samedi 18 juin 2016

L'Instant Kiwi: les transports, volume II


(Les routes néo-zélandaises, ou le règne du "on s'en balek")

Oui, oui, je sais, j'ai déjà beaucoup parlé des transports en Nouvelle-Zélande.

Si tu suis ce blog depuis un moment (et je pense que c'est le cas) (à chaque fois je précise "si t'es nouveau sur ce blog bla bla" mais en fait j'ai l'impression que vous êtes les mêmes 30 gus à me lire depuis dix ans) (c'est un peu chelou mais honnêtement je préfère, ça m'évite de devoir me répéter) BREF donc, tu sais déjà qu'en Nouvelle-Zélande on conduit à gauche, que les transports en commun sont inexistants, et que les flics sont rares.

Mais il y a encore des choses que tu ne sais pas sur les transports au pays du long nuage blanc. 

Par exemple, est-ce que tu savais qu'on avait un train?


Et je ne parle pas du petit réseau ferré type RER qui tente péniblement de relier trois bouts de banlieues au centre-ville d'Auckland.


Eh nan, ma couille, le VRAI train! La voie ferrée légitime, qui traverse le pays entier et tout!


Tiens, regarde cette pub et dis-moi si ça te donne pas envie:



Ah, ça a plus la classe que les pubs françaises pour la carte kiwi, c'est sûr.

(Par contre ce que j'adore avec cette pub, c'est qu'on te vend les paysages avant tout, mais quand tu regardes les passagers, ils font TOUT sauf ça.)

(Les mecs ils lisent des livres, ils jouent aux échecs, ils font des mots croisés, mais y'a pas un pékin pour regarder par la fenêtre.)

(Tu me diras, ça résume bien le Kiwi moyen.)

("Nan les paysages on s'en branle, réveille-moi quand on voit un phare.")

Donc oui, j'avoue, le transport ferré en Nouvelle-Zélande est plutôt stylé.

Après, on n'a qu'une seule voie, entre Auckland et Wellington, il n'y a que quatre gares sur toute la ligne (sur 700 bornes, quand même), et les trains ne roulent que trois jours par semaine.


Si si, vraiment. Si tu veux prendre le train d'Auckland à Hamilton un mardi, par exemple, ben tu peux pas. Faut y aller soit lundi, soit attendre jeudi. 




(NIQUE SA REINE LA LOGIQUE.)

(Ah oui et puis y'a qu'un seul train par jour, hein. Au cas où tu te poserais la question.)

Donc tu comprends un peu pourquoi le train, c'est pas encore trop développé dans les mentalités des Néo-Zélandais comme une option de transport viable.

Surtout que là, tu pourrais faire l'erreur de te dire "Ah ouais c'est pas commode, mais bon, c'est pratique le train quand même, ça va plus vite que la voiture et c'est moins cher que l'avion."

Sauf que NON et RE-NON.


Parce que le train en Nouvelle-Zélande échoue sur ces DEUX points.


Déjà, il est plus lent qu'une tortue sous Tranxène. Sans déconner.

En voiture, tu fais Auckland-Wellington en huit heures. Allez pour être généreux, on va dire neuf heures, en comptant des pauses pour faire pipi et le plein d'essence, et éventuellement neuf heures et demie si jamais tu te mets en route à l'heure de pointe et que ça bouchonne un peu pour sortir du centre-ville.

Mais même en comptant large, le train reste quand même plus lent! Le truc met DIX HEURES TRENTE à faire Auckland-Wellington! Alors qu'il gratte facile cent kilomètres au trajet en voiture!



(Maintenant je comprends mieux pourquoi y'a qu'un seul train par jour. C'est parce que le trajet te PREND une journée complète!)

Alors bon, on va dire qu'il reste le côté pratique. C'est vrai que c'est pénible de rouler neuf heures d'affilée, c'est fatigant, en plus tu uses ta voiture et tu crames plein de thunes en essence. J'avoue qu'on pourrait être tenté de se dire "Bon, on prend le train, ça nous coûte deux heures de plus, mais au moins on peut passer le trajet zen à regarder les jolis paysages."

OUI.


ON POURRAIT ETRE TENTÉ.


SI ON N'AVAIT PAS L'OPTION DE PRENDRE L'AVION ET D’ÊTRE A WELLINGTON EN QUARANTE-CINQ MINUTES.


