samedi 28 mai 2016

Pas l'temps d'niaiser, faut réviser

I'M BACK BABY.


Alors je sais pas toi, mais moi je suis chaude bouillante, là.

Des mois de travail acharné et des week-ends de folie (traduction: des week-ends à zoner sur le canapé en geignant "Haaaaan faut que j'fasse mes devoirs de maoriiiiii, mais cette couverture est si douuuuce"), résultat = pas le temps de bloguer.

(Blogger?)

(Beulogger?)

BREF.

J'étais tellement occupée que j'ai même fermé mon compte Twitter, pour te dire à quel point j'avais plus l't'emps de niaiser.

(Bon, en vrai, y'avait genre 3 personnes que je suivais vraiment, et je les suivais déjà sur Facebook, donc l'utilité du truc était quand même plutôt limitée.)

Mais bon, j'ai quand même pris le temps de suivre les infos françaises pendant ma quasi-absence du net, donc rassure-toi, j'ai rien loupé: j'ai bien entendu parler de la gifle de Joey Starr pendant 18 jours.

(On pourrait croire qu'en ayant déménagé au bout du monde, j'arriverais à esquiver ce genre de vacuités médiatiques, mais faut croire que non.)

(Par contre, il reste l'avantage sublime de ne jamais entendre Zaz à la radio.)

(Rien que pour ça, les 24 heures d'avion valent le coup.)

Bref bref.

J'étais super occupée même les week-ends, donc, parce que Professeur Flaxou et moi on profitait à fond des dernières miettes de l'été indien avant de plonger dans la grisaille moite du morose hiver austral.

Et par "profiter de l'été indien" j'entends bien sûr "courir dans la boue déguisés en personnages de Mad Max pour échapper à des zombies".


(On s'est rangés de gauche à droite par ordre d'effort dans les costumes: beaucoup, moyennement, pas du tout.)

Car oui, c'était l'annuelle course d'obstacles 'Run For Your Freakin' Life' chez Spookers (l'ancien asile psychiatrique transformé en parc à attractions) (les Kiwis sont des gens funs), et, comme chaque année, Flaxou et moi on est allés ramper sous des barbelés avec tous nos potes en étant poursuivis par des gars déguisés en zombies, parce qu'on est un peu pétés du casque.

Mais bon, c'était bien rigolo, et puis alors niveau "bon pour la santé" j'ai pété l'échelle, parce que déjà, 5 kilomètres de course d'obstacles, v'là la super cardio, et en plus, les pics de frayeur du parcours étaient, j'en suis sûre, un très bon exercice pour le cœur.

Voici d'ailleurs mon top 3 personnel sur l'échelle de la flipette:

1. A mi-chemin, on est entrés dans une forêt de pins, bien sombre et silencieuse comme il faut. Y'avait des poupées sans yeux clouées aux arbres, et d'autres pendues par les cheveux au branches les plus basses (ce qui fait que leurs pieds te frôlaient les cheveux au passage); bonus creepy, y'avaient des hauts-parleurs qui diffusaient la musique d'absolument tous les films d'horreurs avec des enfants dedans (mais si, tu sais, la petite comptine chantée d'une voix enfantine et monocorde sur fond de boîte à musique dissonante).

Et au bout de la forêt, y'avait un zombie DÉGUISÉ EN CLOWN.


(N'en jetez plus, je suis déjà partie en hurlant.)

2. Après la forêt de pins et le marais plein de vase (dans lequel je suis restée coincée et il a fallu deux gars pour venir me tirer chacun un bras, et quand ils ont enfin réussi à me dégager de la vase ça a fait PLOP comme dans un cartoon) on est entrés dans un labyrinthe de maïs, et au détour d'un virage j'ai littéralement trébuché sur un zombie en embuscade qui a commencé à me courser avec une TRONÇONNEUSE EN MARCHE.


(Oui, okay, la tronçonneuse n'avait pas de chaîne, mais perso c'est plutôt de voir un zombie utiliser des outils qui me fait pé-fli.)

3. Un peu plus tard, on avançait péniblement dans une tranchée remplie de boue (oui, cette année, le thème était clairement "séjour thalasso"), j'ai glissé, je suis tombée dans la boue, et ma main gauche s'est refermée sur

UNE ANGUILLE


Et je pouvais même pas grimper hors de la tranchée parce que ça glissait trop à cause de la boue alors j'ai dû continuer à avancer jusqu'à la fin et en fait tout le boyau était REMPLI d'anguilles genre on les voyait ramper à la surface de la boue et c'était trop affreux j'ai cru mourir cent fois.


(Oui, j'ai peur des anguilles.)

(Paye ma vie au pays où elles grouillent dans chaque putain de ruisseau.)

