur des CHATS.

(Sérieusement ?)

(Le truc tout mignon et tout doux qui ressemble à une peluche, on est d’accord ?)

Bref, c’est une sacrée précieuse.

Au tout début de mon séjour, on est allées faire les courses, je l’ai mise dans le caddie en disant « on fait la course ? », puis je me suis mangée une heure de sermon :

- Tu sais tata il faut pas aller vite parce que c’est dangereux et on peut tomber et se faire très mal, et d’abord le supermarché c’est pas un endroit pour faire la course….


(3615 ‘Enfant le moins fun du monde’.)

Idem quand on est parties faire une marche en montagne, au début de laquelle elle nous a assuré qu’elle marcherait tout du long, pour s’écrouler par terre 20 minutes plus tard en chouinant qu’elle était FATIGUÉEEEEE.

(Évidemment.)

Donc comme je suis la tata la plus sympa du monde, je l’ai prise sur les épaules, et c’était la panique à bord :

- Je veux pas que tu me poooortes ! J’ai peuuuuuur !

- Tu préfères marcher ?
- ….
- C’est bien ce que je pensais. Petite ingrate.

Inutile de dire que mes tentatives d’alléger l’ambiance en faisant le cheval ont été sèchement réprimandées :


- Tata il faut pas courir parce qu’il y a des cailloux et c’est très dangereux, il faut marcher très doucement et regarder bien où on va sinon on peut tomber sur les cailloux et se faire très très mal, et aussi il faut faire attention parce qu’il y a de la gadoue et ça glisse et on peut tomber et….





(C’est comme d’avoir le Walkman le plus chiant du monde.)


Mais ce qui me désole le plus, c’est que ma nièce est la petite fille la plus ‘fille’ de l’univers entier.

J’espérais faire des trucs fun avec elle, genre aller sur la balançoire (elle a peur), faire du vélo (elle a peur), jouer au loup (elle aime pas courir), ou même juste faire de la pâte à modeler ou des Lego, mais tout ça, elle s’en fout.

(Et cache-cache, on voit ce que ça a donné.)

Car les activités préférées de ma nièce sont, dans l’ordre :

1. Jouer à la cuisine

2. Jouer à la maîtresse
3. Jouer à la maman
4. Regarder la Reine des Neiges
5. Dessiner
6. Regarder Peppa Pig
7. Jouer à faire le ménage

SÉRIEUSEMENT ?


JOUER à FAIRE LE MÉNAGE ??


(Nan mais c’est bon, enlève-lui son droit de vote tout de suite, c’est clair qu’elle s’en servira jamais.)

Bref, je me retrouve tata d’une gamine qui déteste faire tout ce que moi j’adorais à son âge (se salir, aller dehors, se battre avec des bâtons, faire la course dans la forêt avec des chevreuils) et adore tous les trucs que je détestais (les princesses, les poupons, les petits poneys à la crinière rose).

Et quand on essaye de faire un truc relativement fun, genre jouer à la marchande, ça fonctionne pas des masses :

- Bonjour madame la marchande ! Qu’est-ce que vous vendez aujourd’hui ?
- J’ai des patates.
- D’accord, alors je vous prends une patate, s’il vous plait.
- Non.
- Comment non ?
- Non parce que je te donne pas mes patates !
- Mais c’est pour faire semblant, Lyson. Regarde, là je te donne la pièce…
- Ma pièce !
- Et maintenant je prends la pata…
- Non ! Ma patate ! Ma piece!

(Okay, donc pour le concept de ‘partage’, je pense qu’on repassera l’an prochain.)

J’ai quand même réussi à lui faire faire une bataille de sabres lasers/bâtons lors d’une balade (ce qui était mon plus fier moment en tant que tata):



Même si, à la seconde ou elle m’a terrassée, elle s'est jetée sur moi en disant :

- Maintenant tu es à l’hôpital !

- Okay.
- On va te donner les médicaments, et après tu vas mettre le sparadrap.
- Mais… on joue plus à la bagarre ?
- Maintenant on va regarder dans les oreilles et on va écouter le cœur.
- …
- Et après tu iras chez le dentiste, il faudra être très sage et puis t’auras une sucette.

