jeudi 25 mai 2017

Three's Company


Et donc ma copine Marie est venue vivre chez nous.

Ça peut sembler bizarre que quelqu’un vienne habiter chez nous alors qu’on quitte le pays dans quelques semaines, mais c’est une longue histoire.

Tout a commencé en CE2.

(Ah oui ben je t’avais dit que c’était une longue histoire.)

En CE2 donc, j’ai rencontré Jean, qui est devenu un bon copain jusqu’à la fin de la primaire (on jouait au loup, il me racontait ses conseils de survie scout, je lui racontais que je m’entrainais pour devenir druide, des trucs normaux quoi).

Après on était dans des collèges différents et on s’est perdus de vue, et c’était moche. (Mais c’était le collège, tout est moche à cette époque d’façon)

Et puis au lycée, j’ai rencontré Marie en cours de DNL, et on est devenues super amies.


(Genre on assortissait nos jupes en jean et tout.)

Et puis elle m’a présenté à son groupe d’amis, dans lequel il y avait, tu l’as deviné, Jean, et c’était super chouette parce que c’était pas comme quand tu revois quelqu’un après des années et que vous avez plus rien en commun, a la place c’était genre ‘Eh, mais t’es encore plus cool qu’avant en fait !’

Et puis une fois à la fac, Jean et Marie sont sortis ensemble, et c’était le bonheur total parce que franchement combien de fois ça arrive dans la vie quand une de tes super bonnes amies sort avec un de tes super bons amis ?

(La seule chose qui pourrait surpasser ça, ce serait de réussir à caser sa meilleure amie avec un membre de sa famille.)

(OH MAIS ATTENDS.)

Et puis quelques années plus tard encore, Jean et Marie se sont mariés, et c’était la coolitude absolue parce que déjà individuellement c’est la crème de l’humanité ces ceux-là, mais alors en couple pour l’éternité, laisse tomber la neige.

Fla et moi on était tellement contents qu’on est venus en France pour leur mariage. Et Marie et Jean étaient tellement hypés sur la Nouvelle-Zélande après des années de photos et de cartes postales qu’ils ont décidé d’en faire leur destination de lune de miel. Ce qui a donné la conversation suivante :

- Je suis trop contente que tu viennes en France pour mon mariage !
- Je suis trop contente que tu viennes en Nouvelle-Zélande pour ta lune de miel !
- Au fait j’ai pris les billets d’avion.
- Moi aussi !
- On part juste après le mariage et on reste en Nouvelle-Zélande trois semaines. Et toi ?
- On part juste avant le mariage, et on reste en France… un mois.
- Donc…
- On va…
- Se croiser…
- Quelque part au-dessus de l’Asie Centrale.



(3615 les sous-douées)

Dans tous les cas, Marie et Jean ont bien profité de leur lune de miel, et ils ont adoré la Nouvelle-Zélande.

Ils l’ont tellement adoré qu’à peine rentrés en France, ils nous disaient déjà qu’ils voulaient y retourner et y vivre pour toujours au milieu des moutons et des fougères et du Merlot.

(Bon, après, le pays a tendance à faire cet effet-là à tout le monde.)

(Même à moi, et pourtant j’aime pas le Merlot.)

(Heureusement qu’il y a du Sauvignon Blanc pour sauver la mise.)

Bref bref.

On a passé quelques années de plus à garder contact, et à discuter de leur projet de venir en Nouvelle-Zélande (qui était plutôt vague) et de notre éventuel retour en France (qui était encore plus vague).

Et puis on s’est tous décidés à se bouger le cul en même temps, et je te laisse deviner la suite :

- Alors j’ai une grande nouvelle !
- Moi aussi !
- C’est officiel, Jean et moi on vient vivre en Nouvelle-Zélande cette année ! Et toi, ta nouvelle ?
- C’est officiel, Fla et moi on revient vivre en France… cette année.
- ….
- On a refait la même chose ?
- On a refait la même chose.

(Les sous-douées contre-attaquent.)

Alors Marie et Jean se sont arrangés pour partir le plus tôt que leurs engagements respectifs le leur permettaient, histoire qu’on arrête quand même de se croiser en avion comme ça tout le temps parce que ça devient pénible à la fin.