Mais à part les anguilles de l'enfer, on s'est quand même bien amusés – même si j'ai perdu environ 3 ceintures, que Larisa a cassé la fermeture de son pantalon, et que Sarah paumé ses deux chaussures d'un coup dans un champ de pneus.

(Ah ça, c'est pas de la course pour les chiffes molles.)

Je te mets quand même la photo de l'arrivée pour que tu puisses admirer nos gueules de vainqueurs:


(Je rappelle que mes vêtements étaient BEIGES.)

Bref, tu comprends que ces derniers temps, j'étais trop occupée à retirer de la boue de l'intérieur de tous mes orifices (j'en ai encore retrouvé trois jours après au fond d'une oreille, sans déconner) pour faire des articles.

Mais cette pause internetienne touche à sa fin, maintenant que je commence à prendre mes repères à mon nouveau boulot (ce qui signifie que j'arrive, certains jours, à finir à des heures normales) (paye ton pays où les heures sup' sont obligatoires et sont jamais payées) (AKA: ce qui vous attend d'ici pas trop longtemps en France), et, surtout, maintenant qu'on est vraiment entrés dans la mauvaise saison, comme les sites d'information Kiwis ne manquent pas de nous le faire remarquer de manière très Kiwie:


(Gros gros love sur ce community manager.)

Du coup, j'ai jeté un oeil aux prévisions météo de ce samedi:


Et j'ai dit à Fla:

- Okay, ce week-end, on reste glander à la maison.


Enfin, pas trop glander non plus – je dois toujours réviser mon maori. 

En plus y'a le partiel la semaine prochaine, et laisse-moi te dire que ça va pas être de la tarte.

Parce que les liens familiaux, je gère. Compter jusqu'à cent, pas de soucis. Dire que je m'appelle Charlotte, que je viens de France et que ma mère a 57 ans, aucun problème. Tout le vocabulaire autour de "Salut, tu vas bien?", je maîtrise.

(Surtout qu'il y a pas trop de vocabulaire à retenir, vu qu'on est en Nouvelle-Zélande, où la réponse à "Comment ça va?" est TOUJOURS "bien".)

(Vu que la phrase "comment ça va?" est plus une phrase pour meubler qu'une réelle invitation à partager ses sentiments – j'veux dire, on est en Anglo-Saxonie, hein, donc on ne parle JAMAIS de sa vie privée à qui que ce soit.)

(Si un jour tu veux t'amuser à faire flipper un Kiwi, attends qu'il te demande comment ça va, réponds "Bof, pas terrible" et regarde la panique s'installer dans ses yeux.)

Bref bref Brejnev.

Je disais donc que je suis moyennement rassurée quand je vois que dans les copies d'exemples de ce qu'on aura à l'exam final, on doit faire une RÉDACTION:


Okay, donc laisse-moi te dire qu'à mon niveau, ma conversation, ce sera:

- Salut, ça va?
- Ça va bien!
- Aujourd'hui il y a de la pluie.
- Où est la bibliothèque?
- La bibliothèque est dans le centre ville.
- Bien! Le crayon est sur la table.
- Combien coûtent les oeufs?
- Six oeufs coûtent cinq dollars soixante.
- Super! A bientôt!

Ce qui a l'air nul dit comme ça, mais je t'assure que ça rend vachement mieux en Maori.

- Tenā koe! Kei te pēhea koe?
- Kei te pai!
- He rangi hāuaua ākuanei.
- Kei hea te whare pukapuka?
- Kei roto te tāone nui i te whare pukapuka.
- Ka pai! Kei runga te pene rākau i te te tepu.
- He aha te utu mō te hēki?
- E rima taara, e ono tekau hēneti te utu mō ngā hēki e ono.
- Tino pai! Ka kite anō!

(Bon, soit, ça veut toujours rien dire. Mais maintenant ça sonne beaucoup plus classe, tu trouves pas?)

Bref, comme tu peux le voir, je suis à la recherche de stratagèmes pour réviser sans trop en avoir l'air – parce que c'est pas que la perspective de passer mes deux jours de congé à travailler ne m'enchante pas, mais même moi je ne suis pas nerd à ce point.

Du coup, j'ai collé des révisions plein le frigo:


L'avantage, c'est que le frigo est sur le chemin du placard à chocolat. Du coup, dès que je vais chercher du chocolat, hop, j'apprends un mot!

Et à chaque fois que j'apprends un nouveau mot, hop! Un carreau de chocolat pour me récompenser!

(Bientôt je serai bilingue.)

(Et obèse.)

Sur ce, je retourne à mes révisions (les vraies, cette fois-ci.) (Elles ne requièrent qu'un minimum vital de chocolat.)

A bientôt pour d'autres aventures!

(Et des bisous pluvieux.)