(Chassez le naturel, tout ça tout ça.)

Bref, c’était quand même sympa de passer du temps avec elle, et puis au moins maintenant mon utérus est calmé pour les cinq prochaines années.

(Y’a pas de petites victoires.)

- Eh Tata Charlotte, je m'ennuie.
- Ben, t'as qu'à compter les sapins.
- D'accord. Un, deux, huit, onze, quatre,....
- Dis donc, ils t'apprennent vraiment que dalle à la maternelle.
- Chut! Je compte. Huit, seize, deux...



(Mais une petite voix comme ça rend tout mignon.)


Sur ce, à bientôt pour plus d'aventures trépidantes au pays de la tête en bas!

dimanche 10 janvier 2016

La perle de l'année, édition 2015


Salut les p'tits loups!

Ouais, je sais, ça faisait un bail.

J'ai loupé les traditionnels articles de Noël, de bonne année, et tout ça, mais j'ai une bonne excuse, j'étais en Alsace en train de m'empiffrer et de passer des bonnes vacances oklm avec ma famille passive-agressive:

- Et sinon tu reviens quand?
- Ben je viens d'arriver là, donc pour le moment, je sais pas trop.
- Tu seras là pour l'anniversaire de mamie?
- Etant donné que je viens de prendre tous mes jours de congé et qu'un billet coûte deux mille cinq cent euros, je pense que non.
- Ah bon ben si t'as pas envie de nous voir, on va pas te forcer, hein.


(Ça va bien chez toi, sinon?)

BREF, avant de parler de mes vacances et de ma famille (attends-toi à un article de tata gâteuse de derrière les fagots), je vais recommencer en douceur, parce que c'est pas que je viens de me farcir 35 heures d'avion et que je bosse demain, mais bon, voilà hein.

Du coup, comme j'ai profité de ces vacances pour aussi revoir mes fabuleux amis, je t'ai mitonné une perle de l'année aux petits oignons (cette tradition me manque, mais mes amis Kiwis ne sont pas drôles).

Pour les petits nouveaux qui ne seraient pas au courant de ce qu'est la perle du mois (ou, en l'occurrence, de l'année), je rappelle le concept: je suis quelqu'un qui se balade avec un petit carnet sur elle en permanence, et quand quelqu'un dit quelque chose de drôle, je le note dedans. Et comme en France j'ai plein d'amis très drôles, je faisais autrefois un article mensuel où je regroupais toutes leurs conneries, et ensuite les gens votaient pour leurs préférées.

(Pour les plus intéressés, vous pouvez retrouver toutes les perles du mois en suivant ce lien.)

Bon vote!


EDIT: La gagnante de l'année est donc la perle que Sarah m'avait fait jurer de ne pas mettre sur le blog ^^ 


4. "Moi j'ai été élevée en mode "La fille doit savoir faire la cuisine et tenir une maison pour que l'homme n'aille pas voir ailleurs." Plus tard j'ai découvert que lui sucer la bite ça suffisait." Sarah

(J'espère que vous êtes contents, bande de cochons.)




1. "Schoko-bons, attrapez-les tous!" Sarah

2. "Eh mais t'es roux! Tu devrais pas avoir le droit de passer à la télé!" Sarah

3. "Je dis pas que t'es maladroite, je me demande juste comment t'as encore toutes tes dents." Sarah

5. "Tu veux pas qu'on t'appelle Cha, tu veux pas qu'on t'appelle Lotte, en fait on peut juste t'appeler "rrrr", c'est ça?" Sarah

6. "Est-ce qu'il y a des gens qui t'appelaient Lolotte quand t'étais petite? ...Ah pardon. J'oubliais que t'avais pas d'amis." Sarah

7. "Derrière la gazinière on a genre six cuillères en bois. On a même dû en racheter. On aurait juste pu déplacer la gazinière, mais on est tellement feignants qu'on a préféré en racheter." Sarah

8. "C'est mignon Aliénor... j'ai déjà appelé des Sims comme ça." Sarah

9. "Mon chat il s'est jamais comporté comme un chat... c'était plus comme un Pokémon, en fait." Sarah