(Après, ouais, c'est sûr, t'as moins le temps de regarder les paysages.)

(Mais dans l'avion ils ont un quiz Trivial Pursuit et ils te donnent un cookie, laisse tomber, mon choix est fait.)

(En plus, comme c'est des vols intérieurs, ils font pas chier du tout sur les contrôles: tu te pointes à l'aéroport 20 minutes avant ton vol, tu passes un détecteur de métaux, et c'est marre. T'as même pas à présenter de pièce d'identité.)

(En revanche, quand t'arrives d'un vol international, tu passes QUATRE contrôles des passeports, on te passe la valise aux rayons X, et on prélève la terre de tes chaussures, mais bon, je m'égare.)

Donc, je récapitule avec un exemple pour te donner une idée de la chose: mettons que Flaxou et moi on veut aller à Wellington pendant un long week-end du vendredi au dimanche, et faire des câlins à des pandas roux. Voici nos options:

Option 1: Voiture. 
Temps de trajet: 18 heures aller-retour. Temps sur place: un jour et demi. Coût du voyage: 200 dollars (soit un peu moins de 4 pleins d'essence).

Option 2: Avion. 
Temps de trajet: 2 heures aller-retour. Temps sur place: trois jours. Coût du voyage: 260 dollars.

Option 3: Train. 
Temps de voyage: 22 heures aller-retour. Temps sur place: une nuit (parce qu'on a dû partir le samedi, vu qu'il n'y a pas de trains le vendredi). Coût du voyage: 320 dollars.



Ça n'a aucun sens!

Le train est l'option de trajet la plus longue ET la plus chère!! Mais QUI aurait envie de se faire enculer de manière aussi monumentale??!

Imagine nous dans nos pays civilisés on ferait des conneries pareilles!

- Un ticket Paris-Strasbourg? Oui bien sûr, alors j'ai samedi à 7h45 du matin, ou sinon, j'ai le jeudi d'après. Vous y serez en onze petites heures. Ça fera mille euros, s'il vous plaît.

(Ne te plains plus JAMAIS de ton TGV en retard.)

Alors oui, okay, il paraît que les paysages sont sublimes bla bla bla mais MEC c'est la Nouvelle-Zélande, c'est sublime partout où tu vas, et au moins les autoroutes ne requièrent pas un fist-fucking.

(Même pas de péage, c'est dire.)

Du coup, c'est peut-être plus facile pour toi de comprendre pourquoi les Néo-Zélandais sont très attachés à leur voiture – c'est parce qu'en fait, s'ils veulent se déplacer quelque part, c'est grosso modo leur seule option.

(Même quand tu prends l'avion pour aller dans une autre ville, tu dois souvent louer une voiture une fois sur place.)

Alors, disons-le tout de suite comme ça ce sera fait, les Kiwis ne sont pas des as du volant. C'est paradoxal parce qu'ils passent quand même beaucoup de temps au volant, mais c'est un peu des quiches en conduite – principalement parce que les règles de conduite sont faites pour des gros cakes.

A l'époque où j'ai passé le permis, je m'étais déjà fait la réflexion que c'était pas super juste, comme méthode, parce que selon la densité d'urbanisation, ça rend les choses beaucoup plus faciles ou beaucoup plus difficiles.

Moi qui ai réussi l'examen à Colmar, ville de taille moyenne pas trop chiante, je peux t'assurer que je l'aurais raté au moins trois fois si j'avais dû le passer à Strasbourg, cauchemar de tous les automobilistes. (Y'a trente cyclistes au mètre carré et des sens uniques partout, et tous les parkings sont des créneaux – A DROITE.)

Mais alors en Nouvelle-Zélande, c'est presque trop facile, les gars.

Même à Auckland, ville de un million et demi d'habitants, et d'un million d'automobilistes (au bas mot), je t'aurais passé le permis en deux semaines, cousin.

Déjà y'a que des boîtes automatiques, donc tu galères vachement moins avec la phase d'apprentissage de gestion de l'embrayage. Ensuite y'a genre UN rond-point dans toute la ville. Et puis comme y'a de la place partout, les rues sont assez larges pour faire passer des tanks soviétiques, et tous les parkings sont en bataille.

(Une fois, à Onehunga, j'ai vu un parking en épi, eh ben les gens étaient tellement chamboulés par le concept qu'ils ont collectivement ignoré les lignes et se sont garés bien sagement en bataille les uns à côté des autres.)