C’est comme ça qu’on se retrouve en coloc pour notre dernier mois en Nouvelle-Zélande (avec Marie pour quatre semaines, et Jean pour tout juste cinq jours) (ah oui mais j’avais prévenu qu’on n’était pas très doués).

Marie était contente de venir en avance, non seulement pour passer du temps avec nous, mais aussi pour s’acclimater à la Nouvelle-Zélande, et prendre un peu de temps pour chercher un boulot. Puisque, même si le marché de l’emploi est plus ouvert ici qu’en Europe, le processus d’embauche et long, compliqué, et semé de multiples embûches – la principale étant que les Kiwis sont super réticents à s’engager avec des étrangers qui n’ont pas de Visa longue durée.

On a donc expliqué tout ça à Marie en lui disant que oui, c’est sûr que ça allait être décourageant pour elle quand elle se ferait rejeter successivement de plusieurs dizaines de candidatures, mais que, même si elle mettait cinq ou six mois à trouver un travail, il fallait pas se laisser abattre, j’veux dire Flaxou ça lui a pris plus d’un an avant de trouver un job dans sa branche, mais on apprend beaucoup de choses en faisant des petits boulots merdiques, au final c’est une belle expérience de la vie, et…

- Ah c’est cool, j’ai un entretien demain pour le poste de mes rêves !
- ….
- Je commençais à m’inquiéter, ça faisait quand même presque une semaine que je cherchais !



(Okay bon ben c’était juste nous, j'imagine.)

Et sinon c’est assez rigolo de revivre en coloc, même si les efforts que ça implique n’étaient pas du goût de tout le monde :

- Je dois porter des slips ?! Dans MA maison ??!

(Pauvre homme.)

Comme tu peux le voir, Marie exerce une bonne influence sur nous : déjà elle motive Flaxou à porter des vêtements, mais en plus elle l’aide à réapprendre le français – puisque, Flaxou n’étant déjà pas très doué en langues, il a pris la mauvaise habitude de parler franglais « parce que c’est easier » et résultat, je me retrouve avec un mari qui parle comme K- Maro.

(Références de 2004 bonjour.)

Et ce n’est pas une mince affaire de My-Fair-Ladyser mon cher et tendre, vu que ce dernier est plutôt hostile à toute tentative de réforme :

- J’ai pas besoin qu’on me corrige ! Je sais parfaitement parler français !
- Mmmh-hmm, et qu’est-ce que tu m’as dit l’autre jour en voiture ?
- …..Grab la map dans la glovebox.
- Voilà.

Tu l’auras compris, on n’est pas sortis de l’auberge – d’autant que, quand il ne pique pas carrément des mots à l’anglais, Flaxou s’empêtre quand même dans les anglicismes et les faux amis :

- On me comprend quand même quand je parle !
- Oui, mais t’as l’air d’un blaireau.
- Ca c’est pas grave, ça montre que j’ai passé du temps à l’étranger. Ça sonnera bien quand j’enverrai mes applications aux compagnies !
- ‘Ça fera bonne impression quand j’enverrai mes candidatures aux entreprises.’
- C’est pas mon point.
- ‘C’est pas ce que je veux dire.’
- Mais… stoppe la traduction !
- On dit ‘arrêter’.
- … Oui enfin franchement, je vois toujours pas où est le problème.


(Flaxou en 2018.)

On est donc bien contents de pouvoir compter sur Marie pour nous aider à être un petit peu moins insupportables quand on rentrera en France (déjà que ça va être dur de pas s’exclamer « Nan mais laisse tomber comment c’est TROP un comportement de Français-han ! » toutes les deux minutes), et, de son côté, elle est contente qu’on soit là pour lui expliquer les petites choses qui font tout le peps de la vie en Nouvelle-Zélande :

- Alors là tu restes à l’arrêt jusqu’à ce que le feu soit vert, et ensuite tu t’engages sur la voie d’insertion en même temps que la voiture à ta droite.
- Qui a la priorité ?
- Celui qui est pressé.
- Et si personne n’est pressé ?
- Alors c’est celui qui se lasse en premier de signaler « Après vous ».



- Voilà, c’est parfait, maintenant on suit la direction ‘Waitakere’, tu peux rester dans la voie du milieu.
- Mais je vais pas assez vite !
- C’est pas grave, ils peuvent te doubler.
- Mais du coup, on double seulement par la droite, ici, c’est ça ?
- Ah non non. On double par où on veut.
- QUOI ?
- Ouais, du coup fais attention au moment de sortir de ta voie… surtout que t’as pas envie de faire un accident dans le pays où l’assurance auto n’est pas obligatoire.
- QUOI ?