10. "Un jour j'ai goûté de la glace à la rose parce que Charlotte m'avait dit que c'était bon, mais c'était avant que je comprenne que chaque fois que Charlotte dit que quelque chose est bon, c'est dégueulasse." Sarah

11. "Mon chat, si elle était humaine, elle serait en CLIS." Sarah

12. "Je suis un vieux couple moi. Je m'épile mieux pour le gynéco que pour Flo." Sarah

13. "Ça m'énerve ces gens qui commencent bien l'année. Oui regarde chez moi, y'a du bordel partout, on est en train de décuver. Connasse!" Sarah

14. "Plus jamais je bois du crémant. Et du vin. Et de la margarita. Et du mojito." Sarah

15. "J'ai bu trop de crémant et maintenant les bulles ressortent par mon cul." Sarah

16. "J'aime bien regarder Parks and Rec parce que Anne et Leslie me font penser à toi et moi: moi la jolie fille, et toi la tarée" Sarah

17. "Fla c'est ma bite par alliance." moi

18. "J'espère que ce chocolat chaud me reste sur l'estomac, comme ça je pourrai continuer à le roter jusqu'à ce soir." moi

19. "Nuttea. Le mec il a un nom de barre de céréales." Flo

20. "Fla il a des oreilles tellement minuscules, on dirait une otarie." Flo

21. "Je compte les jours avant de revoir Fla: les journées sont longues, mais je reste zen... j'ai la Flattitude" Maman de Fla

22) - Si un jour on a un fils je voudrais bien l'appeler Paul. (moi)
- Comme ça plus tard il sera strip-teaseur. (Fla)
- ...
- Il fera du Paul Dancing.

23) - Ton chat il me lèche les cheveux. 
- Peut-être que t'as un shampooing odeur souris. (Sarah)

24) - Un jour à la Saint Nicolas on m'a assise sur l'âne, et c'était le plus beau jour de toute ma vie. 
- Tu comptes le jour de ton mariage? (Sarah)
- ...Oui.

25) - Tu sais toujours pas écrire droit! (Jean)
- Jean, quand on était au CE2, je savais pas écrire droit. (moi)
- Je sais. Et ça m'énervait déjà.

26) - Jean il a pas trop le côté tombeur. 
- Ouais. Il en a fait tomber une, et c'était bon. (Nono)

27) - Pourquoi tu regardes mes SMS? 
- Je vérifie si "Maman" c'est pas un nom de code pour "Amant". (Sarah)

28) - Si moi j'étais une des filles de "Friends", je serais qui? 
- ROSS! (Marie)

29) - Y'a des déchets partout dans la maison... y'en a même un dans ma salle de bains. (Sarah)
- ...
- Je parle de toi. 
- J'avais compris. (moi)

30) - Pour le boulot j'ai des gants en latex et des gants en nitrile. (Jean)
- T'AS DES GANTS EN MITHRIL??? (moi)

31) - Ça me fait trop penser au clip avec le gars qui se balade avec une tête de lapin. (Marie)
- Oui, enfin là c'est une grenouille. (Jean)

32) - Moi chuis pas ton amie??! (moi)
- Toi T’ÉTAIS son amie. (Flo)
- Ouais. Maintenant t'es un truc qui me colle. (Sarah)

33) - T'as fait deux cent mille kilomètres pour venir nous voir? (Marie)
- Tout à fait. J'habite sur la lune. 

34) - Ils sont vraiment spécials. (Flo)
- Spéciaux. 
- Spécials. Un par un.

35) - C'est vachement bien Skype, quand même. (moi)
- C'est sûr que si je devais t'écrire des lettres, ça fait longtemps qu'on serait plus amies. (Sarah)

36) - Avec Patrice on veut se faire incinérer quand on meurt (Maman de Fla)
- Ouais, parce que les bourrelets, ça brûle bien. (Patrice)


Et je t'ai gardé pour la fin une participation spéciale de ma Mamie le soir de Noël:

37) - Oh, il est si tard! Une heure dix du matin! 
- Oui mamie.
- ... Et maintenant une heure onze!


Bonne année!