Et même les carrefours sont faits pour les neuneus, genre tu sais le truc chiant en France où tu veux tourner à droite mais tu dois céder la priorité aux piétons qui traversent et aux voitures qui viennent en face? Eh ben ici ça existe pas. Ici y'a un feu séparé pour les piétons, un feu séparé pour les gens qui tournent, et un feu séparé pour les gens qui vont tout droit. Du coup, tu te poses pas de questions, quand c'est vert, tu roules, t'as rien à calculer.

(Par contre, après, on passe mille ans à attendre à chaque intersection que ce soit notre tour d'y aller.)

(Mais il faut ce qu'il faut, ma petite dame.)

Bref, du coup, les Kiwis ont tendance à faire un peu du YOLO avec les ronds-points (hashtag #lesclignotantscestpourlesfaibles) et à paniquer du slip dans toutes les rues où on peut se garer des deux côtés (en mode "Han mon dieu y'a juste la place pour un paquebot, on passera jamais avec notre Ford Escort".)


MAIS (et je le mets en majuscules parce que c'est un grand mais), les Néo-Zélandais ont beau être des quiches du volant, je les aime quand même d'amour, parce que les c'est automobilistes les plus SYMPA de l'univers.

Je t'ai oncques narré l'histoire comme quoi un Kiwi ne klaxonne jamais (ce qui est déjà un concept assez difficile à concevoir pour tout Français vivant plus au Sud que Lyon, où le klaxon est moins un avertissement qu'une sorte de ponctuation).

Et je pourrais te raconter beaucoup d'histoires sur le courtoisie des Néo-Zélandais, mais je pense que ce qui résume le mieux leur état d'esprit au volant, c'est ces deux signaux:

En Nouvelle-Zélande, les appels de phare veulent dire "après vous". 

Et les warnings veulent dire "merci". 


Je vous laisse méditer une minute là-dessus.


Petit manuel d'utilisation pour ceux qui voudraient voyager en Nouvelle-Zélande: tu arrives à une intersection, et tu te dis "Ah merde, ils roulent à gauche dans ce pays de dégénérés, c'est quoi les règles de priorité ici?"

La réponse est : Y'A PAS DE RÈGLES!


(En fait si, y'en a, mais personne ne les suit.)

A la place, ici, on raisonne à la logique (la grosse route a priorité sur la petite route/ la route encombrée a priorité sur la route vide) et à la politesse. Exemple:



Mettons que la voiture bleue va tout droit, et que la voiture jaune veut tourner à droite.

Si tu es la voiture bleue, tu as le choix de passer sans ralentir (si tu es le plus grand enfoiré de l'univers et du multivers réunis) OU BIEN tu peux t'arrêter et faire un appel de phares à la voiture jaune pour la laisser passer devant toi, comme une personne normale et civilisée.

Et si tu es la voiture jaune, tu peux passer devant (si tu es un ingrat doublé d'un fils de pute) OU BIEN tu peux passer, puis faire clignoter tes warnings une à deux fois pour dire "merci de m'avoir laissé passer" à la voiture derrière toi. 

(D'ailleurs, si tu observes cette politesse, tu peux même gagner un petit "coucou/de rien" de la main par la personne qui t'a laissé passer.) 

(Les politesses ne s'arrêtent JAMAIS.)

Du coup, forcément, pour l'Européen moyen – habitué à utiliser les appels de phare pour dire "oh tu la bouges ta caisse connard" et les warnings pour dire "oui je suis garé comme un trouduc mais promis je reste pas longtemps je vais juste chercher le pain"y'a un certain temps d'adaptation où tu penses que tout le monde sur la route est devenu fou.

("Mais pourquoi il met les warnings ce débile, ça ralentit pas devant!")

("Mais pourquoi il me fait des appels de phares cet enfoiré, j'ai rien fait!")

Alors j'ai décidé de briefer toutes les personnes qui veulent venir me rendre visite, en leur expliquant les règles de politesse au volant de ce beau pays qu'est Aotearoa.

(Non parce qu'après ça va encore être les Français qui sont malpolis et tout.)

(Y'en a marre de cette image de merde qu'on se trimballe.)

Voilà, maintenant t'es prévenu: si tu prends la route en Nouvelle-Zélande, prends 5 minutes pour trouver le bouton des warnings sur ta voiture de loc, parce que mon gars, tu vas devoir t'en servir.