(Marie et la découverte de la Nouvelle-Zélande, une illustration.)

Bref, on s’amuse bien.

On marche dans le bush, on mange des ramen, on essaye de pas prendre les ronds-points à contresens, on perfectionne notre anglais des affaires et notre français de gens normaux, on sort boire des bières allemandes et manger de la glace coréenne, et on remplit mon petit carnet de perles (mini-perle du mois à venir !)

En résumé: je vis en colocation avec mes meilleurs amis du lycée qui sont mariés ensemble, MA VIE EST OFFICIELLEMENT LA SÉRIE FRIENDS T'ES JALOUX OU PAS?

(Non parce que moi je trouve que c'est de la bombe.)

lundi 1 mai 2017

La perle du mois – version Kiwie!


Comme tu l'as vu, avec mes copains du boulot, on rigole bien.

On rigole tellement que j'ai récolté assez de citations rigolotes pour te faire une perle du mois spéciale Kiwie!

Alors c'est comme une perle du mois normale (sauf que toutes les citations sont en anglais dans le texte, parce que c'est moins rigolo si c'est traduit). Si tu es Anglais LV1, tu peux voter pour ta perle préférée dans les commentaires, et le vainqueur gagnera rien du tout et sera probablement un peu déconcerté de se voir plébisciter par plein de francophones inconnus des Internets.

On commence avec la première partie, que j'intitule "le marketing, un si beau métier":

1. Amber *to computer*: Why can’t you be normal?
Charlotte: You sound just like my mother.

2. Amber: “Don’t forget to nominate your colleagues” WELL FUCK THEM!

3. Charlotte: There are no photos of the steam oven FUCK ALL THE STEAM OVENS!

4. Emma: I don’t like the ad with the Union Jack because I don’t find England premium.

5. Amber: Why are you talking to yourself?
Charlotte: I do what I want.

6. Charlotte: I just want to eat fudge and die.

7. Charlotte: Have you tried Ctrl + Alt + Del?
Amber: Have you tried shutting up?


Et puis quelques jolies perles:

8. Amber: Amy, did you cave? You cave woman!

9. Charlotte: Opinions are like assholes: we all have them, but we don’t share them.

10. Emma: Until recently I hadn’t eaten feijoa…only in vodka.

(Les feijoa, pour ceux qui ne connaissent pas.)

11. Amber: Amy can't talk right now, she's got Toffee Pop mouth.

(Les Toffee Pop, pour ceux qui ne connaissent pas.)

12. Emma: Max Key is such a noodle douche.

(Max Key, pour les chanceux qui ne le connaissent pas.)


Et on finit avec les travaux de groupe:

13. Amber: Do you have any big plans this weekend?
Charlotte: No, but maybe the neighbour’s cat will visit again… that was a fun day.

14. Charlotte: My rangehood has 2 modes: “sucks a little” and “sucks almost nothing but makes a lot of noise”
Amber: That sounds like me as a wife.

15. Charlotte: You know how when you poop and you have your period at the same time, you wipe and you wipe and after some time you can’t tell where the poop ends and the blood begins?
Amber: Yes
Amy: Absolutely
Dylan: OH MY GOD WHAT

16. Amber: Stay for drinks!
Emma: I can’t, I have to go home to my chicks.
Amber: What about us? We’re your chicks too!

17. Dylan: There’s this theory that your earlobes align with your nipples.
Amber: Anything aligns with your nipples if they’re big enough!

18. Amber: I’ll tie you up and force-feed you chicken nuggets!
Amy: Sounds like a Friday night to me!

19. Amber: Charlotte, I want to eat you. But not in a gross, lesbian way.
Charlotte: So just in a cute, cannibal way?

20. Charlotte: My calves are so big I can't fit into any boot.
Dylan: I bet I could fit you in my boot!

(En néo-zélandais, "boot" = 'botte' mais aussi 'coffre de voiture'.)

21. Amber: My shirt sleeves are off…Charlotte, can you tie me up?
Charlotte: Yes, but you have to call me Daddy.

Et on finit sur une très jolie participation d'Amy, via texto:


Bon vote à toutes et à tous!