(Le klaxon c'est pas la peine.)



(Même les vaches, ça les impressionne pas.)

samedi 11 juin 2016

Un long week-end à Wellington


Et donc le week-end dernier c'était l'anniversaire de la Reine.

Et comme ici on est dans les colonies, on a droit à un jour férié pour l'anniversaire de la Reine.

Ce qui déjà en soi est plutôt chelou (enfin, après, on me donne un jour férié, je vais pas cracher dessus, tmtc) mais est d'autant plus chelou que l'anniversaire de la Reine ne tombe pas à la même date chaque année - on le fête toujours le premier lundi de juin.

Alors bon, je me plains encore moins, parce que du coup on a un long week-end, mais je tiens quand même à faire remarquer que l'anniversaire de la Reine est célébré le 11 juin chez les Anglais, le 13 juin chez nos voisins les Aussies, et (encore plus incompréhensible) en septembre dans une région d'Australie (Western Australia) et carrément en octobre dans une autre (la bien nommée Queensland).

(Pendant ce temps, les Canadiens, eux, le fêtent en mai, oklm.)

Bon alors encore une fois, je discute pas les jours de congé gratos, mais au final, c'est quand, son putain d'anniversaire, à la Reine?

Eh ben c'est le 21 avril.



Sérieusement?

SÉRIEUSEMENT??!

Vous avez SIX dates différentes et pas UNE SEULE n'est juste?

Non mais après vous vous étonnez qu'on se foute de votre gueule, mais c'est des conneries de ce genre qui vous font passer pour des manches auprès des républicains.

(Les mecs non seulement ils ont encore des monarques au vingt-et-unième siècle, mais ils sont même pas foutus de s'entendre sur les célébrations d'anniversaire.)

(Chais pas moi, elle est là, la Reine, demandez-lui quand c'est son anniversaire, comme ça vous êtes sûrs!)

Bref bref.

Cet article n'est pas ici pour te parler de l'anniversaire de la Reine (même si OKAY ça fait huit paragraphes que je parle que de ça) mais plutôt pour te raconter ce que j'ai fait de mon jour férié.

Parce que l'anniversaire de la Reine, c'est notre dernier jour férié avant Labour Day (la fête du travail), qui est fin octobre. 

On se tape donc CINQ MOIS sans jours fériés.


(C'est chaud, cousin.)

Et je te rappelle qu'on vit dans un pays sans RTT, sans jours de grève, et sans tempêtes de neige – donc autant te dire que les jours fériés, c'est vraiment notre seule chance de glander au lit un lundi matin.

(Les mauvaises langues diront "il reste les congés maladie" mais on a droit qu'à 5 jours par an, alors en général, on les garde pour les cas critiques – genre quand on est vraiment malades, quoi.)

Du coup, Flaxou et moi on était un peu obligés de faire quelque chose de bien, vu que c'était notre dernière chance avant octobre de nous la péter en parlant des trucs cools qu'on avait fait le week-end.

(Surtout vu que maintenant c'est l'automne et on peut plus mettre le cul dehors sans se prendre un déluge de flotte sur le coin de la gueule.)

Et donc on est partis à Wellington.



Pourquoi Wellington?

D'abord parce que c'est un peu la honte d'habiter ici depuis trois ans mais de n'avoir visité la capitale qu'une seule journée (et encore, je dis "une journée" mais c'était plutôt "deux heures à glander au centre-ville en attendant le ferry pour l'Ile du Sud").

Et puis aussi parce que toi-même tu sais que je suis une énorme fangirl du Seigneur des Anneaux, et que Wellington est le seul endroit sur terre à être au même niveau de hype que moi.

Genre salut t'arrives à l'aéroport, BOUM BÉBÉ UNE SCULPTURE GÉANTE DE GANDALF SUR UN AIGLE HOP COMME CA DANS LE TERMINAL.



C'était pas assez cool? 

VA CHERCHER TES VALISES ON A UNE STATUE ANIMÉE DE SMAUG EN PLEIN MILIEU DU BAGGAGE CLAIM, EH OUAIS MA COUILLE.


(Ce pays est magique.)

Du coup, comme on était bien motivés, le premier truc qu'on a fait en sortant de l'aéroport (après avoir acheté une bouteille d'eau bien sûr) (je pars pas en excursion d'une journée sans ma bouteille d'eau) (les copines de cystite comprennent) (BREF) c'était bien évidemment de marcher jusqu'à la Weta Cave.


La Weta Cave, pour ceux du fond qui suivent pas, c'est l'endroit où travaillent les gens de chez Weta Workshop, les petites mains géniales à l'origine de tous les effets spéciaux mécaniques, costumes et accessoires du Seigneur des Anneaux (et du Hobbit, mais on s'est tous mis d'accord pour dire que ce film n'existe pas, si tu te rappelles).


 La Weta Cave est donc un endroit plutôt cool pour les fans, parce qu'on y trouve un magasin plein d'objets de collection, et un mini-musée avec de vrais accessoires tirés des films:




Et des sculptures sympa:





Et même des petites références aux premiers films de Peter Jackson (de sa période "prince du gore"):




(Gros gros love sur le rat-singe de Sumatra.)

(Petite anecdote honteuse: Flaxou a cru pendant des années que Sumatra était un nom de pays imaginaire inventé pour les besoins du film "Braindead". Il a appris que c'était un vrai endroit y'a genre quatre ans.)

Evidemment j'ai dépensé des sous (et encore, j'ai de la chance d'être une geek qui n'aime pas les figurines, parce que sinon, ouh mon vieux) mais je me suis très sagement contentée d'un poster, d'un porte-clefs, d'un marque-page et d'un magnet de frigo:

- Ça fera quatre-vingt dollars, merci!


(La chair est faible.)


(Mais téma mon porte-clefs comme il est joli!)

Et puis c'était direction l'auberge (que j'appelle une auberge et pas un hôtel parce que c'était littéralement un pub avec deux chambres au-dessus) dans le très joli mais très PENTU quartier de Tinakori Road :


(Mes cuisses charnues te disent pas merci.)

Tinakori Road est un quartier historique de Wellington, connu pour avoir été un repaire d'artistes et de musiciens – une tradition qui continue encore aujourd....

- Han mais tu nous a fait loger dans un quartier de BOBOS!!!
- C'est pas bobo, c'est "artistique".
- Y'a des bistrots et des antiquaires, et des galeries d'art contemporain!
- .... Bon, c'est UN PEU bobo.

Mais – avantage immense – on avait une chambre super cool, avec option "sent le renfermé/vieux papiers peints à fleurs/électricité défaillante mais avec des très jolis interrupteurs".


Et je te rassure, Flaxou n'a pas râlé longtemps quand il a vu le lit à baldaquin:


(Une image du bonheur.)

(Après, fallait ignorer les fourmis qui vivaient dans la salle de bains, mais oh c'est bon on n'est pas des geois-bour.)

Le lendemain, c'est pleins d'entrain qu'on s'est mis en marche pour le jardin botanique:


(Même si, encore une fois, ça grimpait sévère.)

Un jardin avec des jolies fleurs, comme tous les jardins botaniques.



Mais surtout avec PLEIN DE KAKAS:


Explications: le kākā est un perroquet endémique à la Nouvelle-Zélande, en danger d'extinction (à cause de la perte de son habitat et de la prolifération de prédateurs introduits sur l'île) et qu'on ne trouve plus à l'état sauvage que dans quelques "poches" de nature, et notamment autour de Wellington.

Du coup j'ai passé ma journée à guetter les mouvement d'ailes, dans l'espoir de capturer en photo l'un de ces majestueux spécimens.


 (Majestueux.)

Donc, en résumé: le jardin botanique de Wellington est cool.

(Par contre, conseil d'ami: pas la peine de faire un détour pour aller voir "Druid Hill", c'est juste une colline moisie avec une statue d'art contemporain en haut. 0/20, nom racoleur, pas druidique du tout.)

Et puis on a pris le tramway pour redescendre au centre-ville parce qu'on avait la flemme de marcher:


D'autant que TOUS nos amis Kiwis, en bons Kiwis, nous ont martelé pendant des jours "Haaaan vous allez à Wellington? N'oubliez pas de prendre le tramway, c'est immanquable!"

Donc, comme on est des neuneus et qu'apparemment on a pas encore compris comment les Kiwis fonctionnaient (alors que, après l'épisode du phare, on devrait franchement plus se faire avoir comme des bleus) on y est allés en se disant que ce serait un truc un peu spécial, genre un tramway qui passe par un super bel itinéraire ou chais pas quoi.

Et en fait non.

En fait c'est juste un tramway, quoi.

C'est juste que c'est le seul qui existe en Nouvelle-Zélande, alors les gens sont SUPER HYPE avec leur vieux chariot moisi.

Sérieux, les gars, ça devient gênant, là.

Je sais que dans votre pays de bouseux, vous devenez tout foufous à la moindre notion de technologie, mais arrêtez de conseiller ce genre d'attractions à des étrangers comme si c'était la plus grande merveille du monde.


(Je vous assure que le monde entier a des tramways depuis genre un siècle et demi, donc voilà, votre petite voiturette rouge, elle est bien mimi, mais on s'en bat franchement les couilles.)

Une petite pause déjeuner dans un café bio plus tard (ah oui mais j'avais prévenu que c'était une ville de hipsters, hein) et on était partis direction Te Papa Tongarewa.

Te Papa (comme on l'appelle affectueusement) (et aussi parce que les Kiwis ne savent pas prononcer Tongarewa convenablement) est un musée GI-GAN-TESQUE qui occupe le cœur de Wellington et est rempli à ras bord de trucs super cool – comme, par exemple:

• un étage entier sur la culture maorie et polynésienne, 
• une expo avec des maquettes géantes sur la bataille de Gallipoli, 
• une reconstruction vidéo de l'origine du haka, 
• un squelette de moa, 
• un calamar géant dans du formol, 
• et carrément un marae entier reconstruit sur place pièce par pièce.


Tout ça pour te dire que c'était pas une mince affaire de me traîner hors du musée.

(En gros, c'était à l'heure de la fermeture, quoi.)

Et puis le lundi, mon p'tit pote, le lundi, c'était la cerise merveilleuse sur le gâteau du formidable qu'a été ce week-end.

Parce qu'on est allés au zoo. Et déjà rien que ça c'est super en soi.

(Oui, j'adore les zoos.)

(J'irais au zoo tous les week-ends si on me regardait pas chelou parce que je suis une adulte qui va au zoo toute seule.)

(Franchement, je suis à ça de faire des enfants juste pour avoir une excuse pour aller au zoo tout le temps.)

Bref, comme si c'était pas déjà formidable en soi, Flaxou m'a offert un ticket de zoo spécial "close encounter", où tu peux aller DANS L'ENCLOS avec l'animal de ton choix, et on te donne du manger, et l'animal vient manger DANS TA MAIN.

Et devine quel animal j'ai choisi?


EH OUAIS MA COUILLE.


LES PANDAS ROUX.


J'AI FAIT DES CÂLINS A DES PANDAS ROUX!


ET JE LEUR AI DONNÉ DES PETITS BOUTS DE FRUITS A MANGER!


BEST. DAY. EVER!!!


(Avalanche de mignonneté.)

J'ai aussi appris plein de choses sur les pandas roux grâce à leur gardien, qui a éclairé ma lanterne par rapport à pas mal de choses, notamment le fait que le panda roux n'a quasiment rien à voir avec le gros panda, si ce n'est qu'ils viennent tous les deux du sud de la Chine, et qu'ils mangent tous les deux du bambou ("panda" veut dire "mangeur de bambou"). 

En fait, il est plus proche du raton laveur que du panda (ce qui explique aussi son adorabilité, et le fait qu'il mange avec ses petites pattounes comme la délicate petite chose qu'il est.)


Et pour ceux et celles qui se demandent: oui, leur fourrure est bien aussi douce et floofy qu'elle en a l'air.

(C'est comme de caresser un chat, mais PUISSANCE MILLE.)

Donc, en résumé: Wellington c'est très cool et ma vie est définitivement meilleure que la tienne.

(En plus il a fait super beau les trois jours.)

(Et pas un souffle de vent.)

(Je commence à croire que ces histoires de temps de merde à Welly sont un mythe pour garder les Aucklandais dehors.)

(Un genre de mécanisme anti-JAFA.)

Et toi, ça se passe comment, ton mois de juin? Prêt(e) à déménager ici bientôt?

(C'est pas pour influencer ton jugement ni rien, mais bon, dans ce pays, on peut faire des câlins à des pandas roux.)

(Et aussi tout le monde s'en balek de l'Euro 2016.)

(Je dis ça, je dis rien.)